Football. Philippe Diallo : « Il faut reprendre le travail et ce sera avec Laurent Bonadei »

Qu'est-ce que vous retenez du parcours des Bleues lors de cet Euro 2025 ?
Philippe Diallo : « Elles ont été au rendez-vous du premier tour dans le groupe dit ''de la mort'' avec les deux derniers vainqueurs des derniers Euro, l'Angleterre et les Pays-Bas. Elles sont brillamment sorties premières avec trois victoires et onze buts marqués. Et ensuite ce match contre l'Allemagne où on en ressort avec une cruelle désillusion parce que tout avait été mis en place pour que cette équipe puisse aller beaucoup plus loin dans le tournoi. Tout le monde était sous le choc de la déception. »
Qu'est-ce qui a manqué aux Bleues ?
« C'est toujours difficile de le dire. Mais je pense qu'à onze contre dix pendant quasiment l'intégralité de la rencontre avec un but d'avance, les circonstances nous étaient favorables et malheureusement on n'a pas été en capacité de faire sauter le verrou allemand. L'Allemagne a fait une partie extraordinaire en termes de détermination et d'engagement. Cette élimination ne reflète pas notre ambition. »
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Trouvez-vous que les joueuses françaises ont manqué de combativité ?
« Les Allemandes nous ont été supérieures dans ce domaine. Et peut-être que nous n'avons pas été assez justes techniquement. C'est certainement une des raisons qui expliquent leur victoire. Mais, l'équipe a montré qu'elle a le talent pour une qualification en demi-finale. Les jeunes font partie des points positifs puisque l'équipe comporte près de six joueuses qui ont acquis de l'expérience pour les prochaines échéances : la demi-finale de la Ligue des nations contre l'Allemagne et puis les qualifications pour la Coupe du monde en 2027. Au Brésil, la France ira chercher ce titre qui fuit le football féminin français depuis trop longtemps. »
Est-ce un échec pour les Bleues et plus particulièrement pour Laurent Bonadei ?
« C'est une vraie contre-performance, c'est la huitième fois dans les neuf derniers grands tournois que la France est éliminée au niveau des quarts de finale. Il y a une forme de signe indien que nous n'arrivons pas à briser car nous avons mis tout en place pour que l'équipe bénéficie de tous les moyens possibles pour assurer son succès : les conditions de préparation ou la composition du staff. Le groupe est composé de joueuses talentueuses et avait la capacité d'aller plus loin. Il va falloir réfléchir avec le sélectionneur et les responsables du foot féminin à la FFF sur la façon dont nous pouvons mieux travailler. »
« Je ne crois pas que cette élimination remette en cause le potentiel de l'équipe »Laurent Bonadei est donc conforté à son poste ?
« Je pense que la question ne se pose pas. Après les JO, nous avons fait confiance à Laurent jusqu'à la Coupe du monde avec pour ambition d'accompagner la transition de cette équipe entre les générations. Onze victoires consécutives et une phase de groupe réussie, il y a des choses positives à retenir. Mais avec beaucoup d'humilité, il faut reprendre le travail et ce sera avec Laurent Bonadei. »
Est-ce qu'il a payé ses choix forts de ne pas appeler Wendie Renard, Eugénie Le Sommer et Kenza Dali ?
« Non, chacun est à sa place. Je suis président de la Fédération, nous avons un sélectionneur et il lui appartient de faire ces choix forts. Il nous appartient de le soutenir et c'est ce que je fais: il avait pour mission d'assurer la transition des générations au sein de l'équipe et il l'a fait avec courage. »
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Cette élimination n'est-elle pas encore plus frustrante que la défaite contre le Brésil aux JO ?
« Le Brésil a été aussi une très forte déception parce que nous avions dominé tout le match. Nous avions eu un penalty non transformé et on s'est fait éliminer sur une faute que nous avions nous-mêmes provoqué donc c'était une très grosse déception. C'était différent samedi soir car l'équipe a progressé dans son jeu et dans sa dans sa qualité offensive. Elle a laissé entrevoir une vraie possibilité d'aller plus loin. »
Pensez-vous qu'elles franchiront un jour ce plafond des quarts de finale ?
« Je le crois à chaque compétition. La Ligue des nations sera une nouvelle occasion d'aller chercher un trophée. Je ne crois pas que cette élimination remette en cause le potentiel de l'équipe. Je crois qu'il y a bien un jour où le sort basculera de notre côté. Je ne perds absolument pas confiance. »
Le Journal de Saône-et-Loire