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"Je reste prêt à m’engager pour être utile", Michel Barnier en dédicace ce mercredi à Nice

"Je reste prêt à m’engager pour être utile", Michel Barnier en dédicace ce mercredi à Nice

Vous avez présidé, samedi, le Conseil national des Républicains. Que faut-il en retenir?

C’était une très belle réunion. La première depuis longtemps. Cette confiance retrouvée était nécessaire. Elle reste fragile. Nous avons beaucoup de travail devant nous, mais avec l’élection de Bruno Retailleau [à la tête de LR], et une place faite à toutes les sensibilités dans les instances du parti, le mouvement est désormais en ordre de marche.

Les statuts ont été évoqués: que faut-il changer?

On a mesuré, au moment de l’abandon en pleine tempête d’Éric Ciotti, l’année dernière, avec son ralliement à Marine Le Pen, que nos statuts n’étaient pas adaptés. Ce n’est pas la seule raison. La volonté de Bruno Retailleau, c’est que les militants soient consultés régulièrement. Ces statuts seront soumis à un congrès du parti en septembre.

Plusieurs élus à droite ont annoncé leur intention d’être candidats à l’élection présidentielle de 2027, à l’image du maire de Cannes, David Lisnard, qui prône une primaire ouverte. Y êtes-vous favorable?

Non. D’abord, il faut que tout le monde soit d’accord. Ce n’est pas le cas. Et les expériences que j’ai des primaires m’amènent à dire que ce n’est pas la bonne forme. Je compte davantage sur la lucidité des candidats. Il faut que chacun se pose trois questions: est-ce que je suis à la hauteur de la mission? Est-ce que je suis porteur d’un projet bon pour la France? Est-ce que je peux rassembler au-delà de mon camp? Et si cette lucidité fait défaut, il est possible que des initiatives citoyennes soient prises pour encourager à cette lucidité. Mais ce moment n’est pas venu. On verra après les municipales.

Ferez-vous partie de la compétition?

Je veux être une partie de la solution et pas du problème. Je reste prêt à m’engager pour être utile et pour favoriser le plus grand rassemblement possible autour des Républicains.

Vous avez quitté Matignon trois mois après votre arrivée. Qu’avez-vous retenu de cette expérience?

Si j’ai été Premier ministre de manière très brève, c’est parce qu’un certain nombre de partis politiques, à gauche et à l’extrême droite, n’ont pas été à la hauteur des enjeux, des problèmes et des difficultés de notre pays. Et je l’ai regretté. C’est là où peut-être j’ai moi-même manqué de lucidité. J’ai accepté cette mission pour servir mon pays dans des circonstances très graves qu’on sous-estime beaucoup. Notamment celle de l’endettement du pays, une sorte de charge irresponsable qu’on fait peser sur les générations futures. Les Français jugeront sévèrement tous ceux qui ne sont pas à la hauteur. Ils sont nombreux.

Le PS a à nouveau censuré le gouvernement ce mardi. Quel regard portez-vous sur cette décision?

Le même que j’ai porté en constatant la censure de mon gouvernement par le PS. Nous étions prêts à travailler ensemble. Le lendemain de ma nomination, ses dirigeants m’ont fait savoir qu’ils voteraient la censure avant même que j’aie ouvert la bouche et présenté mon programme. C’était un vote idéologique de soumission à Jean-Luc Mélenchon. Ils sont toujours dans cet état d’esprit. Ce qui m’autorise à dire qu’ils ne sont pas à la hauteur des enjeux. On a une instabilité dans ce pays. C’est pour ça que je suis formellement opposé à la proportionnelle qui consacrerait l’instabilité en France.

Dans un entretien au Figaro vous avez déclaré que si le gouvernement tombait à nouveau, le chef de l’État devait dissoudre l’Assemblée. Ne serait-ce pas ajouter du chaos au chaos?

Le général De Gaulle disait: le peuple est le juge souverain. Si les partis politiques devaient à nouveau faire preuve d’irresponsabilité, alors que la France est en grande difficulté, et que le monde autour de nous est en guerre et dans une grande instabilité aussi, le peuple devrait être consulté. Une dissolution, dans ces circonstances, serait différente de celle de 2024 que personne n’a comprise.

Vous avez été mandaté pour instaurer le comité d’organisation des Jeux olympiques de 2030 dans les Alpes. Quand sera dévoilée la liste définitive des sites retenus?

J’ai accepté une mission temporaire et bénévole pour aider la gouvernance du comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques. Son président, Edgar Grospiron, a dit que cette décision sur la carte des sites serait établie durant l’été. On y est presque. On y travaille beaucoup.

Il existe des dissensions entre Renaud Muselier et la Région Auvergne Rhône-Alpes, sur la répartition des sites

Je ne crois pas. Il y a une vigilance. Renaud Muselier est très actif, volontaire et solidaire sur la carte des sites. Maintenant, il faut que les deux régions, l’État et le comité international olympique soient aux côtés d’Edgar Grospiron, et que la gouvernance de ce Cojo, soit mise au service du projet lui-même, qui nous dépasse tous. C’est la réussite des Jeux pour la France et pour l’histoire qui en dépend.

Vous serez à Nice, ce mercredi après-midi, pour dédicacer votre ouvrage. À qui est-il destiné?

Ce n’est pas un livre nostalgique, ce ne sont pas des mémoires, ce n’est pas non plus un projet politique. Ce sont 130 chroniques qui décrivent, de manière exacte, des moments qui m’ont marqué depuis mon premier engagement, quand j’avais 16 ans, jusqu’à Matignon, en passant par le gouvernement, les Jeux olympiques de 1992, la Savoie, Bruxelles, le Brexit… Au cours de mes rencontres avec des hommes et des femmes sur le terrain, j’ai reçu un enseignement. Dans ce livre, j’ai décrit ces moments et les leçons que j’ai reçues, parce que les moments sont passés mais les leçons sont toujours d’actualité.

Quel message portez-vous?

Il y a un message à l’égard des nouvelles générations: engagez-vous, occupez-vous de politique, sinon c’est la politique qui s’occupe de vous. Le deuxième message, plus large, s’adresse aux Français: notre pays a de grandes difficultés, il est fracturé, il y a un sentiment d’injustice et d’abandon. Et pourtant, il y a plein d’énergie positive. Chaque fois que je rencontre des artisans, des entrepreneurs, des élus locaux, des associations, je vois tellement d’énergie positive que ça vaut le coup de se battre pour notre pays. Il ne faut pas perdre espoir. Le renouveau n’est pas loin si on s’y met tous ensemble.

Var-Matin

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