La justice annule le licenciement du journaliste sportif Stéphane Guy par Canal +
%3Aquality(70)%3Afocal(2688x1530%3A2698x1540)%2Fcloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com%2Fliberation%2FMIHC2SBGXBCGJOZCXOAPEFWWVU.jpg&w=1920&q=100)
La Cour d’appel de Paris a mis un terme à un feuilleton entamé il y a quatre ans et dont Canal + n’était pas le diffuseur mais l’un des protagonistes. Dans une décision du 25 juin, la juridiction a rendu un arrêt donnant raison au journaliste sportif Stéphane Guy, qui estimait avoir été licencié abusivement par la chaîne cryptée. Ce dernier n’aurait jamais dû être mis à la porte, selon les juges qui ont ordonné sa réintégration au sein de Canal +.
A lire aussi
Une satisfaction pour celui qui est passé depuis par le groupe RMC-BFM TV et par la chaîne l’Equipe. «Il se réjouit de «rentrer à la maison Canal», sans ressentiment et avec la passion intacte de son métier», d’après son avocat, Me Khatchikian. Ce dernier a par ailleurs précisé au journal l’Equipe que Canal + devra «lui verser un montant total d’un peu plus de 700 000 euros en termes de rappel de salaires notamment».
Ancien commentateur des matchs de football diffusés par les chaînes du groupe détenu par le milliardaire d’extrême droite Vincent Bolloré, Stéphane Guy avait été licencié le 24 décembre 2020. Quelques jours plus tôt, le 5 décembre, il avait rendu hommage à Sébastien Thoen à la mi-temps de Montpellier-PSG. Ce dernier avait été viré par Canal + après avoir participé à une parodie de L’Heure des pros, émission présentée par Pascal Praud sur la chaîne d’information du groupe, CNews.
Stéphane Guy lui avait adressé ces mots à l’antenne : «Je veux saluer l’ami Sébastien Thoen qui n’a pas eu la sortie qu’il aurait méritée. On lui souhaite bon vent […].» Et le journaliste de citer Coluche «l’un des fondateurs de notre belle chaîne» : «Il faut se méfier des comiques parce que, quelquefois, ils disent des choses pour plaisanter.»
Une sortie intolérable pour les responsables de la chaîne, comme Maxime Saada, le président de Canal +. «Stéphane [Guy], je lui avais déjà dit plusieurs fois que ce n’était pas son antenne, qu’il ne pouvait pas l’utiliser pour dire des choses qui lui passaient par la tête. Moi-même, je ne me suis jamais permis ça», avait justifié le dirigeant dans le magazine l’Equipe, en mars 2021.
Après son départ forcé, Stéphane Guy avait attaqué ses anciens employeurs au conseil de Prud’hommes. La juridiction civile avait alors donné raison à Stéphane Guy, le 29 août 2022. Selon la décision, l’ancien commentateur vedette de la chaîne «n’avait commis aucune faute» et son licenciement était «abusif». Un jugement dont Canal + avait fait appel, avant d’être déboutée, ce mercredi.
Libération