"C’était si violent... je n’en dors plus la nuit": témoin du terrible accident sur le promenade des Anglais à Nice, cette jeune femme raconte

Les victimes de l’accident avaient la vingtaine, la vie devant eux, comme elle.
Océane à 21 ans et la voix qui tremble. Ce lundi soir, vers 23h, la jeune femme roule vers Nice quand la mort frappe sous ses yeux. Au niveau de l’hôtel Sheraton, sur la voie d’en face, une moto vient de percuter un vélo. Un grand fracas, une nuée d’éclats.
"Il n’y avait pas que des débris de véhicule", glisse pudiquement celle qui est arrivée parmi les premiers sur la scène du drame. "Je me suis immédiatement arrêtée pour aider. J’ai reçu une formation de secouriste, ça pouvait servir", souffle la belle âme, bien vite rattrapée par l’ampleur des blessures, sidérée par l’horreur.
"J’ai d’abord vu la passagère de la moto et j’ai compris que je ne pouvais rien faire. Je me suis ensuite approchée du jeune cycliste. Il était inconscient. Puis il y avait le conducteur de la moto, à plat ventre, et des gens autour de lui. J’ai dit qu’il ne fallait pas le manipuler pour ne rien lui briser. Personne ne m’a écoutée. Je n’ai rien pu faire..."
"J’ai l’accident dans les yeux"Océane marque un silence, ravale son amertume. Puis cède: "Tous les soirs, j’ai l’accident dans les yeux. C’était si violent... je n’en dors plus la nuit."
L’insomnie se poursuit jusqu’à l’aube. Il faut aller travailler, direction le centre aéré. En voiture. "J’ai une boule en moi. J’ai peur de tuer quelqu’un. Je pleure tout le temps. Faut que j’en parle à un psy."
Aussi profondes soient-elles, ces blessures invisibles n’enlèvent rien à son courage, à son civisme: "Si c’était à refaire, je m’arrêterai encore. Je ne peux pas assister à un accident et continuer ma route."
Var-Matin