Sarina Wiegman, sélectionneuse de l'Angleterre et prophète en son pays, les Pays-Bas

« (Affronter les Pays-Bas est) très spécial. C'est une très bonne équipe. Bien sûr, je la connais très bien, elle est bonne tactiquement, a de bonnes individualités, et elle essaye toujours d'être un peu audacieuse », avait confié Sarina Wiegman (55 ans) dans une interview pour l'UEFA en amont de la compétition.
Des retrouvailles d'autant plus spéciales alors que l'Angleterre se retrouve dans une position délicate au sein de la poule D et a l'obligation de ne pas perdre pour garder des espoirs de qualification en quarts de finale. Mais une chose est sûre, lorsqu'elle parle de son pays natal, elle ne semble laisser transparaître que du respect. Celui d'une Néerlandaise qui a porté, bâti, puis transformé cette sélection au point de devenir une figure nationale.
Avant de s'installer sur le banc des Lionesses, qu'elle a menées à leur premier sacre à l'Euro 2022 et jusqu'à la finale de la Coupe du monde 2023, Wiegman a tout connu avec les Oranje. Milieu de terrain au style rigoureux, capitaine au cours d'une carrière impressionnante (104 sélections), elle fut la première Néerlandaise à franchir les 100 sélections.
Puis pionnière sur le banc. Formée dans les clubs amateurs de sa région, elle décroche un doublé coupe-championnat avec le club de Ter Leede en 2007, avant de poser les bases de la nouvelle Eredivisie féminine à ADO La Haye, avec qui elle triomphe en 2012. Déjà, elle imprime une marque bien à elle : exigence, structure, intelligence du jeu. Une performance qui lui ouvre des portes encore plus grandes.
« Je me concentre uniquement sur l'Angleterre »
Sarina Wiegman, sélectionneuse de l'Angleterre, en conférence de presse
Sa carrière bascule vraiment en 2017, lorsqu'elle prend les rênes de la sélection nationale. Moins de six mois plus tard, les Pays-Bas remportent l'Euro à domicile. C'est alors la consécration et la reconnaissance éternelle de tout un pays. Deux ans plus tard, elle hisse son équipe en finale du Mondial. Wiegman devient ainsi définitivement la vitrine d'un football féminin en plein essor et une source de fierté nationale.
Côté récompense personnelle, les distinctions s'accumulent aussi : « meilleure entraîneuse de l'équipe féminine de la FIFA » à quatre reprises, le prix de l'« entraîneur de l'année de l'UEFA » à deux reprises, mais aussi celui de la « personnalité sportive de l'année » reçu par la BBC.
Le 1er juin 2021, une statue à son effigie est érigée sur le campus de la KNVB à Zeist (situé à 10 km d'Utrecht), aux côtés d'autres légendes néerlandaises telles que Rinus Michels et Johan Cruyff. « (...) C'est bien plus qu'une image de moi », avait-elle déclaré le jour du dévoilement de cette statue.
En 2023, après la finale de Coupe du monde perdue avec l'Angleterre contre l'Espagne (1-0), elle a, malgré tout, battu un record historique en devenant la seule technicienne - hommes et femmes confondus - à disputer quatre finales majeures internationales. Un record qui la fait entrer un peu plus dans les annales du ballon rond.
Alors qu'elle reste, aux yeux des Néerlandais, la femme qui a changé leur histoire, Wiegman a bien la tête à la sélection anglaise, à l'approche du match très important de ce mercredi (18 heures). « Je me concentre uniquement sur l'Angleterre », a-t-elle répondu en conférence de presse, ce mardi, tout en mentionnant, évidemment, que ce sera toujours un rendez-vous « spécial ».
L'Équipe