Le recordman de France du 800 mètres Gabriel Tual distancera-t-il les stars mondiales d'athlétisme au meeting Herculis? Réponse ce soir à Monaco

La dernière fois que Gabriel Tual s’est arrêté sur la Côte d’Azur, il était animé du dessein de battre le record d’Europe du 600 mètres, lors du meeting Nikaïa le 31 mai. Depuis, le Girondin est rentré dans le vif du sujet. Fini les distances annexes, bonjour la préparation aux championnats du monde de Tokyo en septembre prochain, sur sa spécialité, le 800 mètres. "Il ne faut pas brûler les étapes, c’est encore loin, met en garde le recordman de France de la distance. Mais j’ai mon esprit de compétiteur qui me dit, "quand même, ça court vite chez les autres" (rires)."
Alors, pour l’assouvir et se mettre au niveau de la concurrence avant Herculis, Tual a enchaîné ses trois premiers 800 mètres en une semaine, mi-juin. Avec, comme temps de référence, un double tour de piste en 1’42’’72 à Stockholm, la 5e meilleure performance mondiale de la saison. "Si l’on ne regarde que le chrono, il est vrai que ça reste très correct. C’est peut-être même ma meilleure rentrée depuis le début de ma carrière."
Les trois médaillés de Paris présentsC’est bien le strict minimum requis pour affronter, aujourd’hui à Monaco, un plateau aussi relevé qu’impressionnant. Sur les 12 engagés, 9 font partie du Top 10 mondial et les 8 coureurs de la finale olympique de Paris sont attendus sur le tartan ce soir. Autant dire que le casting annonce déjà la couleur, celle d’un potentiel 800 mètres figurant parmi les plus rapides de l’histoire, comme ce fut le cas aux JO. "Dans toute ma carrière, je crois que je n’ai jamais vu ça. Je suis encore plus content d’y prendre part mais il faudra être à la hauteur, parce que la moindre erreur va se payer cash", anticipe l’Aquitain.
Surtout, un casting 5 étoiles comme celui-ci suscite une interrogation capitale. Le record du monde détenu par le Kényan David Rudisha depuis 2012 et les Jeux de Londres (1’40’’91), peut-il tomber aujourd’hui, sur la piste du Louis-II? Son compatriote champion olympique de Paris et favori à Monaco, Emmanuel Wanyonyi, avait échoué à deux dixièmes l’année dernière à Lausanne et a encore recouru en moins de 1’42’’ en Suède il y a un mois. Le record du Canadien Marco Arop, lui, se situe juste trois dixièmes au-dessus du meilleur chrono mondial... "Quand je vois ces performances en début de saison, je me dis que le record du monde va tomber. Je ne sais pas quand, mais ce n’est qu’une question de temps."
"Être plus dans l’action que dans la réflexion"Dans cette foire d’empoigne, Gabriel Tual voit davantage une opportunité de peaufiner sa préparation pour Tokyo qu’un chemin royal vers un nouveau record de France, qu’il détient en 1’41’61’’. "Record ou pas, c’est un plateau rêvé. On va voir où est ce que je me situe à deux mois des Mondiaux et où en sont les autres également, abonde le 6e meilleur performeur de l’histoire. "On pourrait croire qu’avec les années, on connaît tout le monde par cœur, mais chacun à sa botte secrète. Cette course, c’est l’occasion d’étudier les allures, les stratégies, les positionnements et les attaques de mes concurrents. Pour ne pas se faire surprendre et être plus dans l’action, la réponse, que la réflexion."
Apparu décontracté devant les médias, le demi-fondeur, 3e l’an dernier en Principauté, ne se met pas de pression et refuse de penser que la clé de la course sera uniquement l’état physique "Le 800 mètres, ce n’est pas que les jambes mais aussi une tactique de course. L’avantage revient au plus intelligent dans la prise de décisions."
Qui des 8 meilleurs coffres du monde aura le cerveau le plus malin?
Nice Matin