Arrêté anti-croisières XXL suspendu: Ciotti raille Estrosi, qui en appelle à l'Etat

Le juge des référés du tribunal administratif de Nice a suspendu, ce dimanche 13 juillet 2025, l'exécution de l'arrêté du président de la Métropole Nice-Côte d'Azur édictant, à compter du 11 juillet, des mesures d'interdiction et de limitation d’amarrage, d’embarquement et de débarquement des passagers des navires de croisière à Nice et Villefranche-sur-Mer.
Pour la justice, Christian Estrosi n'est pas "compétent" pour imposer de telles règles: "seul le préfet [le peut]".
La Métropole demande à l'Etat d'agir vite ou attaquera"La Métropole Nice Côte d’Azur prend acte" de la décision de justice, a réagi la collectivité présidée par le maire de Nice Christian Estrosi. "Christian Estrosi, président de la Métropole, rappelle que cet arrêté n’avait d’autre but que de protéger la santé des habitants, répondre à l’urgence environnementale et préserver la qualité de vie locale face à la croissance non maîtrisée des escales de croisière."
Et puisque seul le préfet peut agir, la Métropole "ne se satisfera pas du silence de l’État. Elle en appelle solennellement à ce que ce dernière cesse d’être uniquement en position de réaction face à la volonté d’agir des collectivités territoriales et assume pleinement ses responsabilités. Réguler les flux, limiter l’impact écologique des escales, protéger les populations et les écosystèmes : tel est le sens de la responsabilité publique que l’État doit désormais exercer. Si aucune mesure de police administrative n’était édictée dans des délais raisonnables pour prévenir les effets néfastes – scientifiquement établis – des mégas-croisières sur la santé humaine, la préservation de l’environnement et la lutte contre le surtourisme, la Métropole engagera la responsabilité de l’État devant le juge administratif pour carence fautive."
"Dérive" ou "buzz pour le buzz", dénonce Eric CiottiDe son côté, le député (UDR) Eric Ciotti, rival de Christian Estrosi et probable candidat à l'élection municipale de mars 2026 à Nice, n'a pas manqué de railler son ennemi. "La décision du tribunal administratif ne laissait place à aucun doute: cet arrêté ne reposait sur aucune base légale. Faut-il y voir une nouvelle démonstration de l’incompétence d’un élu a la dérive, ou simplement une quête effrénée du buzz pour le buzz ? Sans doute un peu des deux", a écrit, sur X, le député de la 1re circonscription des Alpes-Maritimes, qui englobe notamment le quartier du port de Nice.
Nice Matin