Candidat de rechange du RN, Jordan Bardella cherche ses troupes
Le train file à toute vitesse à travers le Morvan, où les barres de réseau s’aplatissent à mesure que le paysage se gonfle en petites montagnes hérissées de sapins. Jordan Bardella vient de faire son apparition au wagon-bar, les photos crépitent avec régularité – une bande de mecs en costard, un quinquagénaire ventripotent, deux jeunes au physique sportif, aucune marque d’hostilité. Ce jeudi 15 mai, le président du Rassemblement national vient faire un aller-retour en Saône-et-Loire, où une élection législative partielle remet en jeu le mandat d’un député frontiste, élu en juillet 2024. Voilà bien longtemps que Marine Le Pen ne se fade plus ce genre de déplacement. Pas plus qu’elle ne s’est coltiné le 20 heures de France 2, la veille, pour réagir à la très vaine soirée télévisée d’Emmanuel Macron. La candidate naturelle de son camp, condamnée en première instance à une peine d’inéligibilité dont elle a fait appel, se fait aussi rare que son poulain se démultiplie.
Elle boude la presse et les médias, ne les prévient pas quand, la veille du 1er mai, elle inaugure une permanence à Perpignan en compagnie de Louis Aliot. Le matin même du meeting de Narbonne, elle refuse de sacrifier au traditionnel exercice du off avec les journalistes, en tandem avec Bardella. Inutile de donner deux fois le même récital de violons désaccordés :
Libération