Affaire Bétharram : le culot de François Bayrou face à la commission d’enquête

Lors de son audition devant la commission d’enquête parlementaire sur la prévention des violences dans les établissements scolaires mercredi 14 mai, le Premier ministre français a affiché le peu de respect qu’il a pour le travail des députés des autres partis. Un cas particulier qui révèle un mal général en France, estime ce quotidien allemand.
Pendant plusieurs décennies, les élèves de l’école catholique privée Notre-Dame de Bétharram, située au pied des Pyrénées, ont été soumis à toutes sortes de brutalités, châtiments corporels et abus sexuels. Alertée par plusieurs victimes dès 1996, la justice n’a rien fait. Aujourd’hui, le scandale ébranle la confiance des Français dans leurs institutions, et notamment le Premier ministre François Bayrou. Mercredi après-midi, durant cinq heures et demie, le centriste s’est expliqué devant une commission d’enquête parlementaire chargée de comprendre comment ces violences ont été tolérées si longtemps. Plus de 200 victimes ont déposé plainte.
Âgé de 73 ans, François Bayrou est lié de plusieurs manières à Bétharram. Trois de ses six enfants ont fréquenté cet établissement où son épouse a également dispensé des cours de catéchisme. En tant que député et président du conseil départemental des Pyrénées-Atlantiques, puis en tant que ministre de l’Éducation entre 1993 et 1997, François Bayrou était en mesure d’enquêter sur ces soupçons et de rompre le “silence de Bétharram”.
Devant la commission d’enquête, le Premier ministre a estimé que sa seule convocation à cette audition était
Courrier International