«Il faut que ça s’arrête» : Xavier Bertrand appelle au bras de fer avec Londres sur l'immigration
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«Il faut être prêt à dire "Écoutez, mesdames et messieurs les Anglais, si les choses ne changent pas, on va vous rendre votre frontière"», a estimé le président des Hauts-de-France.
Ce mercredi, le président des Hauts-de-France Xavier Bertrand a appelé à un bras de fer avec Londres au sujet de l'immigration clandestine, à la veille d'une visite du ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau dans sa région sur ce sujet. «Il faut que ça s'arrête. Il faut être prêt à dire "Écoutez, mesdames et messieurs les Anglais, si les choses ne changent pas, on va vous rendre votre frontière"», a estimé Xavier Bertrand (LR), candidat déclaré à la présidentielle, sur TF1. «Et qu'on ne me dise pas que ça va créer un appel d'air. Du jour au lendemain, les Britanniques changeront leur politique», a-t-il assuré, appelant à un «bras de fer respectueux du droit».
Bruno Retailleau doit se rendre au Touquet ce jeudi, accompagné selon Xavier Bertrand de la ministre britannique de l'Intérieur Yvette Cooper, pour parler de la lutte contre les passeurs organisant les traversées clandestines vers le Royaume-Uni qui ont fait un nombre record de morts en 2024. Le Home office britannique n'était pas en mesure de confirmer la venue de Mme Cooper, dont une première visite annoncée par les autorités françaises en décembre 2024 n'avait finalement pas eu lieu, en raison de la censure du gouvernement Barnier.
M. Retailleau avait évoqué en novembre dernier la possibilité «si les choses ne progressent pas» de dénoncer les accords du Touquet qui fixent depuis 2004 sur le sol français les contrôles des personnes en partance vers le Royaume-Uni. «Je vais demander à la ministre anglaise si les dirigeants économiques anglais dorment bien, parce que quand il y a des gens qu'ils prennent dans leurs entreprises, qu'ils payent avec un lance-pierre, c'est des membres de leur famille qui sont morts en traversant la Manche», a également déclaré Xavier Bertrand. «J'espère qu'il y aura des décisions cet après-midi pour savoir comment on met un terme à cette relation biaisée avec le Royaume-Uni», a-t-il poursuivi, quelques heures avant un Conseil interministériel de contrôle de l'immigration.
Une dizaine de ministres seront rassemblés autour du premier ministre François Bayrou à partir de 14h00 ce mercredi pour discuter notamment de «la maîtrise des flux migratoires» et des moyens «nationaux, européens et diplomatiques pour renforcer les contrôles». «Si dans ma région, il y a autant de migrants qui sont présents, ce n'est pas pour rester en France, c'est pour partir au Royaume-Uni», a-t-il souligné. Au moins 78 migrants sont décédés en 2024 en tentant de rallier clandestinement l'Angleterre à bord d'embarcations de fortune («small boats»), un record depuis le début de ce phénomène en 2018, selon le patron de l'Office de lutte contre le trafic illicite de migrants (Oltim), Xavier Delrieu.
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