Iuliano : «Le but de Trezeguet, je n'ai pas voulu le voir pendant des années»

Un quart de siècle est passé, il y a prescription. Pour un documentaire de L'Équipe explore consacré au but en or de David Trezeguet en finale de l'Euro 2000, l'ancien défenseur international Mark Iuliano, sur la pelouse ce soir-là, a accepté de revisiter ce moment douloureux pour le football italien. « Ce but, je n'ai pas voulu le voir pendant des années. Ce sont des moments difficiles à oublier, avoue l'ancien joueur de la Juventus (1996-2005). Mais tant d'années ont passé. Pourquoi effacer ce moment de ma mémoire ? Oublier, ce serait un échec. Des défaites, on apprend et on devient meilleur. »
De ce match au scénario que personne n'a oublié - buts de Delvecchio à la 55e, Wiltord à la 90+ 4e, Trezeguet à la 103e - Iuliano pointe surtout l'effet néfaste pour les Italiens du but français de l'égalisation. « Les dernières minutes s'étaient déroulées sereinement, sans aucune occasion de leur part. Mais le football nous apprend que parfois on peut encaisser un but même quand on ne s'y attend pas, note-t-il dans le documentaire. Là, je me retourne et vois mes coéquipiers avec le drapeau, tous bras dessus, bras dessous... Je me souviens alors d'une fatigue indescriptible. Mentalement, on avait encore envie mais le corps ne suivait plus. La France n'a pas gagné grâce au but en or de Trezeguet, elle a gagné en égalisant. »
« Dans la surface de réparation, c'était un tueur. Pour un défenseur, c'était un cauchemar »
Mark Iuliano, à propos de David Trezeguet
Sur le but de Trezeguet, Iuliano, pris à défaut comme le reste de la défense italienne, loue surtout les qualités de son ancien coéquipier turinois. « Pirès fait un centre loin d'être extraordinaire, le ballon passe alors entre les jambes de Nesta. Mon mouvement était malheureusement nécessaire pour protéger le premier poteau et garder un oeil sur l'attaquant. Mais avec un buteur aussi intelligent que David, qui fait un pas de recul puis s'échappe du marquage... Dans la surface de réparation, c'était un tueur. Pour un défenseur, c'était un cauchemar. »
Dans le documentaire « Le chef-d'oeuvre de Trezegold », David Trezeguet, René Girard (alors adjoint du sélectionneur français Roger Lemerre) et Vincent Duluc (journaliste à L'Équipe) reviennent, par ailleurs, sur quelques secrets de l'un des buts les plus importants de l'histoire du football français.
L'Équipe