Une éleveuse saintongeaise en lice du concours Graines d’agriculteurs

Installée à Saint-Sorlin-de-Conac, Amélie Teixeira élève des bovins. Elle est la seule Charentaise-Maritime à participer au concours national Graines d’agriculteurs
Elle avait d’abord envisagé de devenir professeure. « Mais, très vite, ma passion pour les animaux m’a rattrapée », confie Amélie Teixeira, éleveuse à Saint-Sorlin-de-Conac, qui exploite avec sa mère une ferme de 120 hectares. C’est en voyant ses parents, Urvino et Christelle, sur leur exploitation agricole qu’elle a opté pour l’élevage. « Mes parents avaient des terres à proximité de l’aéroport de Mérignac. Ils en ont été expropriés en 2008 », poursuit la jeune femme.
80 vachesLoin des décibels de l’aéroport, la petite famille Teixeira a posé ses valises à proximité… de l’estuaire de la Gironde. Là, dans ces marais loin de tout — les premiers voisins sont à plus d’un kilomètre – Christelle et Amélie élèvent 80 vaches pour produire des veaux élevés sous la mère. Le silence a remplacé l’agitation aéroportuaire. « C’est très agréable de vivre ici l’été, on croise des cyclotouristes, des randonneurs. Et puis, nous avons la 5G ! Mais entre octobre et mars, c’est différent. Lors des tempêtes, nous ne sommes pas très rassurés ; nous avons toujours peur qu’une digue cède », raconte cette femme de 25 ans.
Si le modèle économique est fragile (élever 80 vaches et dégager deux salaires, c’est loin d’être évident), ne comptez pas sur Amélie Teixeira pour verser dans le défaitisme et la mélancolie. « Nous travaillons avec une coopérative en Dordogne, et cela se passe bien. Pour développer notre activité, nous nous lancerons l’année prochaine dans l’élevage d’agneaux de bergerie », annonce la Saintongeaise.
À la recontre de ses collèguesMême si elle se trouve isolée dans ce coin de Haute Saintonge, l’éleveuse aime aller à la rencontre de ses collègues paysans. « Je prends du plaisir à visiter des exploitations, voir comment les autres font », continue la jeune femme, qui est allée chercher une vache de race ferrandaise dans le Puy-de-Dôme. « Les veaux élevés sous la mère sont, certes, une spécialité du Sud-Ouest, mais il y a aussi des beaux spécimens en Auvergne ! »
Bien dans ses bottes, la jeune femme est aussi membre du syndicat des Jeunes agriculteurs de Haute Saintonge. Amélie Teixeira a aussi décidé de participer au concours Graines d’agriculteurs, dans la catégorie biodiversité. Le Groupement agricole d’exploitation en commun (Gaec) Charon, qu’elle gère avec sa mère, est engagé dans ce domaine.
« Nous avons planté des haies, des arbres. Les plants viennent d’ailleurs de la pépinière départementale. Nous utilisons le moins possible des antibiotiques pour nos vaches, détaille Amélie Teixeira, qui voue une véritable passion pour ses bovins. Je n’ai rien à perdre et puis cela m’offre une visibilité », poursuit l’éleveuse. Elle aura, face à elle, deux autres concurrents. Le prix attribué au vainqueur, 3 000 euros, pourrait bien donner un coup de pouce à la ferme… Dont le propriétaire est le Conseil départemental de Charente-Maritime. Enthousiaste, Amélie Teixeira ne tient pas en place : « J’aime participer à des fêtes en lien avec l’agriculture, je me rendrai à la Fête de la terre aux Gonds cette fin de semaine. »
Pour soutenir la candidature d’Amélie Teixeira, votez sur le site https://graines-agriculteurs.fr/candidat/amelie-teixeira.
SudOuest