L’interminable crépuscule d’Emmanuel Macron

Un an après sa dissolution ratée de l’Assemblée nationale, le président français apparaît isolé, sans héritier politique et sans autre héritage à laisser qu’une pratique monarchiste du pouvoir, juge le journal espagnol “El País”.
Il voulait être romancier à 16 ans, acteur à 18 ans, philosophe à 20. D’une certaine façon, il a fini par incarner un mélange de ces trois métiers après avoir été inspecteur des finances, banquier et ministre de l’Économie. Emmanuel Jean-Michel Frédéric Macron, né à Amiens en 1977, est fils d’un couple de médecins divorcés. Responsable politique peut-être le plus doué intellectuellement d’Europe, il devient à 39 ans le plus jeune président de la République française, une charge qui vient couronner la splendeur de sa biographie. Par deux fois seulement, avant et après cette date, il va connaître le goût amer de la défaite. Même si, dans le deuxième cas, il ne l’a toujours pas assimilée.
Sa première défaite, survenue il y a déjà de nombreuses années, il l’a subie quand il a été refusé à l’entrée de la prestigieuse École normale supérieure (ENS), [fondée sous la Révolution puis] refondée par Napoléon. “J’étais trop amoureux pour préparer sérieusement le concours. Le cœur et la raison sont incompatibles”, s’est-il justifié des années plus tard [en février 2017 dans un entretien au Nouvel Obs – qui fait partie du groupe Le Monde, comme Courrier international], donnant des pistes sur sa personnalité compartimentée.
La deuxième défaite l’a frappé dans la soirée du 9 juin 2024, avec les
Courrier International