En direct, guerre en Ukraine : Donald Trump évoque un « échange de territoire » avec la Russie ; « Les Ukrainiens ne céderont pas leur terre à l’occupant », prévient Volodymyr Zelensky

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Selon The Wall Street Journal, Vladimir Poutine a transmis une proposition de cessez-le-feu. D’après le quotidien, des responsables européens et ukrainiens en ont été informés par Donald Trump et Steve Witkoff lors d’une série d’appels téléphoniques. Steve Witkoff a expliqué que la proposition russe comportait deux étapes : l’Ukraine se retirerait de la région de Donetsk et la ligne de front serait gelée, Vladimir Poutine et Trump concluraient ensuite un accord de paix définitif, à faire approuver par le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
Actuellement, les forces russes occupent la majeure partie des régions de Donetsk et de Louhansk, mais l’armée ukrainienne contrôle encore plusieurs localités. Selon le WSJ, le sort réservé aux régions de Kherson et de Zaporijia, que les troupes russes occupent partiellement, est moins clair.
Un responsable ukrainien a indiqué que Kiev n’était pas opposé en principe à ces propositions, mais qu’un cessez-le-feu devait impérativement précéder toute discussion ultérieure. La Constitution ukrainienne interdit au président Zelensky d’approuver unilatéralement tout changement territorial, et que ce dernier a déjà affirmé que les questions de territoire ne seraient abordées qu’après l’acceptation par la Russie d’un cessez-le-feu total et inconditionnel.
La proposition russe n’aborde pas directement de la quête de garanties de sécurité de l’Ukraine, y compris son adhésion prochaine à l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN). Selon le WSJ, Vladimir Poutine a déclaré que son gouvernement adopterait une loi s’engageant à ne pas attaquer l’Ukraine ou l’Europe.
D’après le journal, des responsables européens et ukrainiens craignent que Poutine n’utilise cette offre comme une manœuvre pour éviter de nouvelles sanctions américaines. La porte-parole de la Maison-Blanche, Caroline Leavitt, a confirmé que Trump et son équipe de sécurité nationale exploraient « des voies possibles vers la paix » avec les partenaires ukrainiens et européens, tout en précisant que la Maison-Blanche ne commenterait pas les détails rapportés par les médias, compte tenu de la sensibilité des négociations.
Dans un message posté sur les réseaux sociaux, le président ukrainien adresse une mise en garde après l’annonce d’une rencontre entre Donald Trump et Vladimir Poutine en Alaska le 15 août pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine déclenchée par la Russie.
« Les Ukrainiens défendent ce qui leur appartient. (…) Le peuple ukrainien mérite la paix. Mais tous les partenaires doivent comprendre ce qu’est une paix digne. Cette guerre doit être terminée, et c’est à la Russie de la finir. C’est la Russie qui l’a commencée et qui la prolonge, sans écouter aucun délai, et c’est bien cela le problème, pas autre chose », déclare Volodymyr Zelensky.
« Les Ukrainiens ne céderont pas leur terre à l’occupant. L’Ukraine est prête à prendre de vraies décisions qui peuvent apporter la paix. Toute décision qui est contre nous, toute décision prise sans l’Ukraine est en même temps une décision contre la paix. Elles n’apporteront rien. (…). Nous sommes prêts, avec le président Trump, avec tous nos partenaires, à travailler pour une paix réelle et surtout durable : une paix qui ne s’effondrera pas à cause de la volonté de Moscou. »
Moscou réclame que l’Ukraine lui cède quatre régions partiellement occupées – celles de Donetsk, Louhansk, Zaporijia et Kherson – en plus de la Crimée annexée en 2014 et qu’elle renonce aux livraisons d’armes occidentales et à toute adhésion à l’OTAN.
Ces exigences sont inacceptables pour Kiev, qui veut le retrait des troupes russes et des garanties de sécurité occidentales, dont la poursuite des livraisons d’armes et le déploiement d’un contingent européen, ce à quoi s’oppose la Russie. L’Ukraine demande aussi, de concert avec ses alliés européens, un cessez-le-feu de trente jours, auquel se refusent les Russes.
Les négociations directes entre les Etats-Unis et la Russie esquissent une amputation territoriale de l’Ukraine, qui consoliderait les gains russes sur le terrain, même si Donald Trump utilise des termes pudiques : « Il y aura des échanges de territoires pour le bien des deux parties », a déclaré le président américain à la Maison Blanche, vendredi 8 août, avant d’annoncer la tenue d’une rencontre au sommet avec Vladimir Poutine en Alaska, le 15 août, pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine. Ce sera la première rencontre entre les deux dirigeants depuis le retour à la Maison Blanche du républicain. Le président américain a obtenu une victoire d’apparence non négligeable, avec la tenue de la réunion sur le territoire des Etats-Unis.
