Girondins de Bordeaux : le club dénonce une tentative de fraude d’un potentiel repreneur et tacle le maire Pierre Hurmic
À travers un communiqué publié ce mardi, les Girondins de Bordeaux s’attaquent à un projet de rachat du club par la société Arkin Capital. «Un risque réel d’escroquerie», selon la direction. La mairie de Bordeaux est également visée par le communiqué.
Depuis quelques semaines, le rachat des Girondins de Bordeaux est au cœur des polémiques. Après des rumeurs d’un investissement de 205 millions d’euros par Arkin Capital, entreprise anglaise, le club de football du Port de la Lune a décidé de réagir. «Nos vérifications révèlent que cette société ne dispose ni des ressources financières nécessaires, ni de la crédibilité pour mener à bien un tel projet», peut-on lire sur un communiqué publié ce mardi 25 février sur le site internet du club.
«Cette initiative apparaît comme une tentative manifeste de tromper les instances judiciaires et administratives en charge du redressement du club, tout en semant le doute sur les efforts en cours pour stabiliser et relancer les Girondins. Pire encore, il existe un risque réel d’escroquerie», dénonce la direction. Le club de football a saisi la justice par un signalement au parquet de Bordeaux qui a ouvert une enquête préliminaire contre X pour tentative d’escroquerie en bande organisée, faux et usage de faux, selon les informations d’Ici Gironde. Dans les colonnes de Sud-Ouest, Arkin Capital dit «contester fermement toute accusation d’escroquerie» et dénonce les «allégations inacceptables», du club bordelais.
L’entreprise anglaise n’est pas la seule à être visée par Gérard Lopez, l’hispano-luxembourgeois propriétaire du club. «Nous constatons également que certaines personnalités représentant des institutions importantes à Bordeaux entretiennent des discussions privées avec des acteurs extérieurs au sujet du Football Club des Girondins de Bordeaux, sans concertation avec le club lui-même, épingle le communiqué. En donnant de la visibilité à des investisseurs aux moyens non vérifiés, voire douteux, ces initiatives fragilisent les efforts en cours et compromettent la stabilité du projet de relance.» La semaine dernière, le maire de la ville Pierre Hurmic et la présidente de la Métropole Christine Bost ont rencontré Oliver Kahn, ancien gardien international et star du football allemand, accompagné de Jacques-Henri Eyraud, ancien président de l’Olympique de Marseille, pour des discussions sur une éventuelle reprise du club.
« Ce qui m’a le plus intéressé c’est qu’ils confirment leur volonté d’acquérir en même temps le stade »
Pierre Hurmic, maire de Bordeaux
«C’était une rencontre sérieuse avec des gens sérieux», «assez déterminés», avait déclaré à l’AFP Christine Bost. «Ce qui m’a le plus intéressé c’est qu’ils confirment leur volonté d’acquérir en même temps le stade», a ajouté Pierre Hurmic, l’élu écologiste.
Le Matmut Atlantique, le grand stade de Bordeaux, construit pour l’Euro 2016, appartient à la Métropole, mais est exploité par SBA, filiale des groupes BTP Vinci et Fayat. Cette société a du mal à remplir ce stade de 42.000 places en l’absence de l’attractivité pour les Girondins, de matchs internationaux ou de concerts. La SBA espérait renégocier le contrat qui la lie à la Métropole et au club jusqu’en juillet 2025 mais aucun accord n’a été trouvé. Pour ne rien arranger, la Matmut a annoncé en décembre dernier son renoncement au contrat de naming, qui lui permet de donner son nom au stade en échange d’un loyer annuel de 1,9 million d’euros versé à la SBA. L’entreprise pourrait bientôt déposer le bilan.
L’été dernier, les Girondins ont engagé une procédure de redressement judiciaire après avoir été relégués administrativement de Ligue 2 en Nationale 2 (quatrième division) l’été dernier avec une dette estimée à 118 millions d’euros. Le club est actuellement deuxième de sa poule de N2.
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