Comment la chaussure signature de Shai Gilgeous-Alexander est devenue la paire la plus attendue de la NBA

Il y a sept ans, qui aurait pu prédire que Shai Gilgeous-Alexander deviendrait le joueur le plus « valuable » de la saison 2024-2025 ? Il faut le dire, la cote était très haute, mais certains ont senti le potentiel. Le staff des Los Angeles Clippers, tout d'abord, qui a fait en sorte de récupérer le Canadien longiligne immédiatement après la draft, où les Hornets de Charlotte l'avaient sélectionné en 11ème position en 2018. Les équipes de Converse, ensuite, lesquelles le suivaient depuis le lycée et l'ont enrôlé aussi vite que possible dans leur écurie.
L'envol a pris quelques années, bien aidé par un changement d'air provoqué par le mercato qui a envoyé Paul George aux Clippers et « SGA » au Thunder d'Oklahoma City, en plein coeur des États-Unis. Mais quel envol ! Shai Gilgeous-Alexander, bientôt 27 ans (il les fêtera le 12 juillet) est le meilleur marqueur de la saison, il a mené son équipe à un bilan historique (68v-14d) et vient de ravir le titre de MVP au nez et à la barbe de Nikola Jokic, juste après avoir éliminé son équipe en playoffs. Il affronte en ce moment même les Pacers d'Indiana pour glaner le premier titre de la franchise. Autant dire que Converse a tiré le gros lot.

Lacets cachés par un zip façon années 90, coloris plus mode que basket... La SHAI 001 sortira cet automne. (Converse)
SGA a quelque chose en plus sur le terrain. S'il n'est pas vocal, le joueur est un leader par l'exemple, qui plante plus de 30 pions par matches sans montrer les muscles, grâce à des appuis démoniaques, un shoot à mi-distance létal et un jeu dos au panier millimétré. Tout en défendant comme un damné avec son envergure. Hors du terrain aussi, le Canadien d'1,98m (pour 89 kg) est différent. Il suffisait de le voir arriver flanqué de ses coéquipiers ce mercredi soir au Gainbridge Fieldhouse d'Indiana, pour le comprendre. Son allure sort du lot.
« J'ai toujours dessiné. Dès que j'ai su que je pourrais co-créer cette paire, je me suis mis à faire des recherches et à dessiner des formes qui me plaisaient ».
Le meneur du Thunder incarne cette nouvelle génération de joueurs qui embrasse la possibilité de déborder du cadre du terrain. Son partenariat avec Converse est à cette image. Il y a un peu plus d'un an, il a même été nommé Directeur Créatif des collections basket de la marque rachetée par Nike en 2003. Et il est allé jusqu'à dessiner les esquisses de ce premier modèle signature, la SHAI 001.
« J'ai toujours dessiné, dès que j'ai su que je pourrais co-créer cette paire, je me suis mis à faire des recherches et à dessiner des formes qui me plaisaient », racontait le joueur en février, au moment où le modèle était présenté au public. Ce dernier se démarque grâce à deux partis pris : les lacets cachés par un zip à l'image de ce qui s'est fait dans les années 1990 avec la Payton The Glove (1998, Nike) et la Answer IV d'Iverson (2000, Reebok), mais surtout une parure monochrome (une rareté en 2025) dans des coloris plus mode que basket, un sable, un gris, un noir. Le joueur s'est empressé de les porter à la ville, assumant la polyvalence de la paire.
En matière de chaussures taillées pour le parquet, le paysage a énormément évolué ces deux dernières décennies. Il y a quinze ans, le choix était simple pour les meilleurs jeunes joueurs : Nike, Jordan, ou Adidas. Ça, c'était avant. Nike est toujours leader avec ses deux marques (Nike et Jordan) et une flopée de stars (James, Doncic, Tatum, Giannis, KD), mais la concurrence s'est considérablement étoffée. Le futur n°1 de la draft, l'Américain Cooper Flagg, a par exemple filé chez NB rejoindre Tyrese Maxey, Jamal Murray et Kawhi Leonard. Tyrese Haliburton, adversaire de SGA en finale NBA, joue, lui, en Puma, comme le très flashy Lamelo Ball. Curry est chez Under Armour, Harden et Donovan Mitchell chez Adidas. Les marques chinoises sont elles aussi montées en puissance : Nikola Jokic possède une paire signature 361°, Jimmy Butler en a une chez Li-Ning, Kyrie Irving joue en Anta, Austin Reaves en Rigorer.

Stephen Curry, meilleur shooter de l'histoire du basket, reste fidèle à Under Armour. (Under Armour)
Le joueur des Celtics, Jaylen Brown, a, lui, refusé un contrat à plusieurs dizaines de millions de dollars avec Nike pour monter sa propre marque 741. « Le nombre de marques émergentes qui équipent des joueurs NBA s'est multiplié » confirme Reda Ouahbi, créateur de contenu spécialisé en sneakers de basket qui chronique cet univers depuis dix ans sous le pseudonyme de Rookicks. « Il y a plus de modèles signatures qu'avant, chaque marque cherche à placer ses pions et à miser sur le jeune joueur qui va exploser », poursuit celui qui a collaboré avec Puma sur une paire que Tyrese Haliburton a adorée et portée juste avant les playoffs. Le phénomène concerne aussi les filles, les stars de la WNBA possèdent des paires signatures qui se vendent bien (A'Ja Wilson et Sabrina Ionescu chez Nike, Breanna Stewart chez Puma).

Depuis 2021, Breanna Stewart, star du Liberty et de la WNBA, possède une paire à son nom chez Puma. (PUMA)
Converse a eu du flair et est donc de retour par la grande porte après avoir équipé l'ensemble de la ligue américaine entre l'après-guerre et le début des années 1980. En attendant la paire signature de Victor Wembanyama chez Nike, qui sera forcément scrutée la saison prochaine, la SHAI 001 débarque dès septembre prochain. Le style du joueur dépasse le terrain. Mais pour que la rampe de lancement de la SHAI 001 soit parfaite, il faudrait que le Thunder soulève le trophée Larry O'Brien. Réponse dans quelques jours.
L'Équipe