DIRECT. Budget : Bayrou veut supprimer deux jours fériés, le lundi de Pâques et le 8 mai

François Bayrou appelle à une stratégie nationale de reconquête du commerce extérieur français, avec le repérage de « produits les plus propices à une localisation de la fabrication sur notre sol» et le soutien «de nos filières d’excellence». Il promet que l’Etat fédérera « grandes entreprises, entreprises moyennes et entreprises débutantes» pour établir cette stratégie.
Cette reconquête doit s’accompagner de «changement dans nos modes de consommation» et pour cela, une taxe sur les petits colis importés sera proposée « afin de protéger nos commerces et nos producteurs de la marée de concurrence déloyale qui les assaillent ».
François Bayrou déroule ensuite le « troisième grand chapitre » de son plan. « Nous devons améliorer de manière générale la compétitivité, c’est-à-dire la capacité l’efficacité l’attractivité de notre économie », détaille-t-il, avec l’énergie comme « premier facteur sur lequel agir. »
François Bayrou propose un échange aux entreprises : « moins de subventions contre plus de liberté, de simplification et de confiance ». Il veut discuter avec les entreprises d’une baisse de « la bureaucratie » contre une baisse des subventions. Cette simplification devrait se faire par ordonnances afin de gagner du temps.
« Comme cela tout le monde y gagne », estime le chef du gouvernement. « L’État économise, les entreprises peuvent mieux travailler et cela pourrait permettre de gagner plusieurs milliards pour l’Etat »
François Bayrou va proposer aux partenaires sociaux des négociations pour ouvrir un chantier sur le droit du travail, faciliter les recrutements et augmenter les offres de travail. « Nous devons avoir comme but que le travail soit toujours un choix gagnant ».
Pour cela, le premier ministre proposera au Parlement, avant la fin de l’année, un projet de loi créant une « allocation sociale unifiée » qui doit rendre la « solidarité plus lisible et qui donne toujours la priorité au travail ».
François Bayrou évoque la suppression de deux jours fériés, proposant que le lundi de Pâques, qui n’a selon lui « aucune signification religieuse », et le 8 mai, soient travaillés. Cette modification de notre calendrier « rapporterait plusieurs milliards au budget de l’État ».
« Ce sont des propositions, tempère néanmoins le premier ministre. Je suis prêt à en accepter ou en examiner d’autres idées qui peuvent surgir ».
Le premier ministre annonce que le gouvernement sera « intransigeant avec ceux qui rompent avec l’équité ». Il met en avant l’écart entre les fraudes détectées et les amendes payées : 15 milliards de fraudes, pour 11 milliards recouvrées en 2023, et 16 milliards en 2024, pour seulement 11 milliards d’amendes payées.
François Bayrou affirme qu’une loi serait déposée en octobre pour améliorer la détection et la lutte contre les fraudes, notamment sur des dispositifs tels que MaPrimeRénov’, le compte CPF, et les dépenses de santé en général.
Sans entrer dans les détails, François Bayrou indique vouloir se concentrer « sur les niches fiscales et sociales, qui profitent d’abord aux ménages plus aisés et aux grandes entreprises ».
Le chef du gouvernement propose notamment de mettre en place une « contribution de solidarité pour les plus fortunés », afin de « faire participer à l’effort national les plus hauts revenus », et de « lutter contre l’optimisation abusive des patrimoines non productifs ».
Toutes les économies énumérées représentent environ 21 milliards d’euros, explique François Bayrou. Pour le reste, le premier ministre propose en 2026 « une année blanche » avec le maintien des pensions de retraite et des prestations sociales au même niveau qu’en 2025. « Pas moins, mais pas plus »
« Il n’y aura pas d’exception », assure le premier ministre tout en assurant que la faible inflation va rendre ce gel moins douloureux.
« Cela concernera la masse salariale publique », précise François Bayrou. Il n’y aura donc pas « de revalorisation catégorielle dans les ministères ». De même « le barème de l’impôt sur le revenu sera maintenu ». Tout cela, assure-t-il « représente 7 milliards d’euros d’économies ».
