Tour de France : «En France, on est un peu hypocrite», Martin-Guyonnet défend son choix de jouer le classement général

Le Français ne comprend pas qu’on valorise davantage la victoire d’étape à une belle place au classement général sur la Grande Boucle.
Jouer le classement général en tentant de suivre les meilleurs ou se laisser décrocher au classement pour mieux viser la victoire d’étape ? Face à cet éternel dilemme, Guillaume Martin-Guyonnet a tranché. Le coureur de la formation Groupama-FDJ jouera une place dans les vingt premiers en espérant, pourquoi pas, s’inviter dans le Top 10 du Tour de France.
Le Normand de 32 ans assume ce choix en sachant qu’il se fera peut-être critiquer par une partie du public qui pointe du doigt parfois une forme de manque de panache, un esprit un peu suiveur manquant de prise de risques. «Entre une quinzième place et une étape, ce que je choisirais ? C’est mieux de gagner une étape et de faire quinzième, ça me semble évident, non ? », a réagi le coureur de la formation française.
Passer la publicitéGuillaume Martin a toujours privilégié le classement général sur la Grande Boucle par le passé, avec un certain succès. Il avait été 12e en 2019 et 11e en 2020. Il avait surtout pris une magnifique 8e place à Paris en 2021, son meilleur résultat, la 10e en 2023 et la 13e en 2024. Une belle régularité même s’il n’a jamais remporté une étape sur la plus belle des courses cyclistes.
«Je trouve qu’en France, on est un peu hypocrite. On va toujours chercher la petite bête. On se plaint qu’aucun coureur français n’a gagné le Tour depuis 40 ans (et la victoire de Bernard Hinault, NDLR) et en même temps, on se moque des coureurs (qui jouent le général, NDLR). Je sais de quoi je suis capable, je ne prends pas le départ du Tour pour gagner au final mais plutôt terminer dans les eaux de ce que j’ai fait par le passé», s’est défendu le coureur, droit dans ses bottes, alors que d’autres Français ont clairement affiché leur ambition de briller un jour sur une étape, quitte à laisser de côté le classement général.
C’est trop facile d’espérer un vainqueur et en même temps dire qu’il faut juste des victoires d’étape.
Guillaume Martin-Guyonnet
«Je pense aux jeunes talents qui arrivent dans le peloton français. Il faut être capable d’abord de faire 10e, 8e ou 7e avant de penser à la victoire, être capable de gérer ça. SI on se lance jamais dans la course à la régularité, on sera jamais capable de jouer le général», a insisté l’ancien coureur de l’équipe Cofidis. «Je pense qu’en France, il faudrait aussi être capable de revaloriser cela si un jour on veut avoir un Français vainqueur du Tour. C’est trop facile d’espérer un vainqueur et en même temps dire qu’il faut juste des victoires d’étape.»
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