"Se qualifier pour les Mondiaux": le Niçois Matteo Robba dévoile ses ambitions avant les championnats de France

Tatouages, cheveux mi-longs bouclés et bronzage impeccable: Matteo Robba est repérable de loin. Mais pas question d’enfermer ce garçon dans des carcans physiques. Chez le Niçois, le look n’est pas la seule chose qui frappe. Rentré à l’automne des championnats de France en petit bain triplement médaillé, le nageur de 21 ans a d’abord pris la lumière pour ses résultats.
De retour à Montpellier, théâtre de ses premiers podiums Elite, le natif de Cagnes-sur-Mer fera ses débuts sur 200m nage libre, dimanche. Dans l’Hérault, la piscine Angelotti lui a transmis de bonnes ondes. Que la magie opère à nouveau, c’est tout ce qu’il espère. "L’objectif, c’est la qualification pour les Mondiaux de Singapour (27 juillet-3 août). En tout cas, de m’en rapprocher le plus possible, lance-t-il. Je peux l’envisager plus qu’en début d’année. C’est venu assez tard parce que je ne pensais pas être aussi prêt. Là où je suis le plus proche de l’avoir c’est sur 50m nage libre, plus que sur 100 et 200m."
Records et Maxime GroussetDe telles ambitions pour un compétiteur sont logiques, mais l’Azuréen sait que les minima sont, par définition, taquins et difficiles à atteindre (22’’05, 48’’34 et 1’46’’70). Tandis que d’autres camarades du groupe d’entraînement de Fabrice Pellerin ont aussi le ticket pour les Mondiaux dans le viseur, il pense à Lilou Ressencourt (100m papillon), Néo Dutriaux (relais 4X200m nage libre) et Jérémie Delbois (4X100m 4 nages en brasse), Matteo Robba a affiné ses espoirs. Si la qualification pour Singapour lui échappe, l’essentiel sera peut-être ailleurs. "Le vrai objectif a toujours été de battre mes records sur les trois courses*, partage-t-il. J’aimerais aussi me rapprocher de Maxime Grousset (le double médaillé mondial sur 100m nage libre). Finir derrière lui aux Elite en petit bain m’a permis de comprendre que personne n’est intouchable. Il faut qu’il sache que j’existe."
Il sort de trois mois intenses. De mars à mai, Fabrice Pellerin, coach dont il a adopté la méthode et qui lui correspond, n’a pas lésiné sur le kilométrage. L’ex-Antibois a vécu "la période d’entraînement la plus dure de sa vie, sans semaine plus light." Nul doute qu’elle lui sera bénéfique.
Il a pris conscience de ses moyensMalgré ce travail, plutôt qu’en Asie, c’est en Slovaquie et à l’Euro U23 que son été pourrait s’écrire. Déjà qualifié, il s’y rendra s’il ne s’envole pas pour les Mondiaux.
Rien d’infamant mais une suite logique pour un nageur qui ne s’est pas toujours senti légitime chez les sprinteurs. La faute à un gabarit moins massif (1,79m, 62kg) et des premières années sur 400, 800 et 1500m. " En grandissant, je ne m’amusais plus sur ces distances, se souvient-il. Vers 16-17 ans, je me suis orienté vers le sprint mais je me suis longtemps posé la question de ma place". Les conseils du champion olympique 2012 du 50m nage libre Florent Manaudou, avec lequel il échange toujours et qu’il a côtoyé à Antibes, comme ses premiers résultats, lui ont donné "confiance".
"J’ai eu une prise de conscience. Je me suis dit que je pouvais être l’exception qui confirme la règle, ravive Robba. J’ai vu que je pouvais finir devant des gens plus costauds." Montpellier sera une nouvelle occasion de le prouver.
* 22’’33 sur 50m nage libre, 50’’12 sur 100m nage libre et 1’52’’16 sur 200m nage libre.
Une année post-olympique est souvent boudée par les stars, mais ce n’est pas vraiment le cas en 2025. Charlotte Bonnet a tiré sa révérence, Florent Manaudou et Léon Marchand sont respectivement en pause et exempté, mais vingt et un des vingt-neuf sélectionnés pour les Jeux de Paris seront là (voir chiffre). Cinq clubs et vingt-neuf nageurs porteront le bonnet de la Côte d’Azur: CN Antibes (8 licenciés), CN Cannes (3), CNS Vallauris (1), Stade Saint-Laurent-du-Var (1) et l’Olympic Nice Natation (16).
Nice Matin