« Est-ce qu'on mérite l'étiquette de légendes ? » Les Lions britanniques et irlandais prêts à effacer un record vieux d'un demi-siècle face à l'Australie

Les Wallabies ont bien tenté de garder le sourire cette semaine, arborant notamment une fausse moustache à l'heure de la photo officielle, pour rendre hommage à leur demi de mêlée Nic White, qui disputera samedi, à 35 ans, son 73e et dernier match en sélection. L'heure est pourtant à la gravité en Australie, où les Lions empilent les succès depuis leur arrivée fin juin. Les troupes d'Andy Farrell ont d'abord expédié les affaires courantes face aux franchises et sélections locales avant de remporter les deux premiers tests face aux Wallabies, sans trembler à Brisbane il y a deux semaines (19-27), puis sur le fil à Melbourne samedi dernier (26-29) après avoir été menées 23-5.
Le sélectionneur de l'Australie Joe Schmidt évoquait jeudi un « deuil en cours » à propos de cette série déjà perdue. « Nous nous sommes laissés quelques jours pour digérer car ce résultat nous a fait mal », enchaînait le capitaine Harry Wilson. Au milieu du marasme du rugby australien, à deux ans d'une Coupe du monde à domicile, il ne reste donc qu'un honneur à sauver ce samedi midi à Sydney face à des Lions qui pourraient écrire l'histoire dans l'autre sens. Jamais, depuis une tournée en Argentine en 1927 (4 victoires à 0), ils n'ont laissé leurs hôtes fanny. Nos confrères britanniques se référaient plutôt cette semaine dans ces rares séries glorieuses à une tournée à trois victoires et un nul en Afrique du Sud en 1974. Un demi-siècle, cela reste une belle source de motivation pour écrire l'histoire.
Le « sweep » - que l'on peut traduire par coup de balai - est à portée d'un dernier effort à Sydney (*). « On a écrit l'histoire, non ? se réjouissait déjà Andy Farrell après le succès de Melbourne, qui scellait la première série victorieuse des Britanniques et Irlandais depuis 2013 et leur dernier voyage en Australie, déjà. Est-ce qu'on mérite l'étiquette de légendes ? Pourquoi pas ? »
La rencontre est à suivre en différé, à 15 heures, sur la chaîne L'Équipe
« Nous avons atteint notre objectif sur cette tournée mais nous avons l'immense responsabilité de terminer le travail »
Andy Farrell, sélectionneur des Lions
Pour ce dernier match, le boss des Lions n'a remanié qu'à la marge son équipe de départ, avec les titularisations sur une aile du Toulousain Blair Kinghorn à la place de James Lowe et de James Ryan en deuxième ligne au détriment d'Ollie Chessum. Il a aussi opté pour un banc à six avants et deux trois-quarts sur lequel son fils Owen s'est encore fait une place. « J'espère que cette tournée restera dans les mémoires pour le type de rugby que nous avons pratiqué, c'est tout, laissait croire Andy Farrell avant de préciser : nous avons atteint notre objectif sur cette tournée mais nous avons l'immense responsabilité de terminer le travail, comme nous nous le sommes promis avant de partir en Australie. »
Dans le camp d'en face, l'inquiétude ne s'est pas estompée avec les blessures qui ont contraint au forfait le troisième-ligne Rob Valetini, l'ailier Harry Potter puis le talonneur Dave Porecki, tandis que Joe Schmidt a donc fait le pari de relancer à la mêlée le vétéran Nic White mais aussi de titulariser Taniela Tupou en pilier droit, lui qui était snobé depuis les tests de novembre. Si le sélectionneur a insisté sur les progrès de son équipe ces derniers mois, personne n'est dupe : un « sweep » serait vécu comme une humiliation au pays des Wallabies.
L'Équipe