JO de Paris 2024 : que vont devenir les 76 millions d’euros d’excédent ?
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Pour une surprise, c’est une bonne surprise. Dimanche, le Comité d’organisation des Jeux olympiques (Cojo) de Paris-2024 a annoncé avoir revu très largement à la hausse l’excédent de son budget. Le boni avoisinerait désormais les 76 millions d’euros et pourrait même encore grimper autour de la centaine de millions une fois les derniers ajustements réalisés. En décembre, on parlait «simplement» d’un excédent chiffré à 27 millions d’euros.
Cette différence s’explique selon le directeur financier du Cojo par une évolution favorable des taux de change, des placements financiers lucratifs, ainsi que par les recettes de la billetterie et des produits licenciés. L’annonce de la hausse de l’excédent intervient quelques jours avant la réunion du conseil d’administration du Cojo, le 17 juin, qui clôturera les comptes et laissera la place à un liquidateur en vue de la dissolution du comité organisateur.
Ces 76 millions, «c’est de l’argent qui va au sport» a assuré face à une poignée de journalistes Tony Estanguet, l’ex-patron du Cojo. Concrètement, au moins 80 % de cette somme devraient bénéficier au sport français, selon le contrat de ville hôte signé avec le comité international olympique (CIO). 20 % seront ainsi reversés au Comité olympique français (CNOSF), une institution qui en a bien besoin depuis qu’une nette baisse des subventions allouées par l’Etat a été décidée.
Environ 60 % reviendront ensuite au fonds de dotation de Paris 2024, qui est géré par l’Etat, le département de Seine-Saint-Denis, le CNOSF, le Comité paralympique, la ville de Paris ou encore la région Ile-de-France. L’argent servira à célébrer les Jeux et à faire vivre leur héritage (comme l’installation de la vaque olympique aux Tuileries lors des trois prochains étés ou la célébration de l’anniversaire de la cérémonie d’ouverture) ; à aider les projets lancés par Paris 2024 comme le dispositif «Savoir nager» ou la journée paralympique ; et enfin à soutenir les athlètes qui ont du mal à financer leur carrière, dans les sports les moins médiatisés notamment.
Les 20 % restants reviennent, comme le veut le contrat, au CIO. Le Parisien rappelle que le comité a pris pour habitude de laisser sa part au pays hôte. Elle pourrait notamment permettre de donner un petit coup de pouce à l’organisation des Jeux d’hiver de 2030 dans les Alpes.
Pour rappel, les recettes budgétaires du Cojo sont quasi entièrement privées, reposant sur les sponsors, la dotation versée par le Comité international olympique (CIO) et la billetterie. L’argent public (Etat et collectivités) a de son côté servi à couvrir notamment une partie de la construction des ouvrages olympiques, à hauteur de 2,46 milliards d’euros, selon un document du budget 2025. Mais le premier président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici, avait évoqué en mars 2024 un coût public qui devrait plutôt s’établir «entre 3 et 5 milliards» d’euros.
Libération