«Je n’arrive pas à prendre une route sans penser au Tour» : détours de France avec Thierry Gouvenou, l’homme qui trace le parcours de la Grande Boucle

«Là, on va partir du Bessin, la région autour de Bayeux, une terre calcaire avec des pommiers. Puis on va filer vers la Suisse normande avant d’aborder le bocage et son sol en granit…» Quand on demande à Thierry Gouvenou de nous parler de la sixième étape du Tour de France, qui traverse un bout de Normandie, on a l’impression d’ouvrir un atlas des régions naturelles. L’homme qui trace le parcours de la Grande Boucle, numéro 2 de l’organisation de l’épreuve derrière le roi Christian Prudhomme, est habité par la géographie. Forcément : depuis deux décennies, il œuvre à tracer les parcours du Tour. Des dizaines et des dizaines d’étapes avant celle de ce jeudi 10 juillet, un peu plus particulière que les autres : elle arrive à Vire Normandie (Calvados), où Gouvenou est né, il y a cinquante-six ans.
En mars dernier, il a eu un aperçu de l’émotion qui risque de l’étreindre quand les coureurs passeront la flamme rouge, près du quartier de la Gare. Thierry Gouvenou s’est rendu à Vire, à l’école Saint-Joseph, pour la Dictée du Tour, un événement organisé avec des scolaires. «Je l’ai lue dans la classe où j’étais gamin. Elle a été un peu réaménagée, mais qu’importe
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