Washington et Pékin d’accord sur un «cadre général»


Les représentants américains et chinois à Londres le 10 juin 2025.
Les négociateurs américains et chinois ont annoncé dans la nuit de mardi à mercredi s’être accordés sur un «cadre général» pour lisser leurs différends commerciaux, laissant le soin à leurs présidents respectifs de le valider. Il s’agit de l’épilogue de deux jours de réunion à Londres, qui se sont poursuivies jusque tard dans la soirée de mardi.
«Les deux parties sont parvenues à un accord de principe sur un cadre général (…) et vont rendre compte de ce cadre général à leurs dirigeants respectifs», a déclaré à la presse le représentant chinois au Commerce international Li Chenggang, vers minuit heure locale (01 h 00 en Suisse).
«L’idée, c’est que nous allons rentrer, parler avec le président (américain Donald) Trump et nous assurer qu’il approuve. Ils (les Chinois) vont rentrer et parler au président Xi (Jinping) pour s’assurer qu’il approuve», a décrit de son côté le ministre américain du Commerce Howard Lutnick. «Et si c’est le cas, nous allons mettre en œuvre ce cadre général sur lequel nous avons durement travaillé ces deux derniers jours», a-t-il ajouté.
Howard Lutnick s’est aussi dit convaincu que les tensions autour des exportations chinoises de terres rares seront «résolues» dans le cadre de cet accord. Les terres rares chinoises constituent un enjeu clef des négociations, les États-Unis souhaitant rétablir le rythme des expéditions de ces métaux stratégiques, actuellement bien plus bas «que celui considéré comme optimal par les entreprises», a souligné sur CNBC Kevin Hasset, principal conseiller économique de Donald Trump. Ces matières premières sont cruciales pour les batteries électriques, les éoliennes ou encore les systèmes de défense (missiles, radars, satellites).
Le cycle de discussions de Londres visait à prolonger la trêve arrachée un mois plus tôt à Genève. Courant jusqu’en août, celle-ci avait amené les deux premières puissances économiques à réduire substantiellement leurs droits de douane respectifs pour une durée de 90 jours. Mais un nouvel accès de fièvre avait menacé à nouveau, après que Donald Trump eut accusé Pékin de ne pas respecter les termes de l’accord de désescalade signé à Genève.
Puis l’Américain et son homologue chinois Xi Jinping se sont entretenus par téléphone la semaine dernière, un échange jugé positif par le locataire de la Maison-Blanche. Le négociateur chinois Li Chenggang a affirmé que les échanges à Londres avaient été «très professionnels, rationnels, approfondis et francs».
«Nous avançons aussi vite que possible», avait dit de son côté le représentant au Commerce de la Maison-Blanche (USTR) Jamieson Greer, qui s’est montré «positif» en dépit d’une relation avec la Chine qualifiée de «compliquée».
En Suisse, Washington avait accepté de ramener les droits de douane sur les produits chinois de 145% à 30%, en échange d’un mouvement similaire par Pékin de 125% à 10% sur les produits américains, pour 90 jours.
Les conséquences de la guerre commerciale sont déjà tangibles, avec une baisse de 12,7% des exportations chinoises vers les États-Unis en mai par rapport à avril, selon les statistiques officielles de Pékin. Tout en travaillant à la normalisation des relations avec Washington, le gouvernement chinois s’est lancé dans des discussions avec ses autres partenaires pour constituer un front commun face aux États-Unis.
20 Minutes