En direct, guerre à Gaza : treize morts dans le bombardement d’une école par Israël, selon la défense civile
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La défense civile de Gaza a fait état lundi de 13 morts et 21 blessés dans le bombardement par l’armée israélienne d’une école de la ville de Gaza.
« Les équipes de la défense civile à Gaza-Ville ont récupéré 13 martyrs et 21 blessés à l’intérieur de l’école Fahmi Aljarjaoui, dans le quartier d’Aldaraj, après que les forces d’occupation israéliennes l’ont ciblée à l’aube aujourd’hui », a fait savoir la défense civile sur Telegram.
Le chef de la nouvelle fondation humanitaire créée de toutes pièces et soutenue par les Etats-Unis pour distribuer de l’aide dans la bande de Gaza a démissionné « avec effet immédiat », a-t-il annoncé dimanche dans un communiqué.
Le directeur exécutif de la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), Jake Wood, a expliqué qu’il n’était pas possible, selon lui, de mettre en œuvre le plan de l’organisation pour aider Gaza « tout en respectant strictement les principes humanitaires d’humanité, de neutralité, d’impartialité et d’indépendance ».
Le 25/05 à 23:29 Pour approfondir
Alaa Al-Najjar travaillait dans un hôpital du sud de la bande de Gaza quand son logement a été bombardé par l’armée israélienne. Les seuls survivants, son mari et l’un de ses dix enfants, sont blessés.
Par Clothilde Mraffko
Un à un, les secouristes palestiniens ont extirpé des petits corps carbonisés, certains démembrés, minuscules silhouettes noircies, recroquevillées. Précautionneusement, ils ont emballé les cadavres, qui manquaient de se désagréger à chaque manipulation, dans des petits sacs mortuaires blancs. Tous étaient frères et sœurs, neuf au total, retrouvés dans les décombres encore fumants de leur maison, à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, vendredi 23 mai dans l’après-midi.
Le 25/05 à 22:00 L’essentiel
- Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a annoncé, sur X, la mort de deux de ses collaborateurs tués dans une frappe israélienne sur leur domicile, samedi, à Khan Younès. « Leur meurtre souligne le nombre intolérable de morts civils à Gaza. Le CICR réitère son appel urgent à un cessez-le-feu et au respect et à la protection des civils, y compris du personnel médical, des secours humanitaires et de la protection civile », ajoute le communiqué.
- Cent sept camions d’aide humanitaire sont entrés à Gaza dimanche, a annoncé le Cogat, l’organisme du ministère de la défense israélien chargé des affaires civiles dans les territoires palestiniens.
- Lors d’une réunion à Madrid réunissant des pays européens et arabes, José Manuel Albares, le ministre des affaires étrangères espagnol, a estimé sur Franceinfo qu’« on d[evait] envisager des sanctions » contre Israël.
- Le ministre des affaires étrangères français, Jean-Noël Barrot, qui assistait à la réunion de Madrid en visioconférence, a insisté sur « la nécessité d’une pression coordonnée pour aller vers un cessez-le-feu, une entrée massive d’aide humanitaire et la libération des otages à Gaza ». Il rencontrera la ministre d’Etat aux affaires étrangères de l’Autorité palestinienne, Varsen Aghabekian Shahin, lundi soir à Erevan, en Arménie, a annoncé le Quai d’Orsay.
- Les bombardements de l’armée israélienne ont fait 22 morts dimanche dans la bande de Gaza, selon un nouveau bilan de la défense civile de l’enclave.
- Trente-huit corps et 204 blessés sont arrivés dans les hôpitaux de la bande de Gaza au cours des vingt-quatre dernières heures, a annoncé de son côté à la mi-journée le ministère de la santé de l’enclave, administrée par le Hamas. Le ministère fait état de 53 939 morts et 122 797 blessés depuis le 7 octobre 2023.
- L’armée israélienne a annoncé avoir intercepté en milieu de matinée un missile en provenance du Yémen. Les sirènes d’alerte avaient notamment retenti dans certains quartiers de Jérusalem. Les rebelles houthistes ont affirmé avoir tiré « un missile balistique hypersonique » en direction de l’aéroport international Ben-Gourion, près de Tel-Aviv.
En visite à Erevan en début de semaine, Jean-Noël Barrot, le ministre des affaires étrangères français, rencontrera lundi soir la ministre d’Etat aux affaires étrangères de l’Autorité palestinienne, Varsen Aghabekian Shahin, selon son ministère.
