Escrime : Qui est ce maître d’armes qui quitte Périgueux Épée ?

Après 36 ans passés au sein de Périgueux Épée en tant que maître d’armes, Jean-François Bouillaud a décidé d’arrêter cette fonction au sein de ce club, dans lequel il est licencié depuis 1971, pour prendre un peu de temps pour lui.
C’est une page qui se tourne pour Périgueux Épée. Après 36 ans, sans doute un record dans ce domaine, Jean-François Bouillaud, dit Jeff, maître d’armes, a décidé d’un commun d’accord avec les responsables du club, d’arrêter cette mission. À cette occasion, plusieurs générations d’escrimeurs, parents, adolescents et responsables, se sont réunis et l’ont remercié d’avoir accompagné les tireurs, jeunes et moins jeunes, pendant ces années, des premières fentes aux plus belles compétitions.
L’occasion d’ouvrir la page des souvenirs, joyeux, émouvants et de partager de belles anecdotes. « En 75 ans d’existence, le club aura connu seulement deux maîtres d’armes, responsables de salle. Thierry Nesmon, qui arrive de Saint-Dizier, sera seulement le troisième », indique Jean-François Bouillaud, qui a débuté l’escrime à 8 ans en 1971, un peu par hasard. Naturellement, adolescent, il a commencé à donner un coup de main bénévolement, à aider les plus petits. À l’armée, il passe son monitorat fédéral en 1986.
Diplômé en 1989« À mon retour, le maître d’armes de l’époque me demande si j’accepterais de prendre la responsabilité de la salle. Je travaillais déjà dans le secteur de l’animation en centre de loisirs. J’y ai vu une opportunité professionnelle, d’autant plus que je n’avais pas envie de quitter Périgueux », raconte Jean-François Bouillaud.
Il accepte alors la proposition et part se former à l’école nationale des maîtres d’armes à Dinard, où il obtient son brevet d’État 2e degré en juin 1989. « Quand j’ai pris le club en septembre 1989, il y avait 73 licenciés et au bout de trois ans, on a dépassé les 100 licenciés et Périgueux Épée n’est jamais redescendu depuis en dessous de ce seuil. »
Sa trente-sixième saison au sein de son club de c’ur sera donc la dernière. « Je prends ma retraite de l’escrime, mais pas de mon activité professionnelle. Il me reste encore quelques années à travailler à la Ville de Périgueux [NDLR : il est éducateur sportif]. Pendant toutes ces années, j’ai cumulé deux emplois. J’ai tout simplement envie de prendre un peu de temps pour moi tant que je suis en bonne santé », estime-t-il. Mais il ne s’éloignera pas de l’escrime pour autant. Il prendra en effet une nouvelle licence à la rentrée. « Je vais laisser mon successeur prendre ses marques, afin qu’il devienne la référence de tous les tireurs. Le club, j’y suis attaché, je souhaite garder un ’il bienveillant, donner un coup de main bénévolement, s’il y a des besoins, pour les compétitions notamment », assure le maître d’armes.
Un bel état d’espritÀ l’heure de tourner une page importante, de sa vie professionnelle et personnelle, Jean-François Bouillaud se remémore une multitude de souvenirs. En même temps, il a organisé une centaine d’événements, de tournois départementaux et régionaux. « Il y a les souvenirs sportifs, ils sont nombreux, du premier titre de champion de France minime en 1990 de Frédéric Gilbert, les nombreux titres régionaux, les trois sélections internationales de Breven Roques, les qualifications en Coupe du monde, se souvient-il. La compétition, c’est important car ce sont les résultats, l’image de marque. Ce qui compte à mes yeux. »
Jean-François Bouillaud a toujours insisté sur le volet éducatif qui lui tient à c’ur. « De nombreux anciens tireurs et parents comptent parmi des amis proches. Au sein du club, j’ai partagé des mariages, des déménagements, des projets, des moments plus durs, comme dans une famille. Le club, c’est une famille. » S’il devait garder un souvenir en tête, c’est sa dernière organisation en mai : le tournoi des châteaux et du patrimoine, qui fut une réussite. Le maître d’armes le promet : il ne sera jamais loin pour donner un coup de main à sa seconde famille.
Dordogne Libre