Elon Musk, “Icare au rabais”, s’est brûlé les ailes en volant près de Trump

Un temps tout puissant à Washington, le magnat américain a annoncé qu’il allait consacrer moins de temps au gouvernement pour s’occuper de Tesla, son entreprise mal en point. Pour avoir ignoré les règles, Musk a fini par devenir un boulet politique écrit cet historien dans les colonnes du “New York Times”.
Le partenariat entre le président et l’homme le plus riche du monde touche à sa fin. Il y a très clairement un perdant dans cette rupture, et c’est Elon Musk.
Sa disgrâce a été aussi prompte que son ascension. Tel un Icare au rabais, il a pris trop de risques, qu’il n’a jamais compris, et a volé trop près du soleil. Auréolé du halo de son statut de superstar des réseaux sociaux, il est resté aveugle à la réalité de sa situation, jusqu’à ce qu’il soit trop tard.
Musk a déjà signé plusieurs contrats lucratifs et pourrait en décrocher bien d’autres, mais il quitte Washington avec sa réputation de touche-à-tout génial en lambeaux. Or il jouait sur cette réputation pour galvaniser le prix des actions de ses entreprises et séduire des investisseurs dans l’espoir de financer ses aventures ambitieuses. Un temps comparé à Tony Stark, le super-héros de Marvel, il est devenu de plus en plus impopulaire. Aujourd’hui, beaucoup de propriétaires de ses voitures électriques Tesla, dont ils étaient si fiers, cherchent à les revendre, ou collent des excuses sur leurs pare-chocs. Les ventes dégringolent.
Musk n’est certes pas le premier homme d’affaires richissime à débarquer à Washington : les millionnaires de l’Âge doré [fin du XIXe siècle], haut-de-forme à la main, s’efforçaient de courtiser le Sénat, où se faisaient les lois et où se votaient les taxes. Avec l’effondrement de l’économie, le New Deal et la menace d’une guerre mondiale, la Maison-Blanche a commencé à jouer un rôle nettement plus important dans la gestion de l’économie, et les hommes d’affaires lui ont alors accordé davantage d’attention. Ils ont fondu par dizaines sur la capitale ; d’autres sont entrés au gouvernement. Mais quels qu’aient pu être leurs postes, ils respectaient toujours les règles, endossaient des responsabilités limitées et nettement définies et, pour la plupart, se tenaient à l’écart du regard du public.
Musk a rompu avec cette tradition. Personne

Avec 1 700 journalistes, une trentaine de bureaux à l’étranger, plus de 130 prix Pulitzer et plus de 11 millions d’abonnés au total à la fin de l’année 2024, The New York Times est le quotidien de référence aux États-Unis, dans lequel on peut lire “all the news that’s fit to print” (“toute l’information digne d’être publiée”).
Dans son édition dominicale, on trouve notamment The New York Times Book Review, un supplément livres qui fait autorité, et l’inégalé New York Times Magazine. La famille Ochs-Sulzberger, qui, en 1896, a pris la direction de ce journal créé en 1851, est toujours à la tête du quotidien de centre gauche.
Quant à l’édition web, qui revendique à elle seule plus de 10 millions d’abonnés à la fin de 2024, elle propose tout ce que l’on peut attendre d’un service en ligne, avec en plus des dizaines de rubriques spécifiques. Les archives regroupent des articles parus depuis 1851, consultables en ligne à partir de 1981.
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