Édito. Le PS en congrès à Nancy pour retrouver sa boussole

Le PS ne suscite plus vraiment l’adhésion. Pas plus, d’ailleurs, qu’il ne provoque de réprobation. Non, il est simplement là. Posé dans la vie politique française. Lisse comme une statue de marbre, il a plus de souvenirs que de projets. Incapable de se réinventer, il reconduit. À l’image de son Premier secrétaire, Olivier Faure, qui ne mérite ni lauriers ni avanies. Bref, alors que commence leur 81 e congrès, à Nancy, les socialistes français sont toujours en une position d’attente. Un « en même temps » émollient qui les pétrifie. Pas facile de trouver son chemin sans boussole ni ligne directrice. Le cœur bat toujours à gauche, la tête musarde au centre et les gambettes, elles, n’avancent pas, en attendant le résultat des délibérations sibyllines entre l’idéal et le pragmatisme.
Coincé sur sa gauche par des Insoumis qui l’insupportent, le PS est barré à sa droite par une macronie avide de le gober tout cru. Alors son cap politique change sans cesse, au gré de la houle. Et les socialistes de regarder, avec une pointe de jalousie, leurs collègues et adversaires de LR. Ah, Les Républicains ! Ils allaient aussi mal que l’on peut aller après une présidentielle catastrophique, des législatives faméliques et des défections à tous les étages. Mais les voilà requinqués, au centre du jeu, gonflés à bloc comme une grenouille qui se rêve taureau. Comment ont-ils réussi ce tour de force ? En revenant sans complexe à leur fonds de commerce. La sécurité, la sécurité et la sécurité. Simple, efficace, un chouïa démagogique mais compréhensible par tous. Durant cette parenthèse nancéienne, les socialistes, eux aussi, devront chercher - et retrouver ? - leur vertu cardinale. Celle qui permet l’identification immédiate, l’approbation éventuelle et la possibilité d’un avenir. Les municipales approchent et la présidentielle aussi : le Parti socialiste n’a plus le luxe de se noyer, comme souvent, dans ses propres courants.
L'Est Républicain