Coups francs, corners, touches longues: l'AS Monaco confie ses phases arrêtées à Abel Lorincz

Son nom n’est pas des plus ronflants et son CV n’a rien de très éloquent, mais il devrait apporter un plus non négligeable à l’AS M. Pourtant à l’aise sur coups de pied arrêtés la saison passée, le club princier a décidé de recruter un spécialiste en la matière fin juillet.
Si rien n’a été officialisé, Abel Lorincz a bien rejoint le Rocher en qualité de nouvel adjoint d’Adi Hütter et a commencé à œuvrer pour le collectif. À 36 ans, le Hongrois est méconnu de la scène hexagonale puisqu’il a surtout roulé sa bosse à l’étranger. Après avoir travaillé pour le club local d’Honved en tant qu’analyste vidéo chez les jeunes puis en équipe première, Lorincz est passé par l’académie Puskas (toujours au pays) avant de découvrir le Danemark du côté de Sönderjyske et d’Hammarby.
"Dans le bus, il pouvait passer des heures à regarder des coups de pied arrêtés"Il y a un peu plus d’un an, le trentenaire a découvert le football français en atterrissant à Valenciennes. Proche de l’un des dirigeants du groupe Sport Republic, propriétaire du club des Hauts-de-France, Lorincz a profité de l’aubaine pour découvrir un autre monde. "Il était déjà là quand je suis arrivé, je le savais en signant et on a appris à se découvrir", explique Vincent Hognon, coach principal du VAFC en National la saison passée.
Si tous les clubs ne s’appuient pas nécessairement sur un spécialiste des coups de pied arrêtés, Valenciennes misait gros dessus et en a récolté les fruits. "On n’a quasiment pas encaissé de buts dans ce domaine", se souvient Mathieu Michel, arrivé en cours de saison dernière au stade du Hainaut. Expérimenté (33 ans), le portier a apprécié sa collaboration avec le nouveau membre du staff monégasque. Entraîneur des gardiens dans le Nord, Damien Perquis ne pense pas autre chose.
"Des principes bien ancrés""Abel parlait français et anglais donc il s’est très bien intégré. Il a beaucoup travaillé sur ses idées, c’est un vrai passionné. Dans le bus, il pouvait passer des heures à regarder des coups de pied arrêtés de différents championnats. Je pense qu’il devait mettre le match en accéléré pour arriver à ces séquences (rire)." Aujourd’hui en poste à Sochaux, Vincent Hognon vante "un garçon agréable" et "pointilleux", même s’il n’a pas connu le niveau pro en tant que joueur. Coups francs, corners, touches longues : le Magyar avait du temps pour exprimer ses idées avec trois créneaux hebdomadaires qui lui étaient dédiés. "Il a des principes bien ancrés qu’il aime imposer, mais il sait entendre ce qu’on lui dit, apprécie Mathieu Michel, aujourd’hui à Montpellier. Il était capable d’ajuster des choses, de modifier des positionnements sur le secteur défensif, le placement d’un joueur par exemple."
Monaco comme ArsenalEx-défenseur du Gym, Vincent Hognon avait pris l’habitude d’échanger avec Abel Lorincz pour confronter leurs visions et définir les meilleures stratégies. "On décidait ensemble des profils de joueurs qui montaient et ceux qui restaient derrière. Son rôle à Monaco dépendra aussi de la relation qu’il aura avec l’entraîneur."
S’ils n’avaient pas vraiment vu passer l’information, nos trois interlocuteurs se réjouissent pour leur ancien collaborateur. "Vu l’importance donnée par les grands clubs comme Arsenal à ce secteur de jeu, je ne suis pas étonné que Monaco ait voulu le faire venir, confie Michel. C’est dans l’air du temps!" Et une nouvelle étape dans la carrière du quatrième adjoint d’Adi Hütter.
Nice Matin