2.000 euros de charges par mois: le calvaire d'un gérant de bar-tabac normand, fermé depuis deux ans après un incendie

Un cauchemar financier. Il y a deux ans, Frédéric Martin a vu son bar-tabac de Bihorel près de Rouen (Seine-Maritime) entièrement détruit par un incendie survenu lors des émeutes de juin 2023 en réaction à la mort de Nahel à Nanterre. À l'époque, BFM Normandie avait rencontré le gérant qui tenait "Le Kennedy" depuis 12 ans.
"Tout s'écroule!", pleurait-il, complètement dépité, face à une situation qui le dépassait. Père de deux enfants en situation de handicap, cet incendie a été un coup de massue pour Frédéric.
Mais depuis, le gérant n'a jamais pu rouvrir son commerce et les travaux sont toujours inachevés. Toutefois, il continue de payer les charges du bar-tabac: 2.000 euros par mois.
Aujourd'hui, Frédéric est à bout de souffle. Si son assureur le soutient, les deux années sans revenu commencent à se faire ressentir.
"L'argent que l'on m'a versé pour refaire les travaux, en fin de compte pendant deux ans il a servi à payer les charges et le loyer", raconte-t-il à BFMTV.
En effet, les travaux pour réhabiliter "Le Kennedy" avancent à pas de tortue et ne sont aujourd'hui toujours pas finis. De longs mois d'attente sont nécessaires entre chaque étape de la reconstruction.
"C'est 2.000 euros qui sortent tous les mois pour un commerce qui n'existe plus", se désole le Normand.
Le commerçant est soutenu par Sylvie, son ancienne compagne. Elle l'accompagne dans chaque démarche pour accélérer la réouverture du bar. "Depuis le 29 juin 2023, j'ai l'impression d'être devant le tsunami en Thaïlande. J'ai mis pause sur la vague, et je ne sais pas quand est-ce qu'elle va tomber."
Mais elle aussi se retrouve petit à petit dos au mur. "J'ai épuisé toutes les solutions. Ce mois-ci, toutes les charges vont être honorées, celles du loyer du bar et les charges personnelles de Frédéric, mais le mois prochain, s'il ne se passe rien, il va tout perdre", confie Sylvie.
Une cagnotte en ligne pour soutenir financièrement Frédéric a été ouverte. L'argent récolté lui permettra de racheter du matériel et de rembourser son chiffre d'affaires perdu. Le gérant espère une fin des travaux cet été.
BFM TV