Dissolution de l'Assemblée: Marine Le Pen estime que ce serait dans "l'intérêt des Français", en dépit de son inéligibilité

Cachez cet encombrant dilemme que je ne saurais voir. Face à la perspective d'une censure de François Bayrou à l'automne sur le budget, puis d'une éventuelle dissolution de l'Assemblée nationale, qui entraînerait de nouvelles élections législatives, Marine Le Pen feint la sérénité.
Si elle ne pourrait pas se présenter à ce scrutin dans l'immédiat, en raison de sa condamnation à une peine d'inéligibilité avec exécution immédiate en première instance pour détournement de fonds publics dans l'affaire des assistants parlementaires du Front national, la leader du Rassemblement national assure sur RTL que "ce n'est pas très grave".
"Très honnêtement, il y aura des députés du RN beaucoup plus nombreux. Peut-être d’ailleurs gagnerons-nous cette fameuse majorité absolue que nous visons. Que j’y sois ou que je n’y sois pas, l’intérêt des Français est que cela arrive", déclare-t-elle.
Comme si la question n'était pas sensible. Au sein du parti d'extrême droite, un élu reconnaissait en avril dernier: "On ne va pas dire qu'on ne détient plus entre nos mains l'avenir de Bayrou mais franchement... S'il tombe, je pense que le président dissout dès juillet. Et là c'est la catastrophe sans Marine."
Depuis la condamnation de sa championne, le 31 mars dernier, le RN n'a pas appuyé sur le bouton de la censure, qu'il avait enclenché lors de la chute de Michel Barnier en décembre 2024.
La formation d'extrême droite a refusé cette semaine de joindre ses voix à celles de la gauche lors de l'examen d'une motion, présentée par les socialistes pour dénoncer l'absence de projet de loi permettant de débattre du report de l'âge de départ à la retraite à 64 ans, après l'échec du conclave entre partenaires sociaux lancé par François Bayrou.
Le RN assure qu'il attend l'étape du budget cet automne. Marine Le Pen, dont le jugement en appel pourrait être rendu avant l'été 2026, sera toujours confrontée à la menace que ferait peser une dissolution de l'Assemblée.
Mais la triple candidate à l'élection présidentielle ne semble pas croire pas à un tel scénario, "compte tenu du très faible bénéfice que le président de la République pourrait en tirer."
BFM TV