John Textor n’est officiellement plus président de l’OL, Michele Kang le remplace

John Textor n’aura plus l’occasion de clamer son optimisme – contredit quelques heures après – à la sortie de chacun de ses passages devant la direction nationale du contrôle de gestion (DNCG). Fragilisé par ses échecs répétés dans la gestion financière de l’Olympique lyonnais et, surtout, par la récente relégation de son club en Ligue 2 par le gendarme financier du football français, l’homme d’affaires américain démissionne de son poste de président du club rhodanien mais aussi de celui d’Eagle Football Group, anciennement OL Groupe.
Dans un communiqué de presse publié lundi 30 juin, Eagle Football Group annonce deux nominations pour tenter de sauver ce qui peut l’être à Lyon. Proche de Textor et actionnaire importante d’Eagle Football Holding, la structure qui chapeaute les clubs de Botafogo (Brésil), Molenbeek (Belgique) et Lyon, Michele Kang, 66 ans, devient « présidente du club et présidente-directrice générale d’Eagle Football Group ».
Investie dans le football féminin, la milliardaire états-unienne avait racheté la section féminine de l’OL en 2023 pour une cinquantaine de millions d’euros, la rebaptisant OL Lyonnes au mois de mai 2025. « Nous entrons dans une période critique pour Lyon et je tiens à remercier John pour son engagement et sa vision qui ont permis au club de rejoindre la famille Eagle », déclare-t-elle dans le communiqué. « Michele est le choix idéal pour diriger l’OL dans la phase suivante et j’ai pleinement confiance en elle et en l’OL, qui sortira plus fort sous sa direction », juge de son côté son prédécesseur.
Michael Gerlinger nommé directeur généralUn autre proche de John Textor prend part à cette délicate opération de sauvetage, qui passera par la procédure d’appel devant la DNCG, pour tenter d’éviter la relégation. L’Allemand Michael Gerlinger, qui occupait la fonction de directeur sportif d’Eagle Football Holdings, va s’occuper principalement de l’Olympique lyonnais en étant nommé « directeur général du club. » Ancien dirigeant du Bayern Munich, une institution du football européen, Gerlinger jouit d’une forte respectabilité dans le milieu du football, ce qui sera utile au club septuple champion de France des années 2000.
Ces mouvements, attendus depuis quelques jours, traduisent la perte de confiance envers John Textor, mais ne changent pour l’instant rien au contrôle du club, dont il reste l’actionnaire majoritaire. En marge du huitième de finale de la Coupe du monde des clubs perdu par son club brésilien de Botafogo, l’homme d’affaires américain avait évoqué cette mise en retrait dans une interview au média sud-américain Globo : « Je vais consacrer beaucoup plus de temps à réfléchir à Eagle à l’échelle mondiale, et revenir plus souvent à Botafogo. »
S’il reconnaissait qu’il n’avait « pas su régler des problèmes en France », Textor se justifiait dans la foulée en soulignant la difficulté pour « un investisseur américain de s’adapter au système là-bas [en France], qui a toujours été étrange ».
L’engagement de Michele Kang sera a priori plus long que l’échéance cruciale de l’appel de la décision de la DNCG, qui devrait intervenir en juillet : « Je me réjouis de travailler en étroite collaboration avec Michael, l’équipe de direction de l’OL et le conseil d’administration afin de soutenir le club tout au long de la procédure devant la DNCG et au-delà. »

Ces mouvements sont aussi un indicateur de l’influence d’Ares, qui a prêté environ 400 millions à Textor pour le rachat du club (évalué à environ 800 millions d’euros), en décembre 2022, à Jean-Michel Aulas. Si les difficultés de l’OL perdurent, ce fonds d’investissement peut, en effet, se montrer inquiet quant à la capacité du Floridien à le rembourser.
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