Après une série de fautes, Alpha Diallo livre une fin de match de titan face à Paris pour le 4e épisode de la finale de Betclic Elite

Vivien Seiller ([email protected]) Publié le 23/06/2025 à 10:30, mis à jour le 23/06/2025 à 10:30
Parcourir une feuille de stats peut aider à comprendre le sens d’un match mais pas à en raconter toute son histoire. Il y a autre chose à cerner. L’impact de l’ombre, le sens du combat et du devoir pour rester digne même quand le scénario part en vrille. Alpha Diallo est de ces joueurs, animé par quelque chose de grand pour cocher les objectifs collectifs. À 27 ans, l’ailier n’a pas attendu ce bouillant match 4 pour se faire une réputation sur le Rocher, mais il a écrit une brillante ligne de plus dans un livre personnel déjà bien fourni. Capitaine d’une équipe monégasque redevenue machine de combat, le New-Yorkais a montré la voie. L’après-midi n’a pourtant longtemps pas semblé tourner pour lui. Duels plus appuyés et chambrages plus marqués ont rythmé ce nouveau bras de fer et le Monégasque en a rapidement fait les frais.
Pénalisé avant d’être décisifMêlé dans une échauffourée, Diallo a pris une faute simple pour avoir marché sur TJ Shorts puis une antisportive dans la foulée pour avoir branché le lutin américain. Un combo venu le pénaliser: finir un match de ce niveau avec trois fautes après 13 minutes n’a rien d’aisé et l’ASM pouvait s’en inquiéter. "J'ai eu très peur pour Monaco parce qu'il a été absent pendant pratiquement tout le match, admet l’ancien pivot princier Ali Traoré en spectateur avisé. Mais pour lui ce n'est pas un problème…" Au métier, l’ancien de Lavrio (Grèce) a attendu son heure. Accepté son sort, surtout, quand Vassilis Spanoulis a dû le coacher pour le préserver. D’autant que le garçon a écopé de sa quatrième faute dès l’entame du troisième quart (23e), l’obligeant à regarder ses copains de loin, voire à jouer avec le feu. Un joueur de son importance n’a théoriquement rien à faire sur le banc et son retour dans le dernier round a été décisif pour la Roca Team. Gros bras sous le cercle pour gober de monstrueux rebonds et bête de sang-froid pour punir et enquiller aux lancers francs, "Alpha Jet" a mis les gaz.
"Apparemment, ça ne le dérange pas de ne pas avoir de rythme pendant le match, sourit Ali Traoré. Il est tellement important: au niveau de l'intensité, du rebond, de la défense… Il a été exceptionnel." Longtemps gardé au chaud au vu des conditions, le n°11 a joué moins de 20 minutes mais livré un dernier quart-temps de patron: 8 points, 4 rebonds et un impeccable 4/4 sur la ligne, merci pour le chantier! "Je pense qu'il a voulu marquer les esprits en revenant fort, imagine Yakuba Ouattara, l’ancien de la maison aujourd’hui Parisien. Quand il est sur le terrain on le sent tout de suite. Comment? Physiquement! C'est un des meilleurs défenseurs d'Europe, donc forcément ça change pas mal de choses quand il est sur le terrain."
Le taulier du Rocher a montré toute l’étendue d’une palette de plus en plus garnie, rentabilisant parfaitement un temps de jeu minimal au regard de son CV. Pas du genre à étonner Matthew Strazel, coéquipier charmé. "Alpha, c'est un guerrier. Ça fait partie de ces gars sur qui on peut compter à chaque fois. Quand bien même il n'est pas bon offensivement, il va faire un bon match défensivement. Et quand il arrive à faire les deux, il est juste inarrêtable ! C’est un grand match de sa part malgré le peu de minutes avec ses fautes… Il arrive à nous aider, c'est capital de l'avoir avec nous!" Le terme est particulièrement bien choisi...
Nice Matin