Comment les scouts d’« Europe jeunesse » forment des cadres de l’extrême droite depuis 50 ans, selon une enquête

Symboles hérités des mouvements néofascistes ou de la mouvance identitaire, exaltations guerrières, célébrations communes avec les nazis, discours racistes… Tous les ingrédients sont réunis pour faire des scouts d’« Europe Jeunesse » une pépinière néofasciste de cadres de l’extrême droite française. Libération révèle ainsi que cette organisation forme depuis cinquante ans les futurs dirigeants des mouvements, groupuscules, partis, des journalistes et des militants d’extrême droite en tout genre.
Les documents auxquels le quotidien a eu accès en exclusivité montrent que les jeunes qui ont « fait » Europe Jeunesse sont des descendants des figures du mouvement racialiste Grece (Groupement de recherche et d’études pour la civilisation européenne) et de la Nouvelle Droite, un courant de pensée apparu dans les années 1970 qui voulait refonder la pensée de droite sur un logiciel identitaire.
Libé mentionne ainsi les filles de Frédéric Chatillon, figure tutélaire du GUD, ami de Marine Le Pen et ancien prestataire du RN et Marc de Cacqueray-Valménier, jeune figure du GUD et employé de Vincent Bolloré. Toujours dans les gudards, les frères Vidal, « connus pour leur violence », rappelle Libé, sont aussi passés par « Europe Jeunesse ». Les documents auxquels a eu accès le quotidien font également mention des filles d’Emmanuel Ratier, journaliste d’extrême droite décédé en 2015.
Apparaît dans les registres des noms de famille « connus dans la mouvance comme Lusinchi, Schleiter, Mordrelle, Degrelle… », révèle Libération. Autre nom dans ces documents : celui de Romain Petitjean, actuel coordinateur de l’institut Iliade. Ou encore les sœurs Meynadier, dont l’une est la femme d’Alexandre Avril, le maire de Salbris et poulain de Pierre-Édouard Stérin.
Parmi les fondateurs de la SCI Temenos, entreprise propriétaire d’un terrain dans le Cantal accueillant une partie des activités d’Europe Jeunesse figurent des anciens de l’OAS, des héritiers de la collaboration, des ex-militants des groupuscules néofascistes d’après-guerre ou encore Claude Chollet, figure de la Nouvelle Droite, à la tête d’un « Observatoire des médias » exclusivement dirigé contre les organes étiquetés « de gauche ». On y retrouve également le père du député RN Aurélien Lopez-Liguori, ou encore Philippe Eymery, conseiller régional RN.
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