Infographies. Qui sont les députés qui ont voté en faveur d'une censure du gouvernement Lecornu II ?

Ça s'est joué à 18 voix. Moins d'une semaine après sa formation, le gouvernement Sébastien Lecornu a survécu ce jeudi à sa première motion de censure. Elle avait été déposée par La France insoumise et avait plus de chances d'aboutir que celle du Rassemblement national.

Il fallait qu'une majorité de députés (au moins 289) vote en faveur de cette motion pour que le gouvernement soit renversé, comme ce fut le cas en décembre dernier pour celui de Michel Barnier. Mais ce jeudi, seulement XX députés ont voté pour la censure.

Comme attendu, tous les députés insoumis, soit 71 élus, ont soutenu la motion de censure de leur camp. C'est aussi le cas de la plupart des parlementaires communistes (15 voix sur les 17 membres du groupe GDR) et écologistes (38 voix pour, soit l'ensemble du groupe).

L'extrême droite l'avait annoncé et a tenu parole : les groupes UDR et Rassemblement national ont tous voté pour la motion de censure LFI, lui apportant au total 139 voix. À l'inverse, le bloc central est resté fidèle au gouvernement. Aucun élu Renaissance (EPR), MoDem ou Horizons n'a voté pour la censure.

Chez les socialistes, qui ont appelé à ne pas voter la censure après l'annonce de la suspension de la réforme des retraites, la consigne a été globalement respectée : 7 députés ont désobéi sur les 69 qui composent le groupe. Il s'agit de Christian Baptiste, Béatrice Bellay, Paul Christophle, Peio Dufau, Fatiha Keloua Hachi, Philippe Naillet et Jiovanny William.

Du côté des LR, qui ont eux décidé de ne pas censurer « au nom de l'intérêt national de doter la France d'un budget », on compte seulement une élue dissidente, Alexandra Martin.

Les députés Liot ont eu aussi fait le pari de soutenir le gouvernement : seul un membre du groupe Libertés, indépendants, outre-mer et territoires (Olivier Serva) a voté pour la censure. Quant aux 9 députés non-inscrits, deux d'entre eux ont soutenu la motion de censure LFI (Véronique Besse et Daniel Grenon).

Les députés doivent désormais se prononcer sur la motion de censure déposée par le Rassemblement national. Mais il n'y a aucune chance qu'elle passe, puisqu'elle est seulement soutenue par le groupe de Marine Le Pen et celui d'Éric Ciotti.

Le gouvernement va donc pouvoir dormir sur ses deux oreilles... du moins pour l'instant. Après le rejet de ces deux premières motions de censure, l'examen du budget va commencer à partir de la semaine prochaine au Parlement.

La bataille entre une gauche désunie, un camp gouvernemental fracturé et l'extrême droite s'annonce dantesque, dans des délais très contraints. Les socialistes se réservent d'ailleurs la possibilité de censurer le gouvernement au cours des discussions.