Assistant en visioconférence depuis Paris à la réunion organisée ce dimanche à Madrid entre pays européens et arabes, M. Barrot a souhaité « redonner une perspective diplomatique pour une solution politique au conflit israélo-palestinien », selon le Quai d’Orsay.
Il a insisté sur « la nécessité d’une pression coordonnée pour aller vers un cessez-le-feu, une entrée massive d’aide humanitaire et la libération des otages à Gaza ». Il a également rappelé les objectifs de la conférence des Nations unies prévue en juin, coprésidée par la France et l’Arabie saoudite : avancer sur la « reconnaissance de la Palestine », la normalisation avec Israël, les réformes de l’Autorité palestinienne ainsi que le « désarmement du Hamas » et l’apport de « garanties de sécurité pour Israël ».
Le 25/05 à 20:59 Vos questions
Une manifestation s’est en effet déroulée ce dimanche à Paris, à l’appel de l’Union étudiante, de l’Union syndicale lycéenne, du Comité Palestine Sorbonne et du Rassemblement pour l’égalité et la démocratie. Selon la préfecture de police de Paris, 4 000 personnes se sont rassemblées place de la République pour « dire stop à l’apathie de la France » face à « l’urgence de la situation » à Gaza.
Souhaitant « exercer une pression supplémentaire sur le pouvoir, qui tarde à agir, [et] alors que l’urgence de la situation nécessite des mesures immédiates pour stopper Israël dans son projet génocidaire », les manifestants ont brandi des pancartes et scandé des slogans tels que « 90 % de la population déplacée », « Israël casse-toi, la Palestine n’est pas à toi », « Sanctions économiques, boycott académique sur l’Etat génocidaire », « Ce n’est pas une guerre c’est un génocide ».
Le rassemblement qui s’est déroulé dans le calme – une seule personne a été interpellée pour outrage selon la préfecture de police – s’est poursuivi par un cortège sauvage aux alentours de 18 heures qui s’est dirigé vers le boulevard Magenta avant d’être bloqué par les forces de l’ordre sans incident, a constaté une journaliste de l’Agence France-Presse (AFP).
« Un deuxième cortège s’est formé rue du Caire, les policiers ont tenté de les bloquer et ont reçu des projectiles. Les forces de l’ordre ont fait usage de moyens de défense intermédiaire », a précisé la préfecture de police.
Selon une deuxième journaliste de l’AFP, ce second cortège était composé d’environ une centaine de personnes et les forces de l’ordre ont notamment fait usage de lacrymogène pour disperser la petite foule. Six personnes ont été interpellées, ont fait savoir les autorités.
Le 25/05 à 20:32 Bande de Gaza
Le Cogat, l’organisme du ministère de la défense israélien chargé des affaires civiles dans les territoires palestiniens, a annoncé que 107 camions d’aide humanitaire étaient entrés à Gaza dimanche.
Depuis lundi, après deux mois et demi d’un blocus hermétique, les autorités israéliennes laissent de nouveau entrer partiellement nourriture et médicaments dans l’enclave.
Le 25/05 à 19:57 Pour approfondir
Dans son livre Un historien à Gaza, à paraître mercredi 28 mai aux Editions Les Arènes (224 pages, 19 euros), Jean-Pierre Filiu évoque son séjour de trente-deux jours – entre le 19 décembre 2024 et le 21 janvier 2025 – au sein du territoire palestinien. Un témoignage rare, dont Le Monde publie des extraits en avant-première.
Par Jean-Pierre Filiu

[« Rien ne me préparait à ce que j’ai vu et vécu à Gaza. Rien de rien. De rien. » Ainsi débute l’ouvrage de l’historien Jean-Pierre Filiu, récit des semaines passées dans la bande de Gaza au sein d’une équipe de Médecins sans frontières, en partie cantonnée à la « zone humanitaire » dans le centre et le sud de l’enclave, entre décembre 2024 et janvier 2025. Ce spécialiste du Proche-Orient se rend régulièrement à Gaza depuis les années 1980. En complément de son témoignage direct des ravages et des souffrances causés par la guerre déclenchée après l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023, il propose une mise en perspective historique du conflit entre Israël et ce territoire occupé ou sous blocus depuis sa conquête en 1967. Un récit d’autant plus nécessaire que les autorités israéliennes interdisent à la presse étrangère l’accès à l’enclave. Qu’il s’achève sur les images de liesse lors de la trêve déclarée le 19 janvier rend plus déchirants les espoirs de paix, rompus par le blocus humanitaire décidé par l’Etat hébreu le 2 mars et la reprise des bombardements israéliens le 18 mars.]
