Une résidence dans les Alpes? Le rêve pourrait redevenir réalité


Verbier (VS) n'est plus la station la plus chère: en 2024, St-Moritz (GR) l'a détrônée.
Au pied des pistes en hiver ou des sentiers en été, un chalet ou un appartement au calme (et au frais, car plus c'est haut, plus c'est cher) qui permet de télétravailler et de profiter de la proximité des infrastructures qu'offre la montagne: lors de la pandémie de Covid, l'idée a eu le vent en poupe. Cinq ans après, «l'euphorie s'estompe», constate UBS dans son étude sur les prix de l'immobilier dans les stations alpines suisses, françaises, italiennes et autrichiennes.
«Depuis 2020, les prix des résidences secondaires dans les Alpes ont augmenté en moyenne d’environ 30% dans les régions analysées», note la banque. Mais c'est surtout 2020 qui a vu une explosion des prix, rendant très difficile l'achat pour de nombreux Suisses. Depuis, les tarifs au mètre carré augmentent encore, mais bien moins vite. Et selon les analystes, la détente devrait se poursuivre. En 2024, les prix en Autriche ont même déjà commencé à reculer, rendant le rêve potentiellement à nouveau accessible.
La Suisse reste la plus chère. Cette année, les cinq stations les plus onéreuses sont toutes dans notre pays. St-Moritz (GR), avec 22'300 francs le mètre carré, a détrôné Verbier (VS) par rapport au classement de l'an dernier. Zermatt (VS), grimpe de la cinquième à la troisième place. Gstaad (BE) et Andermatt (UR) complètent le top 5. Seule une station étrangère se glisse dans le top 10, c'est la française de Courchevel, à la 6e place.
«À court terme, la dynamique des prix dans la région alpine devrait continuer de s’affaiblir au cours des prochains trimestres», selon Maciej Skoczek, économiste immobilier à l'UBS. La construction pourrait repartir à la hausse (lire encadré). La demande, elle, stagne. Mais c'est un peu le serpent qui se mord la queue: si elle stagne, c'est aussi parce que c'est trop cher pour beaucoup. Si les Suisses se remettent à acheter grâce aux prix qui baissent… ceux-ci pourraient alors repartir à la hausse.
«La situation actuelle de pénurie d’offre devrait s’atténuer quelque peu dans un avenir proche», selon UBS, qui rappelle une récente révision de la loi sur les résidences secondaires qui permettra à certains des logements existants d'être agrandis. «Au premier trimestre 2025, le nombre de demandes de permis de construire dans les destinations touristiques était déjà supérieur d’environ 10% à celui de l’année précédente, atteignant ainsi son plus haut niveau depuis 2017», remarque-t-elle. En plus, le Conseil fédéral envisage de durcir l'achat pour les étrangers, ce qui pourrait détendre le niveau de demande.
20 Minutes