Friedrich Merz, le chancelier qui bouleverse la politique étrangère allemande
Mercredi 28 mai, le chancelier conservateur s’est engagé à aider Kiev à produire des missiles longue portée. Critiqué pour sa politique intérieure, Friedrich Merz est très actif sur le plan géopolitique. D’après le quotidien conservateur “Die Welt”, il pourrait s’imposer comme l’un des dirigeants les plus influents de la scène européenne.
En ce lundi 26 mai, le déplacement du chef du gouvernement allemand sur l’Aura, fleuve qui passe par la ville de Turku, en Finlande, a été des plus discrets, comme si rien ne devait le distraire des missions importantes de politique internationale. À bord d’un bateau touristique rouge et blanc, semblable à ceux que l’on peut voir croiser sur la [rivière] Spree à Berlin, Friedrich Merz et ses homologues nordiques se sont retrouvés pour dîner. Mais sur place, l’ambiance a soudain été très sérieuse.
Ses collègues des États riverains de la Baltique lui ont décrit les incursions quotidiennes de la Russie dans la région : violations du territoire souverain, menaces sur les réseaux énergétiques, la Russie ne cesse de les agresser.
Merz n’avait peut-être pas besoin qu’on lui inflige cette nouvelle leçon, mais elle l’a conforté quant au cap qui semble être celui de son début de mandat. À savoir que si Merz a peut-être fait le contraire de ce qu’il avait promis pendant la campagne électorale dans les domaines de la finance et du budget, en matière de politique étrangère, il fait ce qu’il a dit qu’il ferait, et il va même au-delà.
Ces dernières semaines, c’est en ce qui concerne les dépenses liées à la défense que cette réorientation a été la plus nette. À la mi-mai, le ministre des Affaires étrangères, Johann Wadephul, a annoncé que l’Allemagne comptait soutenir le plan des États-Unis [pour l’avenir de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (Otan)] et augmenter à 5 % la part du produit intérieur brut consacrée à la défense, ce qui a tout d’abord semblé laisser Merz sceptique.
Mais quelques jours plus tard, après une discussion au tél
Courrier International