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« Nous avons le cœur brisé par la mort de deux de nos chers collègues, Ibrahim Eid et Ahmad Abou Hilal, tués lors d’une frappe sur leur domicile à Khan Younès, samedi 24 mai », écrit le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), dans un message publié dimanche soir sur le réseau X.
« Ibrahim travaillait comme spécialiste de la contamination par les munitions, et Ahmad était un garde de sécurité à l’hôpital de campagne de la Croix-Rouge à Rafah », précise le message du CICR.
« Leur meurtre souligne le nombre intolérable de morts civils à Gaza. Le CICR réitère son appel urgent à un cessez-le-feu et au respect et à la protection des civils, y compris du personnel médical, des secours humanitaires et de la protection civile », ajoute le communiqué.
Le premier ministre maltais, Robert Abela, a affirmé dimanche que Malte allait reconnaître officiellement la Palestine en tant qu’Etat, rapporte Times of Malta.
Cette reconnaissance aura lieu lors de la conférence internationale relative à la question palestinienne, convoquée par l’Assemblée générale de l’ONU du 17 au 20 juin à New York et présidée par la France et l’Arabie saoudite, a précisé M. Abela. Près de 150 pays reconnaissent déjà l’Etat palestinien.
Il a aussi assuré que Malte était prête à offrir l’asile aux membres survivants de la famille Al-Najjar, dont neuf des dix enfants ont été tués dans un bombardement israélien à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, vendredi. « Malte est prête à vous héberger, vous et votre famille, et à vous traiter comme l’un des siens », a déclaré le premier ministre de l’île méditerranéenne.
Le 25/05 à 15:37 En vidéos 🎥
Un bombardement israélien a tué neuf des dix enfants d’un couple de médecins de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza. Alors qu’elle assurait sa garde à l’hôpital Al-Nasser, dans la même localité, Alaa Al-Najjar a vu arriver les secours transportant les corps de ses enfants. Son mari, Hamdi Yahya Al-Najjar, médecin également, a survécu, mais il se trouve en soins intensifs, comme leur seul fils rescapé, âgé de dix ans. Pour l’heure, Israël affirme enquêter sur ces pertes civiles.
Les bombardements de l’armée israélienne ont fait 22 morts dimanche dans la bande de Gaza, selon un nouveau bilan de la défense civile de l’enclave.
« Sept martyrs et plusieurs blessés (…) ont été transportés à la suite de bombardements israéliens ayant visé la maison de la famille Daqa dans la ville de Jabaliya », dans le nord du territoire, a précisé Mahmoud Bassal, porte-parole de l’organisme, cité par l’Agence France-Presse (AFP).
Il a, par la suite, fait état de quatre tués, dont une femme, enceinte de sept mois, ainsi qu’un membre de la défense civile et son épouse, dans le camp de déplacés de Nousseirat, dans le centre de la bande de Gaza. Cinq membres d’une famille ont, en outre, été tués à Deir Al-Balah, toujours dans le Centre ; trois autres personnes à Beit Lahya (Nord) ; et trois également dans le gouvernorat de Khan Younès, dans le Sud, toujours selon Mahmoud Bassal.
L’armée israélienne a aussi démoli un certain nombre de maisons dans des quartiers de Gaza, et en a détruit cinq près de Khan Younès, selon le responsable de l’organisation de secours.
Sollicitée par l’AFP, l’armée n’a pas commenté pour le moment.
Le 25/05 à 15:00 En vidéos 🎥
L’enquête du Monde en collaboration avec Bellingcat, Forbidden Stories et plusieurs médias internationaux, montre que des journalistes ont été délibérément ciblés par l’armée israélienne à Gaza. Malgré nos sollicitations, celle-ci a été incapable de fournir des preuves de la menace qu’ils représentaient.
La communauté internationale doit envisager de sanctionner l’Etat d’Israël pour qu’il mette fin à son offensive dans la bande de Gaza, a estimé le ministre des affaires étrangères espagnol, avant une réunion des pays européens et arabes, dimanche à Madrid.
