La surprise de Gaulle, l’appareil photo de Mitterrand, la bière de Chirac... les savoureuses anecdotes des présidents sur le Tour de France

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Charles de Gaulle a ouvert la tradition des présidents de la République se rendant sur la Grande Boucle en 1960. 16 juillet, le peloton s’apprête à traverser Colombey-les-Deux-Églises lorsque le chef de l’État débarque au milieu de la foule en compagnie de sa femme Yvonne. Le couple a fait le court chemin depuis la propriété de la Boisserie, à quelques centaines de mètres de là. - - / AFP
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Prévenu à la dernière minute de cette apparition surprise, Jacques Goddet, directeur de l’épreuve, improvise une rencontre avec les coureurs priés de poser le pied à terre et de se découvrir en signe de respect. «Monsieur le Président, le Tour vous salue», lance Goddet, parfait dans son rôle de maître de cérémonie. Quelques cyclistes placés en tête de cortège avaient été chargés de serrer la main au Général et d’échanger quelques mots avec lui. - - / AFP
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Le chef d’État au milieu de la foule trace un sillon que tous ses successeurs, à l’exception de Georges Pompidou, allaient emprunter. - - / AFP
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Valéry Giscard d’Estaing, ici à l’arrivée du Tour de France 1975 a lui aussi délaissé l’Élysée pour s’inviter dans la caravane même s’il n’avait aucune appétence particulière pour le vélo. «Les souvenirs de lui sur le Tour de France sont rares», confirme le journaliste Jean-Paul Ollivier qui a couvert quarante éditions. - GABRIEL DUVAL, JEAN-PIERRE PREVEL / AFP
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C’est pourtant à lui que l’on doit la désormais traditionnelle arrivée sur les Champs-Élysées, instaurée en 1975. Le président de la République avait donné le feu vert à cette idée que lui avait soufflée Yves Mourousi lors d’un Salon du cheval. Il fut aussi le seul président à remettre le maillot du vainqueur du Tour de France à Bernard Thévenet cette année-là. - JEAN-PIERRE PREVEL, GABRIEL DUVAL / AFP
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Le successeur de Georges Pompidou est revenu sur l’épreuve bien plus tard, en 1990, pour l’ascension du Puy-de-Dôme sur une moto suiveuse… en s’affranchissant du port du casque pourtant obligatoire ! - AFP
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Avec François Mitterrand, la visite présidentielle prend un nouveau virage en matière de communication. «La présence du président devient alors un vrai acte politique», résume Jean-Paul Ollivier, qui accorde à Mitterrand un réel attrait pour le vélo. «Dans son enfance, il assistait aux passages de la course dans le Nord et venait régulièrement chez lui à Château-Chinon pour suivre le critérium», précise «Paulo la science». Le 10 juillet 1985, Mitterrand profite d’une commémoration sur le plateau des Glières, haut lieu de la Résistance, pour assister à l’étape entre Morzine et Lans-en-Vercors. Un choix calculé. - STAFF / AFP
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Pour la première fois de l’histoire, le chef de l’État atterrit sur le parcours à bord de son hélicoptère, suivi de sa cour rapprochée. Mitterrand se place dans un virage, au kilomètre 117, dans la côte de Montaud, puis sort son appareil photo pour immortaliser le passage des héros Greg Lemond et Bernard Hinault. L’image, insolite, fait le tour des journaux télévisés. - AFP
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Lorsqu’il s’invite sur la Grande Boucle en 1998, Jacques Chirac surfe sur la victoire des Bleus au Mondial de football une semaine auparavant. Mais la virée dans le fief corrézien tombe au mauvais moment. Miné par l’affaire de dopage Festina, le Tour est au bord de l’explosion. Le 17 juillet vers 23h00, Jean-Marie Leblanc, le directeur de course, exclut l’équipe de Richard Virenque. Dans la foulée, il se presse pour rejoindre le château de Bity, où les Chirac organisent un dîner. - DESCHAMPS/PRESSE SPORTS
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«J’arrive tard. Il restait le ministre Jean-François Lamour, des conseillers et Jacques Chirac, qui a insisté pour que je mange. Je le vois encore me verser un verre de bordeaux en m’encourageant à attaquer l’entrecôte grillée. Il voulait surtout avoir des informations sur l’affaire, car le lendemain, il devait visiter le village. Et entre nous, il n’était pas très versé sur les choses du Tour…», raconte l’ancien dirigeant, qui, malgré l’ambiance pesante, conservera un bon souvenir du contre-la-montre disputé le lendemain. On voit ici Jacques Chirac en compagnie de Laurent Gerra (tout à gauche), David Douillet (à gauche), et Jean-Claude Killy (à droite). - PASCAL PAVANI / AFP