Pour comprendre, nous vous conseillons la lecture de cet article :
Par Arnaud Leparmentier

Les négociations directes entre les Etats-Unis et la Russie esquissent une amputation territoriale de l’Ukraine, qui consoliderait les gains russes sur le terrain, même si Donald Trump utilise des termes pudiques. « Il y aura des échanges de territoires pour le bien des deux parties », a déclaré le président américain à la Maison Blanche, vendredi 8 août, avant d’annoncer la tenue d’une rencontre au sommet avec Vladimir Poutine en Alaska, le 15 août, pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine.
En confirmant l’entrevue prévue le 15 août entre Vladimir Poutine et Donald Trump, le conseiller diplomatique du Kremlin, Iouri Ouchakov, a déclaré que les présidents russe et américain « se focaliseront sans aucun doute sur une discussion autour des options pour parvenir à un règlement pacifique à long terme de la crise ukrainienne ».
Le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, a fait savoir qu’il s’était entretenu avec son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, vendredi, au lendemain d’un échange avec le président russe, Vladimir Poutine.
M. Ramaphosa « a reçu un briefing du président Volodymyr Zelensky sur un processus de paix entre la Russie et l’Ukraine », a dit la présidence sud-africaine dans un communiqué. M. Zelensky « a exprimé sa gratitude pour le soutien continu de l’Afrique du Sud dans la recherche d’une résolution pacifique au conflit et a affirmé l’engagement de l’Ukraine à parvenir à une paix durable avec la Russie », a-t-elle indiqué.
Le gouvernement sud-africain a été critiqué sur le plan national et international pour avoir refusé de condamner l’invasion de l’Ukraine par la Russie et vouloir rester non aligné. M. Zelensky avait été reçu à Pretoria en avril.
Dans un communiqué formulé jeudi soir, la présidence avait indiqué que Cyril Ramaphosa avait parlé à Vladimir Poutine après que le président russe eut « demandé à briefer le président Ramaphosa sur le processus de paix avec l’Ukraine ».
Le Kremlin a confirmé une rencontre du président russe, Vladimir Poutine, avec son homologue américain, Donald Trump, en Alaska vendredi 15 août, qualifiant le choix du lieu d’« assez logique ».
« La Russie et les Etats-Unis sont des voisins proches, avec une frontière commune », a expliqué le conseiller diplomatique du Kremlin, Iouri Ouchakov, cité par les agences russes, précisant que Moscou avait invité M. Trump à visiter la Russie après le sommet.
C’est sur son réseau Truth Social que Donald Trump a annoncé que sa « rencontre très attendue » avec Vladimir Poutine aurait lieu le 15 août, en Alaska, Etat américain du Nord-Ouest divisé géographiquement du reste des Etats-Unis par le Canada, et séparé de l’extrémité est de la Russie par une simple frontière maritime.
Le président américain, qui a promis à maintes reprises de mettre fin à la guerre en Ukraine, a plusieurs fois parlé au téléphone avec son homologue russe ces derniers mois, mais ne l’a pas revu en personne depuis son retour à la Maison Blanche en janvier 2025.
« Il y aura des échanges de territoires au bénéfice de chacun, mais nous parlerons de ça plus tard ou demain », a déclaré devant des journalistes à la Maison Blanche Donald Trump, à propos d’un futur accord entre la Russie et l’Ukraine, ajoutant : « C’est compliqué, c’est vraiment pas facile. »
« On parle d’un territoire sur lequel les combats font rage depuis plus de trois ans et demi (…) nous allons en récupérer une partie », a dit le président américain sans donner plus de détails.
Moscou réclame que l’Ukraine lui cède quatre régions partiellement occupées (celles de Donetsk, Louhansk, Zaporijia et Kherson), en plus de la Crimée annexée en 2014, et qu’elle renonce aux livraisons d’armes occidentales et à toute adhésion à l’OTAN.
Des exigences inacceptables pour Kiev, qui veut le retrait des troupes russes de son territoire et des garanties de sécurité occidentales, dont la poursuite des livraisons d’armes et le déploiement d’un contingent européen, ce à quoi s’oppose la Russie.