« A très court terme, pour arrêter cette guerre qui n’a plus de but et faire rentrer l’aide humanitaire de façon massive, sans entrave, de façon neutre, que ce ne soit pas Israël qui décide qui peut manger et qui ne peut pas. Je le dirai à la table ici, à Madrid, on doit envisager des sanctions », a déclaré Jose Manuel Albares, sur Franceinfo. « Il faut tout faire, il faut tout faire, tout envisager pour arrêter cette guerre », a-t-il poursuivi, alors que l’Union européenne a décidé cette semaine de revoir son accord de coopération avec Israël.
La réunion à Madrid vise à arrêter la guerre « inhumaine » et « insensée » menée par Israël à Gaza, a par ailleurs déclaré M. Albares à la presse avant le début des discussions.
Vingt pays et plusieurs organisations internationales, dont la Ligue arabe et l’Organisation de la coopération islamique, seront, selon lui, représentés à la conférence de Madrid, qui a pour but de promouvoir une solution à deux Etats. Une précédente réunion de ce type, également organisée à Madrid l’année dernière, avait notamment rassemblé l’Egypte, la Jordanie, le Qatar, l’Arabie saoudite et la Turquie, ainsi que des nations européennes, telles que l’Irlande et la Norvège, qui ont reconnu l’existence de l’Etat palestinien.
Trente-huit corps et 204 blessés sont arrivés dans les hôpitaux de la bande de Gaza au cours des vingt-quatre dernières heures, a annoncé à la mi-journée le ministère de la santé de l’enclave, administrée par le Hamas. Ce bilan n’inclut pas les hôpitaux du gouvernorat du nord de la bande de Gaza en raison des difficultés d’accès, précise-t-il.Le ministère fait état de 53 939 morts et 122 797 blessés depuis le 7 octobre 2023.
Les rebelles houthistes, qui contrôlent de larges pans du Yémen, ont affirmé, dimanche midi, avoir tiré « un missile balistique hypersonique » en direction de l’aéroport international Ben Gourion, près de Tel-Aviv. L’armée israélienne avait annoncé un peu plus tôt dans la matinée avoir « intercepté » un missile. Les services des premiers secours du Magen David Adom (équivalent israélien de la Croix-Rouge) n’ont pas fait état de victime.
Jeudi, l’armée israélienne a abattu deux missiles tirés du Yémen et, selon les secours, une personne a été blessée alors qu’elle cherchait à s’abriter.
Le 25/05 à 10:39 Bande de Gaza
« Six martyrs et plusieurs blessés ont été transportés à la suite de bombardements aériens israéliens à Jabaliya (🚩) et à Nousseirat (🚩) », a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) Mahmoud Bassal, porte-parole de la défense civile de la bande de Gaza, un organisme de premiers secours, dans un premier bilan dimanche peu après le lever du jour. Cinq d’entre eux, et plusieurs blessés, « dont des enfants et des femmes, ont été transférés après un raid aérien israélien visant une maison appartenant à la famille Daqa dans la ville de Jabaliya », dans le nord du territoire, a-t-il précisé.
Il a précisé que certains corps étaient « carbonisés ». Des personnes restent portées disparues sous les décombres, alors que « la défense civile ne dispose ni d’équipements de recherche ni de matériel lourd pour soulever les gravats, sauver les blessés ou extraire les corps », a-t-il ajouté.
Il a ensuite fait état de deux autres personnes tuées, dont une femme enceinte, dans le bombardement d’un camp de déplacés de Nousseirat, dans le centre du petit territoire palestinien dévasté et en proie à une situation humanitaire catastrophique.
Sollicitée par l’AFP, l’armée n’a pas commenté dans l’immédiat.
Les sirènes d’alerte antiaérienne ont retenti, dimanche en milieu de matinée, dans plusieurs localités du centre d’Israël après le tir d’un « missile » à partir du Yémen, qui a été intercepté, a annoncé l’armée israélienne. Les sirènes ont notamment retenti dans certains quartiers de Jérusalem, ont constaté des journalistes de l’Agence France-Presse.
Le 25/05 à 07:10 Pour approfondir
Par Jean-Pierre Filiu
La guerre en cours à Gaza depuis près de six cents jours s’accompagne de polémiques d’une virulence inouïe, notamment sur la définition même de ce conflit. Le gouvernement israélien et ses partisans considèrent que la qualification de « génocide » relève de l’antisémitisme, alors que certaines organisations de défense des droits humains l’ont reprise à leur compte, Amnesty International dénonçant à Gaza un « génocide en direct ».
Le Monde