Le premier ministre annonce un changement dans la prise en charge des affections longue durée : dès 2026, les « médicaments qui sont sans lien avec l’affection déclarée » ne seront plus remboursés à 100 %.
François Bayrou plaide également pour que les patients puissent « sortir du statut d’affection de longue durée lorsque l’état de santé ne le justifie plus ».
« Nous sommes et nous pouvons être fiers de notre système de santé », déclare François Bayrou, « mais nous devons aussi être conscients que si nous ne faisons rien la dérive automatique nous conduit à des déséquilibres ». Dans le cadre d’un plan de réduction de 5 milliards d’euros des dépenses sociales annuelles, le premier ministre annonce le doublement à 100 € de la franchise annuelle sur les remboursements de médicaments.
Il faut également « responsabiliser les patients ». François Bayrou s’attaque à la nécessité de la vaccination pour désengorger les services de réanimation.
« Il faut réguler la multiplication déraisonnable par certains patients des visites pour contrôler un diagnostic ou pour contrôler ce que leur a dit le médecin précédent, ainsi que la multiplication toujours des raisonnable des radios ou des scanners », souligne le chef du gouvernement.
«L’ensemble des opérateurs de l’Etat et les innombrables agences prendront pleinement part à cet effort», affirme François Bayrou, qui annonce la suppression des « agences improductives» et par conséquent, de 1000 à 1500 emplois. « Une réorganisation des opérateurs doit être opérée », explique le premier ministre, en avançant des réinternalisations et une reprise de la «responsabilité de certaines de ces action » par l’Etat.
« Les collectivités devront aussi prendre leur part » à l’effort, souligne François Bayrou. « La règle sera que leurs dépenses ne dépassent pas dans les années qui viennent la progression des ressources de la nation », détaille-t-il, promettant en contrepartie un « soutien exceptionnel de 300 millions d’euros » pour les départements les plus en difficulté.
« Aucun département ministériel ne sera exempté. Tous les ministères seront solidaires », assure le chef du gouvernement. « L’État va reprendre la maîtrise de sa masse salariale en supprimant 3 000 postes en 2026 », promet le premier ministre. Cet effort sera inscrit dans la durée, avec l’application pour les années à venir d’une règle de « non-remplacement d’un fonctionnaire sur trois partant à la retraite ».
« L’effort de notre défense ne peut pas être éludé » insiste François Bayrou après avoir évoqué les multiples crises internationales. « Au lieu de 40 milliards d’économies prévues si la situation ne s’était pas aggravée, nous avons décidé de porter ce chiffre à 43,8 milliards soit près de 44 milliards », détaille le premier ministre.
Le plan pour freiner l’augmentation de la dette passe « avant tout par la stabilisation et la baisse de la dépense publique, parce que son emballement n’est pas compatible avec l’accroissement de notre richesse nationale », précise le premier ministre.
Après ce deuxième principe de son plan, François Bayrou explicite le troisième : « tout le monde devra participer à l’effort ». « Face à l’ampleur de l’enjeu, il est illusoire de penser qu’une catégorie ou une autre puisse seule porter le fardeau », estime le chef du gouvernement.
Le « quatrième principe » listé vise à épargner « autant que possible » le travail et la compétitivité des entreprises françaises. Elles « sont notre seule arme pour aller de l’avant ». Enfin, selon son cinquième principe, cet effort doit être « défini pour être pour être supportable par tous ».
Le premier volet du plan de François Bayrou, le plan « stop à la dette », est une programmation pluriannuelle de réduction de la dette sur quatre ans, de 2025 à 2029. Le premier ministre affirme que l’objectif d’un rééquilibrage en 2029 est « atteignable ».
Il prévoit ainsi un déficit à 5,4 % du PIB en 2025, qui doit passer à 4,6 % en 2026, puis 4,1 % l’année suivante, 3,4 % en 2028, puis enfin 2,8 % en 2029.
Comme annoncé, le premier ministre confirme la mise en place de deux plans pour redresser les finances publiques : l’un pour dire « stop à la dette » et l’autre pour dire « en avant la production ».
« Chaque seconde qui passe, la dette de la France augmente de 5 000 € », martèle en ce début de présentation François Bayrou.
