"Il est en train de montrer son vrai visage": l'OGC Nice fait le pari de Badredine Bouanani pour cette nouvelle saison

La trêve n’a pas brisé son élan. Badredine Bouanani a débuté la prépa estivale comme il a fini la saison passée (3 passes dé, 1 but sur les 5 derniers matchs): en étant décisif.

Franck Haise n’a pas vraiment apprécié la première période à laquelle a participé l’intéressé face à Aubagne, mercredi (3-0), si ce n’est "les deux buts inscrits".

Celui de Sanson, d’une volée du plat du pied, a été refusé pour un hors-jeu inexistant, mais Clauss a finalement ouvert le score une minute plus tard, bien décalé par Bouanani.

Fixation balle au pied, petit décalage dans la surface et la course de son coéquipier, un enchaînement qui a permis à l’international algérien d’ajouter une passe décisive à son doublé inscrit contre le Cercle Bruges, quatre jours plus tôt.

Sur le premier but, le numéro 19 avait été étincelant dans un autre registre: prise de profondeur, suivie d’une frappe puissante au premier poteau et en première intention.

"Quand on a cette grosse faculté d’élimination dans le un contre un, on aime forcément avoir le ballon dans les pieds. Faire davantage de courses sans le ballon, prendre la profondeur, c’est ce qui lui manquait pour varier son jeu, élargir sa palette, observe Didier Digard, coach qui l’a accueilli sur la Côte avant de le lancer en L1. J’ai adoré travailler avec ce petit parce qu’il est intelligent, bosseur et passionné. Et bien entouré aussi."

L’actuel entraîneur du Havre fait référence à un papa rencontré dans les premiers mois de l’aventure niçoise de "Badr", quand Lucien Favre préférait laisser son potentiel s’exprimer avec la réserve de Digard.

"Au bout de deux matchs (3 buts en N2), j’ai dit à Julien (Fournier, ex-DG) qu’il n’avait rien à faire avec moi. J’avais peur qu’il s’ennuie. Le papa m’a tranquillisé, il était à l’aise avec l’idée que son fils avait besoin de temps."

Après avoir balancé sa menace préférée au recruteur qui lui avait conseillé de jeter son dévolu sur l’ex-Lillois - "Si tu te plantes, tu es viré" - Julien Fournier a donc pris la bonne décision à l’été 2022.

Suffit de rappeler les actes de ses successeurs: Florent Ghisolfi a prolongé le contrat de Bouanani jusqu’en 2027 quelques semaines après son arrivée, Florian Maurice a poussé le curseur jusqu’en 2029 en octobre dernier.

Des contrats de confiance que le club lui a offerts malgré un prêt de six mois mitigé à Lorient (janvier 2024). Mais qui n’ont pas empêché Franck Haise de l’écarter pendant trois mois du onze en Championnat, de janvier à avril, pour l’inciter à en faire plus. Dans le repli et le volume de courses entre autres.

"'Badr' n’a pas besoin d’être piqué, c’est un petit qui a besoin qu’on lui explique les choses, poursuit Digard. Quand le coach lui a demandé d’en faire plus, il a montré des progrès dans le jeu combiné, dans ses courses vers l’intérieur, dans ses choix aussi. Avec l’écoute et la superbe qualité de frappe qu’il a, il est en train de montrer son vrai visage."

L’ancien international français (des U16 aux U19) a de la mémoire et de la reconnaissance pour le club qui lui a donné sa chance. "Quand il ne s’entraînait pas avec les pros, il venait voir les entraînements de la réserve. Il n’y a que les gamins formés au club qui font ça, normalement ! Il avait vraiment envie de s’imprégner de l’identité, il y a mis beaucoup d’implication."

Les premières semaines de prépa ont semble-t-il montré un Bouanani plus musclé aussi physiquement, conséquence d’un sérieux en dehors du terrain aussi.

Talentueux et désormais plus mature, l’Algérien a atteint sa plus haute valeur marchande sur Transfermarkt après une saison à 4 buts et autant de passes décisives en 26 apparitions et à l’aube de ses 21 ans.

"Ce n’est rien à côté de ce qu’il va rapporter au club quand il exploitera tout son talent," conclut Didier Digard, tout en redoutant les retrouvailles à venir dès la 3e journée de Ligue 1, fin août en Normandie.