« On sait que ce n'est pas un robot » : Louis Bielle-Biarrey, forfait pour la demi-finale de Top 14 contre Toulon, le choix de la raison pour l'UBB

La décision a été entérinée mardi par le staff de l'Union Bordeaux-Bègles. Et elle est lourde de conséquences. Louis Bielle-Biarrey doit renoncer à la demi-finale de Top 14 contre Toulon samedi soir (21 h 05) à Lyon. Pour le récent vainqueur de la Coupe des champions, sacré le 25 mai à Cardiff contre Northampton (28-20), c'est un énorme coup dur tant il a rayonné ces derniers mois. L'ailier international (21 ans, 19 sélections) a subi une commotion cérébrale lors du match contre Vannes (59-28), le 7 juin dernier, lors de l'épilogue de la saison régulière de Championnat conclue sur une deuxième place.
Ce soir-là, l'Isérois avait quitté la pelouse de Chaban-Delmas à sept minutes de la fin de la rencontre après avoir inscrit ses 32e et 33e essais de la saison. Mardi, son forfait a d'abord été annoncé au groupe par son manager Yannick Bru. Puis l'information - qui devait rester secrète - a été éventée dans l'après-midi.
« On perd un des meilleurs joueurs de l'année toutes compétitions confondues et une pièce maîtresse de l'UBB, regrettait le président Laurent Marti, contacté dans la soirée. Louis est notre meilleur marqueur d'essais (21 en autant de rencontres depuis l'été dernier en club) et notre facteur X qui a décanté pas mal de situations. C'est aussi peut-être la conséquence d'un temps de jeu élevé en club et en équipe de France avec qui il a absolument tout joué. » Avec 2 237 minutes dont 640 chez les Bleus (8 matches disputés en intégralité en novembre puis cet hiver) et 1 597 avec l'UBB, le meilleur joueur du dernier Tournoi des Six Nations paie peut-être les cadences infernales de sa saison incroyable. Il est en effet l'international français le plus utilisé en 2024-2025.
Lors du stage dans les Landes, du côté de Capbreton et Seignosse la semaine dernière, « LBB » avait été ménagé dans l'espoir d'une éventuelle participation à cette demie. Lui pensait pouvoir tenir sa place. Il doit finalement encore se reposer. Par précaution, le staff n'a pas voulu prendre de risques inutiles. « Il ne faut pas oublier que c'est un joueur qui va avoir 22 ans (jeudi) et qui, depuis deux ans, accumule inlassablement des minutes et des minutes de jeu, et des succès personnels, disait Bru lundi. Il faut être raisonnable avec lui. (...) On sait que ce n'est pas un robot et qu'à un moment, il peut être surexposé. On lui laisse le temps de repos dont il a besoin et chaque fois qu'on peut le mettre au repos, on le fait. Ce n'est pas simple avec Louis en ce moment et à un moment il faudra se poser la question du repos qu'on lui donne. »
En cas de qualification pour la finale, le 28 juin au Stade de France, contre Toulouse ou Bayonne, Bielle-Biarrey devrait cette fois être en mesure de tenir sa place selon nos informations. D'ici là, il faudra bien sûr le remplacer ce week-end. Deux options seraient sur la table. La première mène à Arthur Retière. La seconde, privilégiée par le staff mais pas encore actée, consiste à aligner Pablo Uberti, titulaire lors de la défaite contre Toulon (27-10) à Mayol le 1er juin.
On devrait aussi en savoir plus dans les heures à venir sur l'état de santé du deuxième-ligne australien Adam Coleman. Il est toujours très incertain en raison d'une épaule douloureuse. Le demi de mêlée et capitaine Maxime Lucu (béquille), l'arrière Romain Buros (ischios) et le pilier droit Sipili Falatea (commotion) sont eux espérés mais sans garantie certaine. « On a des signaux positifs, expliquait Bru, lundi. Les trois sont en ballottage favorable, mais la réponse sera donnée mercredi midi après notre séance intense. » Et pour le moment, on se veut encore très prudents dans les rangs de l'UBB.
L'Équipe