Édito. G7 au Canada : comment calmer l’irascible Monsieur Trump ?

Les dirigeants du G7 pensent-ils encore pouvoir gouverner la planète ? Réunis au Canada, sans doute feront-ils mine de continuer à le croire. Pourtant, ils le savent bien : le monde est en capilotade et leur rôle se limite à sauver ce qui peut l’être encore. Incapables d’arrêter Vladimir Poutine dans son fol objectif d’annexer l’Ukraine, les Sept se trouvent impuissants aussi face aux échanges de missiles entre Israël et l’Iran. Spectateur d’un nouveau conflit, le camp occidental semble pétrifié par l’enjeu de ce bras de fer. D’un côté, il faut absolument empêcher l’odieux régime de Téhéran de maîtriser la bombe ; de l’autre, l’inclination brutale de Benjamin Netanyahou à déchaîner les enfers contre ses voisins inquiète jusqu’aux plus proches de ses alliés.
La situation est d’autant plus critique que le G7 lui-même est soumis à des turbulences d’une intensité jamais atteinte. Cette crise a un nom : Donald Trump. Inconséquent en matière de fiscalité mondiale, le président des États-Unis est aussi dangereusement imprévisible en matière diplomatique. « Le leader du monde libre » est devenu un semeur de pagaille compulsif sur les cinq continents. Alors bien sûr, il reste six dirigeants sur sept pour tenter de ramener un peu de calme et de raison sur le globe. Et leurs efforts d’apaisement vont devoir se concentrer sur le locataire de la Maison-Blanche. Malgré son côté déraisonnable et irascible, c’est encore lui qui détient les deux seuls arguments susceptibles de recoller les miettes du monde : la carotte monétaire et le bâton militaire. Sans la puissance américaine et la bienveillante inaction de la Chine (qui ne fait pas partie des « jet-septeurs ») les autres, France comprise, continueront de s’époumoner en pure perte. Et voilà l’Occident naguère triomphant face à un choix impossible : faire confiance à un pompier pyromane ou laisser le feu se consumer en espérant, miraculeusement, échapper au retour de flammes.
L'Est Républicain