OGC Nice: Gabin Bernardeau, la tête et les jambes

Autant l’écrire tout de suite pour ôter toute pression à un joueur de 19 ans qui découvre le monde pro. "Il faudra qu’il s’épaississe physiquement, qu’il s’acclimate au rythme d’entraînement, à la vitesse de jeu et aux exigences de la Ligue 1 et de l’Europe" ciblent ceux qui ont vu percer Gabin Bernardeau au Mans.

Mais ils ne sont pas inquiets vu l’éclosion du milieu de terrain dans une saison de National bouclée par une accession en Ligue 2. "Je suis tombé amoureux de ce joueur. J’ai adoré travailler avec ce gamin pour son état d’esprit incroyable. Il pense au collectif. Il mérite ce qui lui arrive et il a été le chercher. Mais le perdre a été un crève-cœur", avoue Patrick Videira, le coach qui lui a donné sa chance.

"Il jouait en 18 ans R1 et avait participé au bon parcours du Mans en Gambardella (4 buts, 1 passe en 4 matchs pour une élimination aux tirs au but contre l’OM en 8^e de finale). Une semaine après avoir signé au club, je l’ai rencontré avec son père et lui ai dit qu’il allait faire la prépa avec nous. Je l’ai prévenu: ça pouvait durer une semaine, dix jours, un mois, un an... Mais il était prêt. Il a montré de belles choses en préparation et dès la première journée de championnat, il était titulaire contre Versailles."

Trente-six apparitions plus tard, Gabin Bernardeau cumulait 4 réalisations et 9 passes décisives de par sa patte gauche soyeuse. Mais pas seulement. "La qualité première dans le foot, c’est l’intelligence. Gabin a développé ça pour faire des différences très jeune au milieu de joueurs très athlétiques. Lui ne l’est pas, il ne va pas vite, mais il sent le foot. Il sait se déplacer dans les zones où il aura un certain temps d’avance. Mais il a besoin de mouvement autour de lui, résume le coach qui passe le relais à Franck Haise. C’est un formateur, il sait comment accompagner un gamin qui a besoin des autres, de se sentir en confiance et d’être aimé."

"Le discours du coach a pesé dans le choix de venir à Nice, appuie l’entourage du titulaire d’un bac général, convoité en France et à l’étranger. Club bienveillant, environnement sain, projet ambitieux... Ce n’est pas toujours le cas mais la famille, les conseillers, les proches et le joueur étaient tous alignés: Nice était le bon choix."

Patrick Videira aurait aimé offrir une étape intermédiaire à l’envol de son protégé, en L2. Mais quand on est "très bien éduqué", "serein et très à l’écoute dans l’approche du foot", qu’on a "beaucoup de valeurs, une énorme envie d’apprendre" et des parents qui ont déjà programmé leur visite du nouveau nid de l’Aiglon, c’est qu’on est paré pour le grand saut.