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Éducation. Canicule : près de 1 350 écoles fermées ce mardi, des travaux de rénovation énergétique demandés

Éducation. Canicule : près de 1 350 écoles fermées ce mardi, des travaux de rénovation énergétique demandés

Un grand nombre d’établissements scolaires ne sont toujours pas adaptés aux fortes chaleurs. Ce qui force le gouvernement à prendre des mesures de dernière minute.
Élisabeth Borne a appelé dimanche à la « souplesse » pour permettre au système éducatif de passer l‘épreuve de la canicule. Photo d'illustration Sipa/Syspeo

Élisabeth Borne a appelé dimanche à la « souplesse » pour permettre au système éducatif de passer l‘épreuve de la canicule. Photo d'illustration Sipa/Syspeo

Une pause forcée avant les vacances qui commencent samedi. Près de 1 350 écoles sur 45 000 font l’objet d’une fermeture totale ou partielle ce mardi en raison des fortes chaleurs - 16 départements sont placés en vigilance rouge canicule et 68 restent en vigilance orange. En cas de fermeture, « il est impératif d’organiser des solutions alternatives d’accueil », a recommandé dimanche la ministre de l'Éducation nationale Élisabeth Borne, laissant aux soins des collectivités de les trouver.

Des mesures d’urgence afin de gérer la situation « au cas par cas dans chaque territoire », selon Élisabeth Borne. Elle a aussi rediffusé aux recteurs les instructions pour garantir la sécurité des élèves et des personnels : rester dans des salles à l’ombre, fermer les volets, maintenir les fenêtres fermées… En ce qui concerne les élèves qui passent des examens cette semaine, la ministre a recommandé « d’utiliser, dans la mesure du possible, des salles à l’ombre », de s’assurer que « les candidats disposent d’eau potable et/ou leur permettre de sortir de la salle pour se désaltérer » et pour les oraux de « permettre d’adapter l’heure de passage pour un élève qui a une situation de fragilité ».

Un budget de 40 milliards d’euros nécessaire

Une réponse insuffisante pour Catherine Nave-Bekhti, secrétaire générale de la CFDT éducation : « Depuis des années, nous demandons une programmation pluriannuelle des travaux de rénovation énergétique dans les établissements. » Même son de cloche de la part de Sophie Vénétitay, secrétaire générale du SNES-FSU : « L’an dernier, la moitié seulement des établissements qui ont répondu à notre enquête disaient être équipés de volets ou de stores. Il faut donc améliorer l’isolation : il n’est plus acceptable qu’il fasse très froid l’hiver et très chaud l’été et que la principale recommandation du ministère soit de trouver des salles fraîches. Il faut enfin un plan de financement ! »

Un rapport parlementaire consacré à l’adaptation de l’école aux enjeux climatiques de décembre 2023 soulignait déjà les « difficultés à faire classe en cas de température élevée avec des effets néfastes sur la concentration des élèves, voire leur santé ». Il chiffrait à au moins 40 milliards d’euros le budget nécessaire pour rénover les établissements. Interrogé par notre journal, le ministère de l’Éducation explique qu’il n’existe pas de diagnostic national sur le nombre d’établissements qui auraient besoin de travaux d’isolation thermique, car le bâti scolaire des écoles est à la charge des communes, celui des collèges incombe aux Départements et celui des lycées aux Régions.

En septembre 2023, Emmanuel Macron avait voulu accélérer le processus, en lançant un plan de rénovation des écoles, fixant l’objectif de 2 000 écoles rénovées d’ici la fin 2024 et 40 000 d’ici 10 ans, soit 90 % du total. Et ce, grâce à plusieurs dispositifs de financement (le Fonds vert, le fonds chaleur, le programme EduRénov…) Mais le rapport parlementaire soulignait le « manque de lisibilité et d’accessibilité des différentes aides financières proposées par l’État et ses opérateurs » et les « contraintes financières importantes [des collectivités] qui peuvent limiter les actions de rénovation du bâti scolaire ». Par ailleurs, le Fonds vert a subi des coupes budgétaires, ce qui a compliqué encore la donne.

En attendant que ces rénovations thermiques soient effectives, les syndicats réclament des mesures d’urgence. « Il n’y a pas eu de dialogue avec les organisations syndicales pour anticiper des épisodes de canicule. On demande un protocole de réactions aux alertes météo afin de pouvoir par exemple, aménager les horaires en cas de fortes chaleurs, prévoir l’accès à des salles rafraîchies », déclare Catherine Nave-Bekhti. « Pour les prochains jours, il faut donner de la souplesse dans l’organisation : par exemple, offrir la possibilité aux correcteurs du brevet de venir sur deux demi-journées le matin plutôt qu’une journée entière. Comme vient de l’accepter le ministère », indique Sophie Vénétitay.

Le Dauphiné libéré

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