« Je vais rencontrer le président Poutine très prochainement. Cela aurait pu se faire plus tôt, mais je suppose qu’il y a malheureusement des mesures de sécurité à prendre, sinon je l’aurais fait beaucoup plus rapidement », a déclaré Donald Trump devant la presse à la Maison Blanche, en précisant qu’il ferait l’annonce du lieu du sommet dans les heures à suivre.
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Le 08/08 à 21:00 À retenir
- Dans l’oblast de Donetsk (Est), soumis à la pression des forces russes, commence « l’évacuation obligatoire des familles avec enfants », a annoncé le gouverneur, Vadym Filachkine, en dressant la liste d’une vingtaine de localités devant être évacuées.
- Vladimir Poutine s’est entretenu au téléphone avec le président chinois, Xi Jinping, et le premier ministre indien, Narendra Modi, avant sa rencontre prévue dans les jours à venir avec Donald Trump pour tenter de mettre fin à la guerre.
- Ces appels interviennent le jour où expire l’ultimatum lancé à la Russie par Donald Trump pour faire avancer les négociations avec Kiev, sous peine de nouvelles sanctions américaines.
- « Il n’y aura pas de défaite de la Russie en Ukraine, cela coûterait trop cher à tout le monde », a estimé le président biélorusse, Alexandre Loukachenko, tout en répétant sa volonté d’organiser des pourparlers tripartites entre Donald Trump, Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky.
- Un réservoir d’essence a pris feu dans la ville de Millerovo, dans l’oblast russe de Rostov, après une attaque de drone ukrainienne dans la nuit, a fait savoir le gouverneur de l’oblast, Iouri Slioussar.
- Les funérailles de Viktoria Rochtchyna se sont tenues à Kiev. Cette journaliste de 27 ans est morte en détention en Russie en octobre 2024. Elle avait disparu en août 2023 dans une partie occupée par les troupes russes de l’oblast de Zaporijia.
L’Ukraine a annoncé, vendredi, procéder à de nouvelles évacuations forcées de civils dans l’est de son territoire, où les troupes russes continuent de gagner du terrain depuis des mois, après une mesure similaire à la fin de juillet.
« Nous commençons l’évacuation obligatoire des familles avec enfants », a annoncé sur Telegram Vadym Filachkine, le gouverneur de l’oblast de Donetsk, où se déroule l’essentiel des combats. Il a dressé la liste d’une vingtaine de localités devant être évacuées.
« Au total, environ 109 enfants se trouvent actuellement dans ces localités », précise le gouverneur, ajoutant : « J’ai donné instruction aux autorités locales et aux responsables des services administratifs régionaux, en coordination avec les forces de l’ordre, d’organiser dès que possible l’évacuation des familles dans lesquelles se trouvent ces enfants et de leur assurer des conditions de vie décentes dans une région plus sûre de l’Ukraine. »
Vladimir Poutine s’est entretenu, vendredi, au téléphone avec le président chinois, Xi Jinping, et le premier ministre indien, Narendra Modi, avant sa rencontre prévue dans les jours à venir avec son homologue américain, Donald Trump, pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine. Ces appels interviennent le jour où expire l’ultimatum lancé à la Russie la semaine dernière par Donald Trump pour faire avancer les négociations avec Kiev, sous peine de nouvelles sanctions américaines.
Vladimir Poutine a informé Xi Jinping des « résultats » des discussions concernant le conflit en Ukraine qu’il a eues mercredi avec Steve Witkoff, a fait savoir le Kremlin. « La Chine se réjouit de voir la Russie et les Etats-Unis maintenir le contact, améliorer leurs relations et promouvoir un règlement politique de la crise ukrainienne », a dit le chef de l’Etat chinois à son homologue russe, selon l’agence de presse officielle Chine nouvelle.
Le premier ministre indien, Narendra Modi, a, quant à lui, déclaré vendredi qu’il avait eu un « bon » échange avec son « ami » Vladimir Poutine. Dans un communiqué, le Kremlin a écrit que M. Poutine avait parlé à M. Modi des « résultats » de sa rencontre avec l’émissaire américain.
« La Chine souhaite voir la Russie et les Etats-Unis maintenir le contact, améliorer leurs relations et promouvoir un règlement politique de la crise en Ukraine », a fait savoir le président chinois, Xi Jinping, à son homologue russe, Vladimir Poutine, lors d’un entretien téléphonique vendredi, a relayé la télévision publique CCTV.