Après avoir évoqué les crises qui ont secoué dans les années 2010 l’Italie, l’Espagne et la Grèce, le premier ministre explique que la dette de l’Hexagone représente aujourd’hui plus de 3 300 milliards d’euros, soit « 114 % du produit national de chaque année ».
Si rien n’est fait, la part des dépenses publiques consacrée au paiement des intérêts de cette dette, qui augmente « de plus de 150 milliards par an », atteindra en 2029 la somme de 100 milliards d’euros. « C’est-à-dire de loin le premier poste budgétaire de l’État, bien plus que le budget consacré à l’éducation nationale », souligne François Bayrou.
François Bayrou s’installe au pupitre et salue la salle. « Il y a plus de cinquante ans que notre pays » n’a pas présenté « un budget en équilibre », que « nos dépenses publiques dépassent chaque année les recettes », rappelle le premier ministre, dénonçant une « habitude du déficit ».
Les journalistes commencent à s’installer pour la conférence de presse du premier ministre, avenue de Ségur, siège des ministères sociaux où se trouve également une annexe de Matignon.

En 2025, la France bataille pour maintenir son déficit public sous les 5,6 % du PIB, bien au-dessus de la limite fixée à 3 % par le pacte de stabilité de l’Union européenne. Lancée en 2024 par Bruxelles, la procédure pour déficit excessif, un avertissement appelant des mesures correctrices, a été mise en suspens.
Pour le gouvernement français, il est donc aussi question de prouver à l’Union européenne qu’il peut trouver des solutions pour revenir sous les 3 % de déficit d’ici 2029.
François Bayrou s’exprimera à 16 heures lors d’une conférence de presse à laquelle plusieurs chefs de groupes parlementaires ont été conviés.
Sa prise de parole, d’une durée de 45 minutes, sera complétée par celles de cinq autres membres du gouvernement : le ministre de l’économie Éric Lombard, la ministre de la santé et des solidarités Catherine Vautrin, la ministre des comptes publics Amélie de Montchalin, le ministre de l’aménagement du territoire François Rebsamen et la ministre du travail Astrid Panosyan-Bouvet.
Dans son discours du 13 juillet, Emmanuel Macron a annoncé vouloir renforcer l’effort budgétaire pour la défense en ajoutant 6,5 milliards d’euros de dépenses supplémentaires en deux ans.
Le président de la République a notamment évoqué la menace russe pour justifier de cette hausse qui portera à 64 milliards d’euros ce budget qui aura doublé depuis 2017.
Le gouvernement s’est fixé pour objectif de ramener le déficit à 4,6 % du PIB l’an prochain, contre 5,8 % en 2024. Un objectif difficile à tenir, surtout dans un contexte international tendu.
Pour faire face aux tensions commerciales et militaires croissantes, Emmanuel Macron a demandé un effort additionnel de 3,5 milliards d’euros pour la défense dans le budget 2026.
Pour ramener le déficit public à 4,6 % du PIB en 2026, le gouvernement doit trouver au moins 40 milliards d’euros. Une tâche délicate dans un contexte politique fragmenté qui impose des arbitrages complexes.
Hausse de la TVA, suppression de niches fiscales, gel des dépenses… Plusieurs pistes sont envisagées. L’exécutif pourrait opter pour un mélange de mesures, afin de limiter les tensions sociales et les oppositions parlementaires.
François Bayrou dévoile ce mardi 15 juillet au siège des ministères sociaux, avenue de Ségur, ses grandes orientations du budget 2026. Alors que la dette a atteint 114 % du PIB en mars et que le gouvernement appelle à faire des économies, le premier ministre a promis de présenter « un plan cohérent, suffisamment précis, même s’il restera à finaliser avec le Parlement, pour que tout le monde mesure la part que chacun doit prendre à cet effort ».
Son plan, dont Emmanuel Macron a pris connaissance vendredi, compte « deux volets » : l’un tourné vers « un retour à un équilibre supportable des finances publiques », et l’autre de « soutien à la production ».
Bonjour et bienvenue sur ce Live consacré à la présentation des arbitrages budgétaires du premier ministre François Bayrou.
La Croıx