Benoît Paire, une vedette XXL pour les Internationaux de tennis de Troyes : « On n’a jamais eu un si beau plateau ! »

L’affaire était ficelée depuis quelques jours, mais Benoît Paire a pris tout le monde de court, devançant même la communication des organisateurs. Comme souvent, c’est via les réseaux sociaux que le joueur a fait le buzz. Après sa défaite au premier tour du tournoi Challenger de Royan (Charente-Maritime), la deuxième division du tennis mondial, il a annoncé le 18 juin dernier, sur son compte Instagram, sa présence aux Internationaux de Troyes (Aube), un tournoi similaire à celui de Royan, qui a débuté ce dimanche par des qualifications.
Pour l’épreuve troyenne, c’est un sacré coup de pub, après dix ans d’existence durant lesquels elle avait pour habitude d’accueillir de jeunes joueurs gagnant en assurance, aux environs de la 300e place mondiale, ou d’anciens membres du top 100 de retour de blessure.
Pour attirer l’ex-18e joueur mondial, près de 50 tournois du Grand Chelem au compteur, les organisateurs ont dû faire preuve d’audace.
« Tous les ans, le dimanche matin avant la finale, on organisait un match de gala avec un ancien grand joueur », explique Valentin Carillon, qui dirige le tournoi aubois en compagnie de son père Philippe. « Cela commençait à s’essouffler. On a déjà fait le tour de pas mal d’anciens joueurs connus du grand public. » Ces dernières années, Cédric Pioline, Arnaud Clément, Gilles Simon et Nathalie Dechy ont ainsi foulé les courts en terre battue du Tennis club de Troyes.
« On s’est dit qu’il y avait peut-être la possibilité d’accueillir un joueur connu dans le tournoi, mais dont le classement ne permettait pas d’y avoir accès. C’est le cas de Benoît Paire. Il pouvait prétendre aux qualifications, mais pas au tableau principal », continue Valentin Carillon.
S’il n’a pas encore abdiqué pour le tennis de haut niveau, le joueur de 36 ans, qui a commenté le dernier tournoi de Roland-Garros pour France.tv, pointe en effet au-delà de la 500e place mondiale, actuellement.
Mais un tournoi tel que celui de Troyes dispose de 4 « wild-cards », des invitations à rejoindre directement le tableau principal de 32 joueurs. Trois sont laissées à la discrétion de la Fédération française de tennis, qui privilégie souvent les jeunes joueurs, et la dernière incombe aux organisateurs. C’est de ce quatrième ticket que bénéficie Benoît Paire. « Il y a environ un mois, on a contacté son agent pour lui proposer de venir. Quelques jours après, on avait l’accord du joueur », sourit Valentin Carillon.
Pas mécontents de ce gros coup médiatique, les organisateurs veulent surfer sur la vague. « Ce lundi, il y aura une séance de dédicaces après les matchs du jour, c’est-à-dire en fin d’après-midi. Puis, ce mardi 1er juillet, on va programmer le match du premier tour de Benoît Paire à 17h30. C’est notre night session ! », glisse Valentin Carillon, en clin d’œil aux matchs du soir à Roland-Garros. « Le faire jouer à 10 heures alors que personne ne peut le voir n’aurait pas eu de sens. »
En temps normal, le tournoi accueille environ 15 000 spectateurs sur 8 jours. Pour ce match du mardi en fin d’après-midi, c’est rendez-vous en terrain inconnu, pointe l’organisateur : « On n’a aucune idée de l’affluence, d’autant plus que l’entrée, comme sur l’ensemble du tournoi, sera gratuite. »
Toutes tribunes confondues, 1 500 personnes peuvent prendre place autour du court central. Si le succès est au rendez-vous, les organisateurs ont déjà des solutions. « La présence d’un tel joueur, c’est l’occasion pour beaucoup de gens de découvrir le tournoi. En dehors de Benoît Paire, on n’a jamais eu un si beau plateau ! », souligne Valentin Carillon avec enthousiasme.
En effet, le Suédois Mikael Ymer, 50e mondial en avril 2023 et de retour sur le circuit après une période difficile, était sur la ligne de départ des qualifications ce dimanche, tandis que plusieurs autres joueurs passés par le top 100 mondial ces dernières années figurent dans le tableau principal.
Malgré ces bonnes prises et la constitution d’un solide tournoi de tennis professionnel, l’enjeu est surtout sportif, cette semaine à Troyes, où les gains en jeu n’ont rien à voir avec les tournois du Grand Chelem. À titre d’exemple, après sa défaite au premier tour de Roland-Garros 2023, contre le Britannique Cameron Norrie, Benoît Paire avait empoché 69 000 euros. Le vainqueur des Internationaux de Troyes 2025 recevra pour sa part un chèque de 7 530 euros. Les perdants du premier tour repartiront avec 560 euros chacun.
Pratique : les Internationaux de tennis de Troyes sont ouverts à tous jusqu’au dimanche 6 juillet, au Tennis club de Troyes, 4, rue Roger Salengro, à Pont-Sainte-Marie. Les matchs peuvent aussi être suivis en direct sur le site de l’ATP.
Le Parisien