Une première porte rouverte à la faïencerie de Varages après la liquidation judiciaire

Le rideau était tombé le 11 février 2025 suite à la liquidation judiciaire prononcée par le tribunal de commerce de Draguignan. Samedi, une porte était rouverte grâce à un groupe de repreneurs. Le grand livre d’histoire de la faïencerie de Varages s’ouvre sur un nouveau chapitre. Il porte tout d’abord sur la réouverture du magasin varageois sept jours sur sept, de 10 heures à 18h30, et le retour d’anciens de l’équipe de la coopérative. Au fil de l’eau, d’autres étapes vont être franchies à court, moyen et long terme.
"Une première étape importante"Pour l’heure, les rouages sont de nouveau huilés en se reposant notamment sur l’expérience. Anciennes employées, Adeline et Audrey ont, en effet, repris du service à la boutique en ce premier jour de réouverture. "C’est un plaisir de retrouver un travail", soulignent les Varageoises, heureuses de renouer avec une qualité de vie et motivées pour relancer la machine.
Dans ce but, les cinq repreneurs, réunis au sein de la SAS Nouvelle faïence (1), se sont activés depuis le 17 juin, jour où leur offre de rachat a été retenue par le tribunal. Après un marathon administratif intensif de treize jours – l’électricité a été remise le vendredi 4 juillet –, le président de la SAS, Michaël Bruel, était satisfait d’avoir franchi "une première étape importante" avec l’ouverture du magasin grâce aux stocks. L’espoir est maintenant de redémarrer les fours début août. "Il y a encore des stocks de biscuits (pâte céramique cuite non émaillée, NDLR). On travaille pour reconstituer une équipe autour de l’émaillage en s’appuyant sur le savoir-faire des anciens et leur accompagnement."
In fine, du fait 100% VaragesLa volonté est de travailler "plus en symbiose avec le village et sur la construction d’une vraie identité de marque". Dans cette optique, une boutique éphémère – "modalisée en conteneur" – sera inaugurée le 10 août. "Elle se déplacera sur les événements."
Tout d’abord, les stocks vont être purgés. "Puis, on redémarrera les collections avec un réapprovisionnement, dans un premier temps, de biscuits disponibles à l’étranger." Une série spéciale nouvelle naissance est dans les tuyaux
La mise en fonctionnement complète est ainsi graduée. In fine, il s’agira de refaire les moules – "pour avoir nos propres séries" – puis de relancer la production locale des biscuits "pour maîtriser la totalité de la chaîne". Du "100% fait en France, en Provence et à Varages. Les gens ont compris que produire local a du sens".
Pour l’heure, il est donc question d’avancer progressivement. "Notre challenge est de construire le bon modèle économique pour assurer la longévité."
1. Le groupement est composé de Michaël Bruel (Numéis), Christian Meli (SNCG - Maison éco 3), Benoit Adet (Maison Jonquier), Nicolas Plazanet (Les amis de la maison Tartugo) et Philippe Rivière (ACI Groupe).
"Ici, c’est du local"Des clients étaient au rendez-vous, samedi, dès 10 heures. Des nouveaux et des habitués comme Lucie et Youcef de La Verdière. "On venait souvent, avant, et puis un jour, on a vu que c’était définitivement fermé. On ne pensait pas que ça pouvait arriver." Ils apprécient donc cette reprise. "Ici, c’est sympa et c’est du local. On fait des cadeaux à tout le monde dans la famille." Le couple n’est d’ailleurs pas reparti les mains vides.
Tout comme, Brigitte et Henri de Saint-Maximin qui franchissaient pour la première fois les portes de la boutique de la faïencerie. "Une amie nous a prévenus de cette réouverture. On nous avait offert des faïences de Varages mais on n’était jamais venu ici. Et lorsque l’on a voulu venir, c’était fermé." Donc, c’est maintenant chose faite avec comme objectif d’acheter du local et de faire des cadeaux. "Initialement, mais il y a aussi de jolie chose pour nous." Eux aussi comptent revenir.
Var-Matin