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Jean-Marie Leblanc revient sur une anecdote au cours de cette journée : «On suivait Jan Ullrich et, au bout d’un moment, Chirac me dit : “Bon, M. Leblanc, on va peut-être s’arrêter prendre une bière, non?” On a fait une pause dans un bistrot improbable pour boire une bière de piètre qualité, mais c’était très sympa.» Ce jour-là, Chirac avait pris le soin d’éviter autant que possible les coureurs. «Il ne les connaissait tout simplement pas, tranche Leblanc. Il était venu respirer l’air du Tour et s’offrir un bain de foule. J’ai rencontré un homme simple, ouvert, convivial, pas de ceux qui donnent le stress.» - PIERRE ANDRIEU / AFP
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12/20
Les venues de Nicolas Sarkozy, elles, ont généré beaucoup d’effervescence dans les rangs de l’organisation. «Un fou de Tour de France», souligne Christian Prudhomme, qui a reçu longuement et à plusieurs reprises le futur vainqueur de la présidentielle 2007. Même si l’animal politique n’était jamais loin, c’est d’abord en passionné de vélo que Sarkozy a savouré, quelques semaines après son élection, une étape entière entre Briançon et Val d’Isère dans la voiture officielle. - Iso Sport / Icon Sport
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13/20
Au cours de l’étape, il veut tout savoir, demande les écarts, devise sur les braquets et décortique les tactiques. «En 2010, dans le Tourmalet, dans le brouillard, on suit Alberto Contador et Andy Schleck, échappés. Il dit: “Contador va attaquer”. Gilles Maignan, mon pilote, deux fois champion de France du contre-la-montre et qui a disputé quatre fois le Tour lui dit “Non, Monsieur le Président, je ne crois pas”. Deux minutes après, Contador attaque! Sarkozy, d’un coup de poing dans l’épaule, jubile: “Je te l’avais dit!”», raconte Prudhomme. - JOEL SAGET / AFP
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14/20
À Valloire où son hélicoptère s’est posé avant l’étape, Sarkozy est accueilli par une foule très enthousiaste. Sa cote de popularité auprès des Français atteint alors les 65 %, le sommet de son quinquennat. «C’était un peu comme l’arrivée d’une rock star», se souvient Pierre-Yves Thouault, l’adjoint de Prudhomme, rompu aux problèmes d’organisation liés aux venues des VIP. - ERIC FEFERBERG / AFP
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Si Nicolas Sarkozy prenait le temps de rester la journée entière sur le Tour de France, François Hollande, alors candidat pour la présidentielle, a jonglé en 2011 entre l’étape du jour et la finalisation de son programme économique au beau milieu de la caravane dans l’Ariège ! «Ça montait, ça descendait et il disait au téléphone: “Là, tu corriges, ici tu changes ça…” Je me disais, il va être malade! Eh bien, pas du tout, alors qu’on était à 95 km/h. Ça lui avait pris trois quarts d’heure», se remémore Prudhomme, le patron du Tour. - Belga / Icon Sport
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16/20
L’année suivante, le successeur de Sarkozy a été frappé par l’engouement au bord des routes pour Thomas Voeckler, nouvelle coqueluche des Français. «On apprend l’humilité dans cette voiture», avait-il réagi, soulagé d’avoir bénéficié d’un accueil favorable. «J’ai dû conseiller à chaque président de remonter parfois la vitre. Tu ne sais jamais, tu peux prendre de la bière…», nuance Prudhomme. - JOEL SAGET / AFP
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Un affront que Nicolas Sarkozy, une nouvelle fois de passage en 2015, n’a pas eu à déplorer. L’ancien pensionnaire de l’Élysée avait même été flatté par les quelques «Sarkozy président !», échappés de la foule à Saint-Jean-de-Maurienne. Autant d’attentions qui l’avaient poussé à glisser à l’oreille de Prudhomme, discrètement : «Ah, il y a des gens qui ont du bon sens ici !». - Belga / Icon Sport
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En 2019, la venue du cortège présidentiel d’Emmanuel Macron avait souri aux Français du peloton. Thibaut Pinot (ici sur la photo) s’était imposé devant Julian Alaphilippe, leader du classement général. - JEFF PACHOUD / AFP
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Ce jour-là, Le président avait longuement échangé avec le nouveau chouchou du public français non sans avoir partagé une chaleureuse poignée de main, Depuis qu’il a été élu en 2017, Macron n’a fait faux bond à la Grande Boucle qu’à une seule reprise, en 2018, alors que l’Élysée se trouvait empêtrée dans l’explosive affaire Benalla. - Sirotti / Icon Sport
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Christian Prudhomme se souvient d’une petite phrase glissée en 2016 par le ministre de l’Économie alors en visite à Luchon. «Il m’avait dit: “Moi aussi, je vais faire mon échappée.”» Un mois plus tard, Macron coupait le cordon avec le gouvernement Holland avant d’officialiser en novembre sa candidature pour la présidence de la République... - KENZO TRIBOUILLARD / AFP
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