Le président chinois « a souligné que les questions complexes n’ont pas de solutions simples » et a ajouté que « la Chine soutiendra toujours la paix et la promotion des pourparlers », a également rapporté CCTV.
D’après l’agence de presse russe TASS, le président de la Biélorussie, Alexandre Loukachenko, a confirmé, lors d’un entretien, sa volonté d’organiser des pourparlers tripartites, entre Donald Trump, Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky.
Jeudi soir, M. Trump a accepté de rencontrer son homologue russe en revenant sur sa condition que ce dernier voie M. Zelensky. M. Poutine a estimé que les circonstances n’étaient pas favorables à une rencontre avec son homologue ukrainien.
Si ces pourparlers tripartites sont menés correctement et « avec sagesse », « la Russie et l’Ukraine ne se battront plus jamais », a aussi affirmé M. Loukachenko, selon TASS. En revanche, le dirigeant biélorusse a estimé qu’il « n’y aura[it] pas de défaite de la Russie en Ukraine, [car] cela coûterait trop cher à tout le monde ».
Le ministère des affaires étrangères (MID) de la Fédération de Russie a annoncé, dans un communiqué publié jeudi, avoir « convoqué le chargé d’affaires par intérim de la République italienne en Fédération de Russie, [Giovanni] Scopa, en raison de la campagne antirusse incessante menée dans l’espace médiatique italien ».
Sont visés les « médias grand public italiens », qui, selon le communiqué, relaient de « nombreuses fausses informations », tout particulièrement « les correspondants des médias à Moscou » ayant publié des « articles contenant des informations inexactes », les accusant de contribuer à l’exacerbation de « la crise que traversent actuellement les relations russo-italiennes ». Le MID dénonce également « les attaques russophobes bénéficiant du soutien total des cercles dirigeants italiens ».
Le communiqué cite, comme conséquence de ce « climat difficile », l’annulation, le 21 juillet, du concert qui devait avoir lieu six jours plus tard à Caserte, près de Naples, du chef d’orchestre Valery Gergiev, connu pour sa proximité avec le maître du Kremlin. Sous la pression d’associations ukrainiennes et de la Fondation anticorruption (FBK) de feu Alexeï Navalny, la région Campanie s’était vu contrainte de renoncer à cet événement qui devait signer le retour sur une scène européenne de celui qu’une enquête de la FBK surnomme « le chef d’orchestre de la guerre de Poutine ».
Quelques jours plus tard, le 30 juillet, l’ambassadeur de la Fédération de Russie à Rome s’était vu convoquer au ministère des affaires étrangères italien en raison de « l’inscription du président Sergio Mattarella et d’autres responsables de la République italienne sur la liste des présumés russophobes », dans la rubrique du site Internet du MID intitulée « Exemples de manifestations de russophobie ».
Le président de la République italienne a été inscrit sur cette liste pour des propos prononcés en février, où il faisait un parallèle entre la Russie d’aujourd’hui et le IIIe Reich.
Une pause dans le conflit en Ukraine pourrait être proche, a estimé vendredi le premier ministre polonais, Donald Tusk, après s’être entretenu avec le président ukrainien. « Il y a certains signes, et nous avons également l’intuition, que peut-être un gel du conflit – je ne veux pas dire la fin, mais un gel du conflit – est plus proche que lointain », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse. « Il y a des espoirs à cet égard », a-t-il affirmé.
Le Kremlin a fait savoir jeudi qu’un accord avait été trouvé pour une rencontre entre le président américain, Donald Trump, et son homologue russe, Vladimir Poutine. Volodymyr Zelensky est « très prudent, mais optimiste », et souhaite que la Pologne et d’autres pays européens jouent un rôle dans la planification d’un cessez-le-feu puis ensuite d’une paix, a ajouté M. Tusk.
De son côté, le président ukrainien a déclaré sur X avoir discuté avec Donald Tuump des « options diplomatiques disponibles et sont convenus de coordonner et de travailler ensemble pour nos intérêts européens communs ». Il dit également avoir informé le premier ministre polonais de ses conversations avec M. Trump et les dirigeants européens. « L’Ukraine, la Pologne et les autres nations européennes ont besoin de bases solides pour leur sécurité et leur indépendance », a déclaré Volodymyr Zelensky. « Une paix durable est essentielle pour tous, et je suis reconnaissant de votre volonté de contribuer à cette voie », a-t-il ajouté.
