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ZFE : « L’intérêt général ne se conçoit pas en surplomb »

ZFE : « L’intérêt général ne se conçoit pas en surplomb »

La question écologique, comme le montre le débat sur les zones à faibles émissions (ZFE), des territoires dans lesquels la circulation de certains véhicules peut être restreinte afin de réduire la pollution de l’air, est caractéristique d’une instrumentalisation de la science qui escamote le débat démocratique en opposant d’un côté ceux soucieux de la santé publique et du climat, et de l’autre les populistes. Les statistiques sur la qualité de l’air sont pourtant claires : celle-ci ne cesse de s’améliorer depuis trente ans, avec des concentrations d’oxydes d’azote (NOx) et de particules fines liées au trafic automobile divisées par six.

Conséquence, fin 2023, seules deux agglomérations, Lyon et Paris, sont soumises à l’obligation de déployer des ZFE. L’étude de Santé publique France sur l’impact des particules, massivement utilisée pour justifier les ZFE, évalue par un modèle une valeur moyenne de 40 000 morts prématurées. Elle ne cite jamais la voiture, et pour cause : celle-ci n’est responsable que de 5 % des particules.

Imputer à la voiture 40 000 morts du fait des particules est une contre-vérité scientifique, que des médias, des ONG et des politiques utilisent, parfois de bonne foi. Cette quantification a fait l’objet de critiques d’épidémiologistes qui estiment que « l’étude a surestimé le risque avec des hypothèses extrêmes ». La qualité de l’air s’améliore moins vite à Lyon, qui a déployé la ZFE la plus sévère de France, que dans l’ensemble du pays.

Instrumentalisation des études

S’il y a une politique publique qui a des résultats en matière de qualité de l’air, c’est celle de l’Union européenne sur les motorisations, avec, depuis 1992, une division par six des émissions admissibles de NOx, et par 30 des particules. Il est évident que le trafic routier n’est pas bon pour la santé, tout comme l’air confiné des stations de métro, mais nous ne disposons pas de statistiques de ses impacts sanitaires. Nous assistons sur ce sujet à une instrumentalisation d’études pour justifier la politique publique des ZFE, qui pose de sérieuses questions sociales.

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Le Monde

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