Gérald Darmanin et l'élection présidentielle 2027, la politique à la Jean-Claude Dusse: l'édito politique de Guillaume Daret

"Sur un malentendu, ça peut marcher" lâche en coulisses Gérald Darmanin tout sourire. Pas mécontent de cette formule empruntée à l’incontournable film Les Bronzés font du ski. Une boutade qui dit bien son état d’esprit à moins de deux ans désormais la prochaine élection présidentielle: il sait qu’il n’est pas, en l’état, le mieux placé dans la course à l’Élysee ; mais pas question de laisser passer le moindre trou de souris qui pourrait se présenter.

Ce fan du Tour de France file aussi la métaphore sportive. "On est dans l’Alpe d’Huez, il reste 200km de dénivelé, confiait-il il y a quelques jours. Il y en a qui vont être pris pour dopage, il y en a qui vont tomber, certains vont se prendre une gourde, il y a aussi le mec qui va se mettre au milieu (de la route) et faire trébucher (tout le monde)"

Si Gérald Darmanin compte sur les déboires de ses potentiels rivaux, c’est qu’il ne figure pas dans le groupe de tête pour l’instant. Édouard Philippe et Bruno Retailleau se sont échappés et ont pris de l’avance comme le montre un récent sondage de l’institut Ipsos pour La Tribune Dimanche.

À la question de savoir qui ferait le meilleur président de la République en 2027, les sondés répondent prioritairement Édouard Philippe (42%), Bruno Retailleau (32%), puis nettement derrière Gabriel Attal (18%) et enfin Gérald Darmanin seulement 8%.

Son obsession, lui, le fils d'une femme de ménage: incarner une France populaire. "Populaires", comme le nom donné à son mouvement politique. Il souligne d’ailleurs régulièrement qu’il est celui qui dispose d’un des patrimoines les moins importants du gouvernement comme l'ont montré les déclarations des ministres rendues publiques par la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique. Il revendique aussi d’être un élu local, ancien maire de Tourcoing. Lui considère qu’il est le seul sur ce créneau.

Pour peser et tenter de s’imposer, Gérald Darmanin va continuer de marquer les esprits par des propositions chocs sur ses thématiques de prédilection: les prisons de haute sécurité pour les narcotrafiquants, la fin du sursis après les débordements autour de la victoire du PSG.

Mais pas seulement… En témoigne le colloque organisé sur les retraites la semaine dernière avec le mouvement qu’il a fondé: il ne veut pas reporter l’âge de départ à la retraite mais approuve une part de capitalisation "populaire". Une façon d’élargir son terrain de jeu: dès mars il avait évoqué ce qui avait tout l’air d’une TVA sociale, la suppression de la fiscalité sur l’héritage, prêt à taux zéro pour les Français éligibles au logement social.

Peser aussi, pour pouvoir négocier. Ou du moins se placer pour devenir Premier ministre de celui qui l’emportera en 2027.