Le 08/08 à 12:28 En photos 📷
Viktoria Rochtchyna, journaliste ukrainienne de 27 ans, est morte en détention en Russie en octobre 2024. Elle avait disparu en août 2023 dans une partie occupée par les troupes russes de l’oblast de Zaporijia.
Un an plus tard, elle avait téléphoné à sa famille depuis une prison en Russie, assurant à ses parents qu’elle rentrerait bientôt, dans le cadre d’un échange de prisonniers prévu pour septembre. Ce fut la dernière fois qu’ils entendirent sa voix. En octobre, les autorités russes leur adressèrent un message de trois lignes annonçant sa mort. Ses funérailles ont eu lieu vendredi à Kiev.






Un réservoir d’essence a pris feu dans la ville de Millerovo, dans l’oblast russe de Rostov, après une attaque de drone ukrainienne dans la nuit, a fait savoir le gouverneur de l’oblast, Iouri Slioussar. Il a aussi fait état d’attaques dans le raïon de Tchertkovo, et précisé qu’il n’y avait pas eu de blessé.
La chaîne Telegram Astra affirmait, de son côté, que le site était toujours en feu en fin de matinée, partageant des vidéos mises en ligne par des témoins. D’après le même message, le site (📍, sur la carte collaborative Liveuamap) abrite un dépôt de carburants ainsi qu’une base de gaz liquéfié.
L’édition russe de la BBC, le média russe indépendant Mediazona et des volontaires ont dénombré, en date du 8 août et à partir de sources ouvertes, 122 883 militaires russes tués depuis le début de la guerre en Ukraine. D’après la BBC, 53 % des morts étaient des volontaires, c’est-à-dire des personnes qui n’étaient pas engagées dans l’armée russe avant le début de l’invasion à grande échelle. Et 14 % de ces militaires russes morts étaient des prisonniers, selon la même source, qui précise que cette proportion avait tendance à diminuer.
Au 25 juillet, les mêmes médias avaient établi que 120 343 militaires russes étaient morts depuis février 2022. Durant les dix-huit premiers mois de la guerre, les morts étaient enregistrées par vagues, oscillant entre des périodes à 100-150 quotidiennes et d’autres à 50-60, selon la BBC. Mais, depuis octobre 2023, le taux quotidien de morts est stable et passe rarement au-dessous de 120.
La BBC écrit que le bilan réel est probablement bien plus élevé que le nombre avancé, fondé sur des sources ouvertes. « Les experts militaires que nous avons interrogés suggèrent que notre analyse des cimetières, monuments aux morts et nécrologies russes pourrait expliquer entre 45 % et 65 % du nombre réel de morts. (…) Le nombre réel de morts du côté russe pourrait être de l’ordre de 189 051 à 273 073 personnes. »
La police ukrainienne a accusé jeudi Alexander Shtod, ancien responsable d’un centre de détention provisoire dans l’oblast de Rostov, en Russie, d’y avoir mis en place un « système de traitement répressif de citoyens ukrainiens détenus de manière illégale », dont l’une des victimes connues était la journaliste ukrainienne Viktoria Rochtchyna.
D’abord détenue dans l’oblast ukrainien partiellement occupé de Zaporijia, Mme Rochtchyna avait ensuite été transférée dans ce centre de détention provisoire. Là-bas, « elle a été exposée à la torture systématique, à l’humiliation, à des menaces, à des restrictions sévères d’accès aux médicaments, à l’eau et à la nourriture, et a été privée de sommeil et de la possibilité d’être assise pendant la journée », explique la police dans un communiqué en ligne.
Ces actions sont qualifiées, selon la police, de « crimes de guerre », et ont été menées de manière intentionnelle. « Le chef du centre de détention provisoire a personnellement donné l’ordre de faire subir des pressions physiques et morales à la journaliste », affirme-t-elle encore. Alexander Shtod, citoyen russe, est ainsi poursuivi en Ukraine, fait savoir la police, et encourt jusqu’à douze ans de prison.
La journaliste ukrainienne est morte en détention en Russie en octobre 2024. Au début d’août, le président ukrainien lui a décerné à titre posthume la distinction de l’ordre de la Liberté. « En février de cette année, son corps – portant de nombreux signes de torture – a été rendu à l’Ukraine. (…) Aujourd’hui, nous honorons Viktoria Rochtchyna à titre posthume. Elle a reçu l’ordre de la Liberté pour sa foi résolue en le fait que la liberté gagne toujours », avait écrit Volodymyr Zelensky.
Le Monde