Verser de l'argent aux enfants: l'étonnante idée de l'Allemagne pour sauver ses retraites

Il n'y a pas qu'en France que la réforme des retraites anime le débat public. L’équation est à peu près la même en Allemagne. C'est un système de pensions par répartition qui accumule les déficits, car il n’y a plus assez de cotisants actifs pour payer la retraite des seniors de plus en plus nombreux.
Et de part et d’autre du Rhin, tous refusent de baisser les retraites. L’idée qui commence à faire consensus en Allemagne serait alors d’introduire un étage supplémentaire au système par répartition sous forme de capitalisation. Marylise Léon, la patronne de la CFDT, se dit ouverte à cette idée, elle l’a redit mercredi dans une interview au Figaro.
Généralement, ce genre de proposition se heurte à un écueil. On ne peut pas demander aux salariés de cotiser deux fois, d'abord pour financer les retraités actuels (répartition) et ensuite pour financer sa propre retraite demain.
Et c’est là que la proposition du gouvernement allemand est originale. Il propose de verser 10 euros par mois à chaque enfant dès 6 ans et jusqu’à ses 18 ans.
Cette somme serait versée par l’Etat sur un compte individuel retraites. La gestion des comptes relèverait en revanche du privé de façon à ce que chacun puisse faire fructifier l'argent placé.
Sur la base d’un rendement de 6% par an, un jeune se retrouverait à la tête de 2.100 euros à ses 18 ans. Une fois la majorité atteinte, il pourra continuer s'il le souhaite de verser 10 euros par mois jusqu'à sa retraite, auquel cas il pourrait prétendre à une allocation de 70.000 euros en plus de sa pension par répartition publique. S'il stoppe les versements à ses 18 ans, et que cet argent, les 2.100 euros, fructifie pendant toute sa carrière, il pourrait toucher 36.000 euros.
Friedrich Merz a expliqué que ce dispositif coûterait toujours moins cher que les subventions fédérales, toujours plus importantes, versées à l'Assurance retraite. Elles coûtent près de 90 milliards d’euros par an à l'Etat allemand. Reste à savoir si les conservateurs et sociaux-démocrates parviendront à s'accorder sur les modalités exactes de ce dispositif. Si tel est le cas, il pourrait entrer en vigueur dès l'année prochaine.
RMC