« Une décision politique lourde de conséquences pour l’action syndicale » : prison avec sursis et amendes pour cinq syndicalistes de Sud PTT

Ils s’attendaient à ce qu’on ne leur fasse « aucun cadeau », mais le jugement émis par le tribunal correctionnel de Paris, ce 10 juillet, ne passe pas pour les cinq postiers de Sud PTT 92. Accusés par leur direction de « violation de domicile » et de « violences » contre des agents de sécurité (ce qu’ils nient), après une tentative d’occupation du siège du groupe postal lors d’une grève en 2014, ils ont été condamnés à des peines allant au-delà des réquisitions du procureur, lors du procès le 12 juin dernier.
Gaël Quirante, chef de file de Sud Poste 92, a écopé de six mois de prison avec sursis et les cinq syndicalistes devront s’acquitter d’amendes pour « violation de domicile », ont tranché les juges. « C’est une décision politique, qui aura des conséquences graves sur l’ensemble de l’action syndicale », a réagi Gaël Quirante, peu après sa sortie de l’audience où l’attendaient des militants qui avaient dès la fin de matinée stands et sonos sur le parvis du tribunal.
« Cette question de la violation de domicile professionnel, pour laquelle on est tous condamnés, risque de faire jurisprudence et va forcément peser sur les travailleurs et de travailleuses en lutte qui auront besoin de rentrer dans leur entreprise pour faire entendre leurs revendications », abonde Yann Le Merrer, l’un des cinq syndicalistes condamnés.
Si un vent de révolte souffle parmi les militants syndicaux face à une décision renvoyant à des faits datant de plus de dix ans, dont ils continuent, concernant les violences, de nier la véracité pointant une « infâme calomnie », l’état d’esprit est aussi « au combat », affirme Gaël Quirante.
« Cette décision acte l’idée qu’une action collective de travailleurs et de travailleuses peut être pénalement répréhensible et ça, c’est évidemment quelque chose de très grave, qu’il faut politiquement et syndicalement combattre. Et c’est ce qu’on va faire », ajoute le militant, qui annonce la décision collective de faire appel de cette décision ainsi qu’une réunion unitaire dès le mardi 15 juillet pour préparer la rentrée et faire « une démonstration d’unité, de convergence politique, syndicale, associative, afin de montrer qu’on ne va pas se laisser faire ».
L’urgence sociale, c’est chaque jour la priorité de l’Humanité.
- En exposant la violence patronale.
- En montrant ce que vivent celles et ceux qui travaillent et ceux qui aspirent à le faire.
- En donnant des clés de compréhension et des outils aux salarié.es pour se défendre contre les politiques ultralibérales qui dégradent leur qualité de vie.
Vous connaissez d’autres médias qui font ça ? Je veux en savoir plus !
L'Humanité