Élu président des Républicains, Bruno Retailleau balaie Laurent Wauquiez dans le Var

Les premiers meetings de Bruno Retailleau et Laurent Wauquiez dans le Var résument bien le score final de l’élection interne pour la présidence de Les Républicains. D’un côté, une réception VIP dans un RCT Campus plein à craquer pour le ministre de l’Intérieur. De l’autre, un gymnase trop grand à La Garde et certaines rangées de chaises vides pour le député de Haute-Loire. Résultat, le premier a été élu dimanche soir président du parti de droite avec 74,31% des voix, contre 25,69% pour le second. Il succède ainsi à Éric Ciotti, qui avait quitté le parti en septembre 2024, suite à son ralliement à Marine Le Pen. En tout, 80% des 121.600 adhérents se sont mobilisés.
Dans le Var, huitième fédération de France après Paris, les Hauts-de-Seine, les Yvelines ou encore les Alpes-Maritimes et les Bouches-du-Rhône, le score du locataire de Matignon est de cinq points au-dessus de la moyenne nationale (74,31%). Bruno Retailleau a rassemblé 79,3% des suffrages, soit 1.808 voix, contre 20,7% et 472 voix pour le leader des députés LR à l’Assemblée nationale. Pour Laurent Wauquiez, c’est 10 points de moins que du côté maralpin.
Les élus derrière Bruno RetailleauEt pour cause. La majorité des parlementaires et des maires varois ont soutenu le ministre de l’Intérieur, qui s’est produit une dernière fois devant les militants du département à Saint-Raphaël, jeudi dernier. Ce soir-là, il était en compagnie de l’eurodéputé François-Xavier Bellamy. Derrière cette ultime réunion, la sénatrice LR François Dumont. "Magnifique, éclatante victoire de Bruno Retailleau!, s’est-elle réjouie, une fois connue l’issue de l’élection. Un score sans appel pour une ligne claire et forte. [...] Avec lui, un grand vent d’espoir s’est levé, une droite qui réaffirme ses valeurs sans s’excuser d’être de droite." Et d’ajouter: "Ceux qui nous disaient morts doivent avoir mal au crâne." Pour Françoise Dumont, à Bruno Retailleau "d’imposer ses ambitions sur tous les sujets, y compris la baisse d’impôts alors que nous sommes le pays le plus taxé de la zone euro pour des services publics qui diminuent".
Également derrière la candidature de Bruno Retailleau (y compris financièrement), le sénateur LR Michel Bonnus. "Une très bonne chose" pour celui qui s’était mis "en sommeil" après une première défaite de son candidat et l’élection d’Éric Ciotti en 2022. "Bruno a une approche sincère, ça se ressent, estime-t-il. Il ne suffit pas de le dire, il faut être transparent. Il a fait une belle campagne sans égratigner son adversaire et en développant sa vision. Il a su être intelligent. Et puis, il incarne. Je ne le vois pas gouverner par la terreur." Le quasi-candidat à la mairie de Toulon confie les premiers mots qu’il a échangés avec son poulain le soir de l’élection: "Il m’a dit que le meeting de Toulon l’avait profondément marqué sur le plan de l’émotion et que ça ne s’était passé nulle part ailleurs".
Jean-Louis Masson croit toujours en Laurent WauquiezDe son côté, le président de la fédération LR 83 n’a pas réussi à imposer son choix. Lui était l’un des seuls cadres varois à supporter Laurent Wauquiez, "un ami de 15 ans" qu’il voyait alors comme le mieux placé pour la présidentielle 2027. Fidèle à cette relation privilégiée, celui-ci croyait au renversement de la dynamique, sans que son optimisme se confirme dans les urnes. Ces dernières semaines, il avait tout de même loué le sérieux de la candidature Bruno Retailleau. "Je félicite les deux candidats pour la dignité de la campagne, la richesse de leurs idées", a-t-il commenté. Tout en ayant un mot pour le perdant: "Je suis sûr que Laurent Wauquiez jouera un rôle décisif dans le rassemblement de notre famille". Il a également mis en avant le regain d’adhésions, passant de moins de 2.000 (fin 2024) à 3.727 (au 16 avril, jour limite des adhésions pour pouvoir voter).
Jean-Pierre Giran, maire d’Hyères et président de la métropole TPM, a ainsi acté son retour chez Les Républicains. Il a particulièrement été séduit par "l’authenticité" de Bruno Retailleau, qu’il voit comme une "personnalité cohérente". "Pour l’instant, il tient ses engagements, on va voir ce que ça va donner, poursuit-il. Maintenant, que ça soit pour les municipales ou la présidentielle, on ne gagnera que si la droite républicaine est unie, notamment avec Edouard Philippe. Nous n’avons pas vocation à faire des alliances avec le Rassemblement national". Tout l’inverse de ce que préconisait Éric Ciotti.
Var-Matin