Le Tour de France 2025 se met à l’heure suisse


Julian Alaphilippe (à droite) et Marc Hirschi (à gauche) seront les deux leaders de l'équipe Tudor Pro Cycling.
Après neuf ans d’attente et la dernière participation de IAM Cycling, le public suisse va à nouveau pouvoir vibrer pour une formation à croix blanche sur le Tour de France. Les organisateurs de la plus grande course du monde ont invité l’équipe Tudor Pro Cycling pour cette édition 2025, dont le Grand Départ sera donné samedi à Lille.
La formation lucernoise fondée par Fabian Cancellera, ancien porteur du maillot jaune et vainqueur de huit étapes sur la Grande Boucle, s’avance avec deux têtes d’affiche: l’ancien double champion du monde français, Julian Alaphilippe (33 ans), et la révélation bernoise du Tour de France 2020, Marc Hirschi (26 ans).
Les deux leaders visent une victoire d’étape, l’objectif annoncé par l’équipe militant en ProTeam (deuxième niveau du cyclisme international). Avec sept étapes de plaine, six accidentées, six de montagne – avec cinq arrivées en altitude – et deux chronos, les possibilités seront multiples et variées tout au long des 3338,8 km au programme.
C’est presque un événement: la Grande Boucle 2025 se courra uniquement sur sol français. Il s’agit d’une première depuis l’édition 2010, qui s’était également déroulée uniquement au sein de l’Hexagone. Au total, ce sont onze régions et 34 départements qui seront visités par la caravane. La 20e étape, entre Nantua et Pontarlier, est celle dont le parcours se rapproche le plus de la frontière suisse. Dès 2026, le Tour de France retrouvera l’étranger avec un Grand Départ donné de Barcelone.

Le tracé de l'édition 2025 du Tour de France.
L’édition 2025 marque les 50 ans de la toute première arrivée sur les Champs-Élysées. La tradition s’est depuis perpétuée année après année, à l’exception du dernier Tour de France dont l’épilogue avait eu lieu à Nice en raison des Jeux olympiques dans la capitale. L’ultime étape, du 27 juillet prochain, s’annonce exceptionnelle, avec un passage du peloton sur la butte de Montmartre, à l’instar de ce qui avait été proposé lors de la course en ligne olympique de l’été dernier.
Sauf énorme séisme, l’hégémonie slovéno-danoise va se prolonger cette année encore sur les routes françaises. Tadej Pogacar, triple vainqueur (2020, 2021, 2024) et tenant du titre, et Jonas Vingegaard, deux titres à son compteur (2022, 2023), sont les grands favoris de ce Tour. Le premier nommé part avec une longueur d’avance, après avoir remporté le Dauphiné à la mi-juin devant son grand rival. Bonne nouvelle: ils n’ont pas connu de pépins physiques durant leur préparation.

Tadej Pogacar part favori à sa propre succession.
184 coureurs vont s’élancer de Lille samedi. Au sein du peloton, cinq Suisses – mais aucun Romand – vont tenter de prendre la lumière: le Thurgovien Stefan Bissegger (26 ans, Decathlon AG2R La Mondiale), l’Argovien Silvan Dillier (34 ans, Alpecin-Deceuninck), le Zurichois Mauro Schmid (25 ans, Jayco Alula), le Zurichois Fabian Lienhard (31 ans, Tudor Pro Cycling), et le Bernois Marc Hirschi (26 ans, Tudor Pro Cycling). Seul ce dernier a déjà levé les bras sur la Grande Boucle.
L’impatience commence à se faire sentir dans l’Hexagone. Depuis 1985 et le cinquième et dernier triomphe de Bernard Hinault, plus aucun coureur tricolore n’est parvenu à remporter le Tour de France. Et ce n’est pas cet été, pile 40 ans plus tard, que la disette va prendre fin. «Il faudrait que tous les autres tombent pour qu'un Français gagne le Tour», lâche le «Blaireau», qui n’apprécie guère l’état d’esprit de ses compatriotes. «Se plaindre est un signe de faiblesse. Mes remarques auraient dû les motiver à me prouver que j'avais tort.»
20 Minutes